vendredi, 16 octobre 2009
Son Excellence J.L. Bruguès: vers une nouvelle génération de prêtre
Vers une nouvelle génération de prêtres |
Excellence, le Pape a parlé de la sécularisation au sein de l’Eglise. Il y a une nouvelle génération qui se prépare. En cette année sacerdotale, qu’est-ce que la Congrégation pour l’éducation catholique propose concrètement pour vivre dans les Séminaires cette année sacerdotale ?
La sécularisation a été pour les gens de ma génération une grande découverte et aussi un grand défi. Nous venions pour la plupart de milieux chrétiens et nous découvrions une société pour qui les références au-delà du siècle, références au ciel, à la transcendance métaphysique ou religieuse n’existaient plus. Donc nous avons voulu incarner l’Eglise dans ce changement social qui est un changement social considérable. La nouvelle génération qui a vécu dans la sécularisation, est née dedans, elle en a bu si je peux dire, le lait. Par conséquent elle est sur un point de vue tout à fait différent du nôtre et elle chercherait plutôt à prendre ses distances, ou du moins - je dirais - à affirmer son identité; qu’est-ce qu’un prêtre aujourd’hui dans la société d’aujourd’hui telle qu’elle se présente.
Notre objectif à la congrégation, est de rendre public un texte bref, peut-être trois pages, je ne peux pas vous garantir le volume en réalité
Un texte bref qui donne du courage aux uns et aux autres. Au formateur, parce qu’il y a de leur part une adaptation qui est considérable et nous voudrions les encourager. Et aussi aux nouveaux venus, pour leur dire que, "écoutez, c’est une chance d’avoir été choisi comme prêtre, c’est un honneur, vous pouvez vous en réjouir."
En une phrase: il y a du bonheur à être prêtre, il y a du bonheur à se former pour devenir prêtre.
Je suis jeune garçon je viens vous trouver et je vous dis: ah Excellence, je veux rentrer au Séminaire, qu’est ce que vous lui répondez ?
Ce n’est pas un exemple théorique. Lorsque j’étais évêque d’Angers, tous les garçons qui se posaient la question d’une vocation pour entrer au Séminaire venaient me trouver. Je les recevais, je les écoutais et si je pensais qu’il y avait chez eux véritablement un sérieux dans la démarche, je les envoyais, je parle de mon diocèse, je les envoyais auprès d’une équipe que j’avais constituée et qui était chargée d’accompagner les vocations. Car c’est un des problèmes que nous avons aujourd’hui, dans une situation de chrétienté, les vocations étaient accompagnées par les familles, par les mouvements, aujourd’hui ceux qui se posent la question se trouvent seuls. Et donc je les renvoyais à une équipe qui était chargée de les accompagner de les accueillir tels qu’ils étaient jusqu’au moment où il fallait prendre une décision.
En cette année sacerdotale, le saint curé d’ars saint Jean Marie Vianney est donné comme exemple aux prêtres du monde entier. Est-ce que vous avez eu l’occasion vous personnellement, Excellence, de parler du curé d’Ars avec le Pape ?
Non avec le Saint Père certainement pas. Mais il a donné récemment une raison que je trouve tout à fait suggestive. Evidemment on peut admirer dans le curé d’Ars l’exemple quasiment parfait de la vie de prêtre, celui qui est tout entier donné au ministère que l’Eglise lui confie, à la mission qui est la sienne.
Mais le curé d’Ars arrive juste après la Révolution française. C’est ce que le Saint Père évoquait récemment. D’une certaine manière, c’était une Eglise qu’il fallait rebâtir alors que le terrain avait été complètement saccagé. Je me demande aujourd’hui si nous ne devrions pas aussi trouver des leçons de vie et d’actions dans cette volonté du Curé d’Ars et de quelques autres, n’oublions pas qu'à l’époque du curé d’Ars en France, la vie religieuse renaissait de manière magnifique.
Vous parliez tout à l’heure d’une lettre que la congrégation va adresser certainement au monde. Est-ce qu’il ya d’autres actions concrètes que vous proposeriez pour les Séminaires ?
