samedi, 31 octobre 2009
Piotr Studnicki et Jean Paul II
A la veille de la Toussaint, le témoignage d'un prêtre sur un futur saint, Jean Paul II.
Piotr est étudiant de deuxième année en communication sociale institutionnelle à l'Université Pontificale de la Sainte Croix à Rome. Son nom, Piotr, prononcé avec l'accent roccailleux de la Pologne, signifie précisemment "Pierre", le seul nom que Jésus a inventé lorsqu'il appela l'Apôtre Simon: caillou, roc ou rocher.
"N'ayez pas peur"
Piotr n'a pas connu l'élection historique du Cardinal Karol Wojtilà le 16 octobre 1978, et pour cause, il a vu le jour en Pologne le 2 juillet 1981. Ses premiers souvenirs de Jean Paul II remontent à sa tendre enfance, à l'âge de 6 ans. Son père se rendit en pèlerinage à Cracovie pour rencontrer le Pape. C'était dangereux durant le communisme et sa maman avait peur qu'il arrive quelque chose à son mari. Piotr a ressenti cette peur et ce danger.
Le don de la liberté
A 9 ans, il se souvient de la visite du Saint Père à Czestochowa pour la JMJ d'août 1991. Il était certes trop jeune pour se rendre sur place avec le million de jeune pèlerins. C'était 2 ans après la chute du mur de Berlin. Piotr raconte que ce fut très difficile pour Jean Paul II de se rendre dans son pays natal. Le thème était celui des 10 commandements. Il fallait apprendre à vivre avec la liberté, savoir comment user de son don. La liberté est une capacité, qui peut être aussi mal utilisée. Ce fut l'occasion aussi d'une grande bataille médiatique, mais aussi "intra ecclésiale": il y avait une crainte et une peur de parler sur la liberté. Une chose très concrète: ne pas avoir peur de parler contre l'avortement.
Ce fut dur pour Jean Paul II car le prophète n'était pas le bienvenu dans son pays. Il était "persona non gratta". Le Pape tenait à dire la vérité et renforcer la liberté. Les attaques médaitiques remettaient en cause les frais d'un tel voyage. "C'était trop cher!"
La proximité
Le Pape a eu une grande influence sur sa vocation sacerdotale. Jean Paul II était une personne qui faisait autorité. Piotr a lu ses poésies, et le Pape était un guide intellectuel, même s'il n'était pas un géant de la pensée. Ce qui a frappé Piotr est surtout la grande humanité de Jean Paul II. C'était un homme très proche des gens. Il fut avec les gens, les familles, soit comme prêtre, soit comme évêque puis comme Pape. Il a gardé cette exemple "d'être avec" et cela l'a motivé à se lancer sur ses traces, pour l'imiter. Il a pensé à être un peu comme lui sans pouvoir l'égaler. La vie de Jean Paul II lui a donné confiance, et grâce à son exemple, une vraie grâce, il a voulu marcher sur ses traces afin d'être proche des gens.
La mort féconde
La mort de Jean Paul II, survenue le 2 avril 2005, l'a beaucoup touché. Il sera ordonné diacre un mois plus tard, le 7 mai 2005. Il se rendra à Rome comme séminariste et participera aux funérailles mondiales. Piotr y a vu un signe, une confirmation, un petit clin d'oeil du ciel pour dire oui. Car il pouvait encore dire non avant l'ordination. Le Pape Jean Paul II pourra ainsi devenir le patron de sa vie sacerdotale.
Piotr sera ordonné prêtre, le 3 juin 2006, mois du Sacré Coeur de Jésus, par le secrétaire de Jean Paul II, le cardinal Stanislaw Dziwisz, devenu Cardinal de Cracovie.
La béatification ?
Il espère de tout coeur la béatification car nous ne devons pas perdre le don extraordinaire qu'il fut pour le monde et pour l'Eglise. Il peut nous donner une lumière. Jean Paul II ne doit pas rester dans l'ombre. Cette lumière, comme dit l'Evangile, doit être bien visible. Nous devons garder en mémoire sa vie et ses écrits. Piotr se sent responsable de cette promotion. Jean Paul II fut enfin un grand communicateur et un prophète.
Pour moi, étudier avec Piotr, un ami, c'est un peu ressentir la sainteté et toucher le souffle vital qui a habité ce grand homme que fut Jean Paul II.
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