dimanche, 28 février 2010
Hans Küng
Article dans le journal français L'Express.
Note:
- il faut rappeler ici que la suspension de Hans Küng n'est pas le fait du Cardinal Ratzinger. Il suffit de savoir que l'interdiction d'enseignement du "théologien suisse" date de 1979. Et Joseph Ratzinger prit les rênes de l'ex-Saint Office en 1981.
- nous pouvons constater que Hans Küng conteste tout simplement l'enseignement de l'Eglise. Il est donc en ce sens réactionnaire, car il réagit aux initiatives du Pape, sans proposition positive préalable. Ainsi, Hans Küng vit au dépens de l'Eglise et en fait grâce à elle.
- le Cardinal Ratzinger puis Benoît XVI lutte contre le cancer de la pédophilie parmi certains prêtres depuis très longtemps. Comme ces drames viennent à la lumière en ce moment, soudainement Hans Küng sort de l'ombre, mais par simple opportunisme. Il suffit de lire ses mémoires pour se rendre compte de l'importance que le "moi" de Hans Küng occupe dans ces livres.
- il est historiquement avéré que l'Eglise catholique est un rempart face aux régimes totalitaires. Il suffit de penser à l'action de Karol Wojtilà dans la chute du communisme.
- il existe dans toute institution un droit à définir son identité, tout cela est dans l'ordre des choses. Pensons à un parti politique qui définirait sa doctrine en disant qu'une telle personne n'a plus des idées de ce parti, mais celle d'un autre. C'est le contraste entre les prises de positions extrêmes de Hans Küng et celles de l'Eglise qui le rend "intéressant" médiatiquement. Marcel Lefebvre (Ecône) a jouit du même contraste avec d'autres idées.
- la liberté de pensée existe aussi bien pour Hans Küng que pour l'Eglise. Cette dernière rappelle que la foi est un acte libre et volontaire. C'est la mission de la hiérarchie, du Magistère, que de conserver et transmettre la personne même du Christ dans l'espace et le temps. Des millions de personnes vivent de cette foi, de cette espérance. En ce sens, corrompre la pureté de la foi, qui est une anticipation de la vie éternelle, est un acte passablement grave.
- enfin en juin 2004, Jean Paul II a réuni à 84 ans 17'000 jeunes suisses à la patinoire de Berne. Hans Küng n'a jamais déplacé les foules des jeunes. Lors d'une conférence de presse, Mgr Amédée Grab avait invité Küng à prendre exemple sur le Pape, et donc ne pas s'aigrir de sa propre vieillesse.
18:42 | Lien permanent | Commentaires (5) | | |
Commentaires
Merci cher Suisse Romain, vos textes sont appréciés, concis et utiles pour l'information des simples quidams que nous sommes...
Écrit par : Philippe Boehler | dimanche, 28 février 2010
Je suis en train de finir le tome II des Mémoires.
C'est ni tout blanc ni tout noir, d'un côté comme de l'autre, à mon avis les différents acteurs de cette lutte entre Küng et La Curie sont tous perdants dans cette affaire en essayant les uns les autres de faire de la caricature. C'est bien dommage...
Écrit par : Marc | dimanche, 28 février 2010
Vous avez bien du courage de lire le second tome. J'ai vu le second en vitrine et je ne me sentirais pas le courage de me relancer dans un tel effort. Le premier m'a laissé l'impression d'un homme centré sur lui-même. Certes, il est cultivé. Mais le Cardinal Ratzinger a toujours vu sa propre mission comme un rempart pour défendre la foi des petits et des simples. Un homme remarquable et intelligent qui, avec sa grande humilité, sait servir les pauvres.
Quant à la curie romaine, elle n'est ni pire, ni meilleur que les différents milieux dans lesquels nous sommes invités à vivre au jour le jour. Aussi toute critique n'est pas forcément négative, je suis d'accord avec vous. Mais Küng va plus loin, il conteste le trésor de l'Eglise. C'est son droit. Mais les gens ont le droit alors de savoir que cet homme n'enseigne plus la foi de l'Eglise.
Merci pour votre commentaire.
Écrit par : Dominique | dimanche, 28 février 2010
Je confirme qu'il faut effectivement du courage pour le lire en entier. Centrer sur lui même ? Ben en même temps c'est un peu le principe des Mémoires...
nan moi ce qui m'étonne le plus dans ce livre, c'est la place qu'à le Cardinal Ratzinger. C'est limite un peu génant.
Écrit par : Marc | mercredi, 03 mars 2010
Merci de me commenter ces mémoires. J'ai constaté en effet que Hans Küng a un grand besoin de se confronter au grand, soit le Pape Jean Paul II, soit Ratzinger. On pourrait dire "s'opposer pour se poser". Par exemple, lorsqu'il raconte avoir été chez le Padre Pio,dans le premier volume, qui avait eu quelques paroles sur Karol Wojtilà, en disant que pour lui, le Padre Pio ne lui avait rien dit. C'est terrible de voir comment il peut se comparer, et en ce sens se centrer sur lui. Alors que chacun est unique, Dieu aime chacun. Mais il ne faut pas désespérer, peut-être qu' un jour Küng va laisser vaincre la grâce. Je le lui souhaite de tout coeur, car Dieu est bon. Je trouve que notre Pape a bien fait de le recevoir au début de son pontificat et je pense qu'il doit prier pour lui aussi.
Bon Carême, temps de joie car temps de fuite du péché qui rend triste. Le regard sur Dieu donne la joie, alors que le regard sur soi donne la tristesse. Il faut se lire en Dieu. Enfin j'essaie...
Bien à vous
Écrit par : Dominique | mercredi, 03 mars 2010
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