Nous avons commencé depuis quelques années déjà une réflexion sur la formation. Le meilleur Séminaire, on m’a posé la question: quelle est le meilleur Séminaire ? Le meilleur Séminaire c’est celui qui accueille, les séminaristes, les garçons, tels qu’ils se présentent aujourd’hui pour entrer au Séminaire et celui qui leur dispense la formation telle que la veut l’Eglise, la souhaite l’Eglise. Il nous faut tenir ces deux exigences en même temps. Donc prendre les jeunes tels qu’ils sont.
Nous recevons des évêques en visite ad limina. Et chaque fois je leur pose la question ? est-ce que vous pourriez me brosser le tableau des jeunes qui aujourd’hui se présentent au Séminaire ? C’était encore le cas ce matin avec le Brésil. On a reçu des évêques d’Amérique latine plus généralement. Et je m’aperçois que le portrait qu’ils nous tracent est un peu toujours le même. C’est-à-dire des jeunes, généreux, qui découvrent souvent la foi tardivement, quelques uns viennent d’un milieu traditionnellement chrétien, mais cela n’est plus la majorité semble-t-il et il sont généreux, ils veulent servir l’Eglise, ils aiment le Christ, ils veulent le suivre. Mais ils n’ont pas de culture chrétienne. Ils ont tout à découvrir de la culture chrétienne et de la foi chrétienne. Voilà pourquoi nous mettons l’accent, depuis la Congrégation depuis un certains nombres d’années sur un temps de mise à niveau qui précède l’entrée au Séminaire. On peut l’appeler Petit Séminaire, on peut l’appeler Propédeutique. C’est un temps durant lequel le garçon découvre les rudiments de la vie chrétienne et de la culture chrétienne.
Et pour découvrir cette base chrétienne. Y-a-t’il des documents auxquels nous pouvons nous référer ?
Vous avez beaucoup de documents. Chaque conférences des évêques a voulu produire des ouvrages qui mettent la foi chrétienne à la portée de n’importe qui. Mais nous avons nous dans l’Eglise universelle un document qui est comme la Constitution si je peux dire de la transmission de la foi qui est le catéchisme de l’Eglise catholique.
Excellence merci de votre gentillesse. Avec notre prière aussi pour votre travail ici à Rome. Merci beaucoup.
Bonne année sacerdotale!
La sécularisation a été pour les gens de ma génération une grande découverte et aussi un grand défi. Nous venions pour la plupart de milieux chrétiens et nous découvrions une société pour qui les références au-delà du siècle, références au ciel, à la transcendance métaphysique ou religieuse n’existaient plus. Donc nous avons voulu incarner l’Eglise dans ce changement social qui est un changement social considérable. La nouvelle génération qui a vécu dans la sécularisation, est née dedans, elle en a bu si je peux dire, le lait. Par conséquent elle est sur un point de vue tout à fait différent du nôtre et elle chercherait plutôt à prendre ses distances, ou du moins - je dirais - à affirmer son identité; qu’est-ce qu’un prêtre aujourd’hui dans la société d’aujourd’hui telle qu’elle se présente.
Notre objectif à la congrégation, est de rendre public un texte bref, peut-être trois pages, je ne peux pas vous garantir le volume en réalité
Un texte bref qui donne du courage aux uns et aux autres. Au formateur, parce qu’il y a de leur part une adaptation qui est considérable et nous voudrions les encourager. Et aussi aux nouveaux venus, pour leur dire que, "écoutez, c’est une chance d’avoir été choisi comme prêtre, c’est un honneur, vous pouvez vous en réjouir."
En une phrase: il y a du bonheur à être prêtre, il y a du bonheur à se former pour devenir prêtre.
Je suis jeune garçon je viens vous trouver et je vous dis: ah Excellence, je veux rentrer au Séminaire, qu’est ce que vous lui répondez ?
