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lundi, 22 mars 2010

Andrea Tornielli: L'humilité du Pape

20.jpgL'humble souverain pontife qui ne se dérobe pas


ANDREA TORNIELLI

 

Comme cela advient toujours dans chaque discours ou intervention papales, il y a ceux qui retiennent que le Pape Benoît XVI, avec sa lettre au catholiques irlandais, n'en ai pas dit suffisamment. Il y a ceux qui ont noté et vu qu'il n'y a aucun passage explicite de demande de pardon, ni une prise de responsabilité directe de la part du Saint Siège pour la façon dont les abus des prêtres ont été gérés.

Et pourtant, si on lit avec sérénité et attention le document papal, on ne peut pas ne pas voir comment la lettre est remplie d'humilité de la première à la dernière lettre. Le Pape ne s'est pas caché derrière les statistiques, il n'a pas minimisé le drame avec des subtiles distinctions sur la base de l'âge des victimes, et n'a pas non plus de la moindre manière émis l'idée d'une Eglise assiégée à cause des complots. Il n'a pas relancé la responsabilité vers les autres institutions ou confessions religieuses, mais il s'est limité seulement à admettre que la simple observation permet de constater que le problème de l'abus de mineurs n'est pas spécifique à l'Irlande ou à l'Eglise.

Humilité, honte, douleur et trahison. Tout le contexte de la lettre transpire la contrition et le pardon. Le Pape montre sa capacité à comprendre en cherchant à embrasser la souffrance des victimes, arrivant même à décrire l'horreur de la sensation de ceux qui ont été abusés dans les collèges et de ne pas pouvoir s'enfuir, avec des paroles qui semblent presque évoquer certaines atmosphères du film "Magdalene", dédié justement à ce drame.

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Les paroles, qui n'ont jamais été aussi dures, usées pour les prêtres pédophiles feront les titres des nouvelles, comme les durs reproches adressés aux évêques incapables de gouverner et d'affronter, avec le sens du devoir, les cas d'abus. Pourtant la vraie nouvelle de cette lettre réside dans le regard évangélique de l'évêque de Rome. Un tel regard est absent des polémiques de ces derniers jours, parfois aussi dans les paroles des hommes d'Eglise. Joseph Ratzinger, depuis qu'il est cardinal préfet de la congrégation de l'ex Saint Office, a toujours poursuivi avec grande sévérité les coupables de tels abus, avec des jugements très durs, que la lettre atteste encore une fois.

La clef du document se trouve dans l'humilité du Pape qui parle d'une Eglise qui n'est pas auto suffisante ou arrogante, qui ne pourra jamais se suffire à elle-même. Une Eglise qui a besoin de purification, de miséricorde, qui justement pour cette raison sait, à son tour, donner le pardon et la miséricorde, aussi aux grands pécheurs qui se sont tachés des fautes les plus graves.

Cela n'est pas par hasard que les directives concrètes indiquées par le Pape dans la lettre ne sont pas des lois spéciales ou des nouveaux artifices canoniques, mais prières, confessions sacramentelles et adoration eucharistique: les moyens traditionnels à travers lesquels il est sûr et certain que la grâce de Dieu agit.

 

Avec réalisme, Ratzinger a écrit que les abus sur des mineurs et l'incapacité à les dénoncer ont eu des conséquences tellement tragiques pour la vie des victimes et de leurs familles et obscurci la lumière de l'Evangile à un tel point que cela ne fut jamais le cas même durant les siècles de persécution. Il conclut en priant afin que notre tristesse et nos larmes, notre effort concret d'éradiquer les erreurs du passé, soient notre ferme propos d'une correction qui puisse donner du fruit.
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© Copyright Il Giornale, 21 marzo 2010
Traduit de l'italien par le Suisse Romain

Commentaires

Comme toujours, notre Saint-Père donne le ton, la douceur, l'humilité et la vérité. Puissent tous les évêques et les prêtres de l'Église suivre son exemple et nous tous nous en tenir à l'humble attitude de la prière confiante dans toute cette très douloureuse épreuve. Il faut d'abord prier pour la guérison des blessures profondes causées à toutes les victimes, et prier aussi pour que l'Église blessée du Christ panse ses plaies.

Écrit par : Yves | dimanche, 21 mars 2010

Je souscris totalement à vos nobles pensées. Merci de tout coeur.

Écrit par : Dominique | dimanche, 21 mars 2010

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