samedi, 20 mars 2010
Le service d'I.Media
Vidéo du vendredi 19 mars 2010
‘Scandalisé’ et ‘blessé’ par les actes pédophiles de prêtres irlandais, le pape les invite à coopérer avec la justice.
Dans une ‘Lettre pastorale aux catholiques d’Irlande’, publiée le 20 mars 2010, Benoît XVI se dit “scandalisé et blessé“ par les actes pédophiles de certains prêtres irlandais et affirme aux victimes dont la “confiance a été trahie“ qu’il est “vraiment désolé“. Dans cette longue lettre, le pape demande aux prêtres et aux religieux coupables d’abus sexuels de répondre de leurs actes “devant Dieu“ et “devant les tribunaux“. Il n’annonce pas de nouvelles normes mais dénonce les “graves erreurs“ de certains évêques ayant couvert ces actes pendant des décennies pour protéger l’Eglise et indique son intention de lancer une visite apostolique dans certains diocèses et séminaires d’Irlande.
Les ‘excuses’ du pape
Dans une lettre à ses “frères et sœurs de l’Eglise d’Irlande“, au ton assez personnel, Benoît XVI se dit “profondément bouleversé“, mais aussi “scandalisé et blessé“ par les actes de certains prêtres et religieux. “Vous avez terriblement souffert et j’en suis vraiment désolé“, écrit Benoît XVI pour la première fois aux victimes. “Je vous exprime ouvertement la honte et le remords que nous éprouvons tous“, affirme encore le pape au nom de “l’Eglise“, relevant que la “confiance“ des victimes “a été trahie“, et que leur “dignité a été violée“.
“En plusieurs occasions depuis mon élection au Siège de Pierre, explique aussi le pape, j’ai rencontré des victimes d’abus sexuels, de même que je suis disposé à le faire à l’avenir“. En voyage aux Etats-Unis et en Australie, en 2008, Benoît XVI avait ainsi rencontré à huis clos quelques victimes de prêtres et religieux pédophiles.
S’il affirme dans cette lettre que “l’Eglise qui est en Irlande doit en premier lieu reconnaître (…) les graves péchés commis contre des enfants sans défense“, il affirme aussi que “le problème de l’abus des mineurs n’est pas propre à l’Irlande, ni à l’Eglise“.
La trahison des prêtres
“Aux prêtres qui ont abusé des enfants“, Benoît XVI parle sans ambiguïté, affirmant qu’ils ont “perdu l’estime des personnes en Irlande“ et “jeté la honte et le déshonneur“ sur leurs “confrères“. “Vous avez trahi la confiance placée en vous par de jeunes innocents et par leurs parents“, affirme le souverain pontifie avant de les exhorter à “répondre de cela devant Dieu tout-puissant, ainsi que devant les tribunaux constitués à cet effet“. “En même temps que le dommage immense causé aux victimes, un grand dommage à été perpétré contre l’Eglise et la perception publique du sacerdoce et de la vie religieuse“, écrit encore le pape.
La responsabilité des évêques
“On ne peut pas nier que certains d’entre vous et de vos prédécesseurs ont manqué, parfois gravement, dans l’application des normes du droit canonique codifiées depuis longtemps en ce qui concerne les crimes d’abus commis sur les enfants“, écrit en premier lieu le pape aux évêques, dont certains ont été accusé ces derniers mois d’avoir couvert les actes de prêtres pédophiles. “De graves erreurs furent commises en traitant les accusations“, reconnaît le pape dans cette lettre, des “erreurs de jugement“ comme des “manquements dans le gouvernement“. Le pape invite alors les évêques à continuer à “coopérer avec les autorités civiles“. A ses yeux, seule “une action ferme“ menée “de manière pleinement honnête et transparente“ pourra “rétablir le respect et l’affection des Irlandais envers l’Eglise“.
Les différents facteurs
Outre la “sécularisation“ de la société et une mauvaise interprétation du “programme de renouveau du Concile Vatican II“, Benoît XVI pointe du doigt un certain nombre de facteurs déclenchants de cette crise, parmi lesquels “une tendance, dictée par de justes intentions, mais erronée, visant à éviter les approches pénales à l’égard de situations canoniques irrégulières“. Il énumère d’autres “facteurs“ que sont “des procédures inadéquates pour déterminer l’aptitude des candidats au sacerdoce et à la vie religieuse, une formation humaine, morale, intellectuelle et spirituelle insuffisante dans les séminaires et les noviciats“. Il évoque également “une tendance dans la société à favoriser le clergé et d’autres figures d’autorité, ainsi qu’une préoccupation déplacée pour la réputation de l’Eglise et pour éviter les scandales, qui a eu pour résultat de ne pas appliquer les peines canoniques en vigueur“.
Visite apostolique
Dans sa lettre, pour “affronter“ cette situation, Benoît XVI propose des “initiatives concrètes“ plus pastorales que politiques ou administratives, parmi lesquelles un plus grand engagement des fidèles dans “la prière“, “le jeûne“, ou “l’adoration eucharistique“. Le pape, cependant, annonce son intention de lancer “une visite apostolique dans plusieurs diocèses d’Irlande, ainsi que dans des séminaires et des congrégations religieuses“. C’est une enquête de ce type qui vient de prendre fin au sein de la congrégation des Légionnaires du Christ, en raison de la double vie de son fondateur, le père mexicain Marcial Maciel.
L’exemple de l’Eglise
Plus largement, au fil de cette longue lettre, Benoît XVI invite les fidèles d’Irlande, mais aussi les évêques, les prêtres et les religieux, à retrouver “confiance“, en vue de la “reconstruction“ et du “renouveau“ de l’Eglise.
Affirmant par ailleurs que “l’Eglise a accompli un énorme travail dans de nombreuses régions du monde“ dès lors que “la gravité et l’extension du problème (…) commença à être pleinement compris“, Benoît XVI estime que “les pratiques de protection en vigueur, adoptées par les Eglises locales, sont considérées, dans certaines parties du monde, comme un modèle à suivre pour les autres institutions“.
Benoît XVI conclut cette missive inhabituelle qui porte la date du 19 mars 2010, fête de saint Joseph, par une “prière pour l’Eglise en Irlande“ dans laquelle il revient sur “les erreurs du passé“ et affirme la “ferme intention de repentir“ des fidèles. Le pape y souhaite “un nouveau printemps“ pour l’Eglise d’Irlande.
A crises exceptionnelles, réponses exceptionnelles. C’est la 2e fois de son pontificat que Benoît XVI prend ainsi sa plume. La première fois, en mars 2009, il avait écrit aux évêques du monde entier pour répondre à la crise suscitée à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise par son choix de lever l’excommunication qui pesait sur 4 évêques lefebvristes, dont un avait auparavant tenu des propos négationnistes.
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Commentaires
Je pense qu'il serait tout de même bien que la C.E.S. demande à tous les fidèles catholiques suisses de s'unir à cette requête du Pape en union avec nos frères irlandais mais aussi en pénitence pour les péchés propres à notre église helvétique:
"de consacrer nos pénitences du vendredi, pendant une année entière, d'aujourd'hui jusqu'à la Pâque 2011, à cette fin. Je vous demande d'offrir votre jeûne, votre prière, votre lecture de la Sainte Ecriture et vos œuvres de miséricorde pour obtenir la grâce de la guérison et du renouveau pour l'Église"
Écrit par : Gaëtan Cantale | samedi, 20 mars 2010
Très belle initiative. Je vous encourage à le dire et le propager à qui de droit, et autour de vous. Avec ma prière.
Écrit par : Dominique | samedi, 20 mars 2010
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