Ce n’est pas un exemple théorique. Lorsque j’étais évêque d’Angers, tous les garçons qui se posaient la question d’une vocation pour entrer au Séminaire venaient me trouver. Je les recevais, je les écoutais et si je pensais qu’il y avait chez eux véritablement un sérieux dans la démarche, je les envoyais, je parle de mon diocèse, je les envoyais auprès d’une équipe que j’avais constituée et qui était chargée d’accompagner les vocations. Car c’est un des problèmes que nous avons aujourd’hui, dans une situation de chrétienté, les vocations étaient accompagnées par les familles, par les mouvements, aujourd’hui ceux qui se posent la question se trouvent seuls. Et donc je les renvoyais à une équipe qui était chargée de les accompagner de les accueillir tels qu’ils étaient jusqu’au moment où il fallait prendre une décision.
En cette année sacerdotale, le saint curé d’ars saint Jean Marie Vianney est donné comme exemple aux prêtres du monde entier. Est-ce que vous avez eu l’occasion vous personnellement, Excellence, de parler du curé d’Ars avec le Pape ?
Non avec le Saint Père certainement pas. Mais il a donné récemment une raison que je trouve tout à fait suggestive. Evidemment on peut admirer dans le curé d’Ars l’exemple quasiment parfait de la vie de prêtre, celui qui est tout entier donné au ministère que l’Eglise lui confie, à la mission qui est la sienne.
Mais le curé d’Ars arrive juste après la Révolution française. C’est ce que le Saint Père évoquait récemment. D’une certaine manière, c’était une Eglise qu’il fallait rebâtir alors que le terrain avait été complètement saccagé. Je me demande aujourd’hui si nous ne devrions pas aussi trouver des leçons de vie et d’actions dans cette volonté du Curé d’Ars et de quelques autres, n’oublions pas qu'à l’époque du curé d’Ars en France, la vie religieuse renaissait de manière magnifique.
Vous parliez tout à l’heure d’une lettre que la congrégation va adresser certainement au monde. Est-ce qu’il ya d’autres actions concrètes que vous proposeriez pour les Séminaires ?
Nous avons commencé depuis quelques années déjà une réflexion sur la formation. Le meilleur Séminaire, on m’a posé la question: quelle est le meilleur Séminaire ? Le meilleur Séminaire c’est celui qui accueille, les séminaristes, les garçons, tels qu’ils se présentent aujourd’hui pour entrer au Séminaire et celui qui leur dispense la formation telle que la veut l’Eglise, la souhaite l’Eglise. Il nous faut tenir ces deux exigences en même temps. Donc prendre les jeunes tels qu’ils sont.
Nous recevons des évêques en visite ad limina. Et chaque fois je leur pose la question ? est-ce que vous pourriez me brosser le tableau des jeunes qui aujourd’hui se présentent au Séminaire ? C’était encore le cas ce matin avec le Brésil. On a reçu des évêques d’Amérique latine plus généralement. Et je m’aperçois que le portrait qu’ils nous tracent est un peu toujours le même. C’est-à-dire des jeunes, généreux, qui découvrent souvent la foi tardivement, quelques uns viennent d’un milieu traditionnellement chrétien, mais cela n’est plus la majorité semble-t-il et il sont généreux, ils veulent servir l’Eglise, ils aiment le Christ, ils veulent le suivre. Mais ils n’ont pas de culture chrétienne. Ils ont tout à découvrir de la culture chrétienne et de la foi chrétienne. Voilà pourquoi nous mettons l’accent, depuis la Congrégation depuis un certains nombres d’années sur un temps de mise à niveau qui précède l’entrée au Séminaire. On peut l’appeler Petit Séminaire, on peut l’appeler Propédeutique. C’est un temps durant lequel le garçon découvre les rudiments de la vie chrétienne et de la culture chrétienne.
Et pour découvrir cette base chrétienne. Y-a-t’il des documents auxquels nous pouvons nous référer ?
Vous avez beaucoup de documents. Chaque conférences des évêques a voulu produire des ouvrages qui mettent la foi chrétienne à la portée de n’importe qui. Mais nous avons nous dans l’Eglise universelle un document qui est comme la Constitution si je peux dire de la transmission de la foi qui est le catéchisme de l’Eglise catholique.
Excellence merci de votre gentillesse. Avec notre prière aussi pour votre travail ici à Rome. Merci beaucoup.
Bonne année sacerdotale!
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