jeudi, 10 septembre 2009
Benoît XVI et Pierre Damien
La catéchèse du mercredi 10 septembre 2009 de Benoît XVI révèle encore une fois la lucidité du successeur de Pierre. La partie en italien renferme des vrais trésors pour ceux et celles qui sont amoureux de l'Eglise et qui souffre avec le Pape de voir son état actuel; presque un portrait de la vocation de Benoît XVI dans la situation de l'Eglise d'aujourd'hui, comme un écho à son Chemin de Croix du vendredi saint 2005. Il est bon de lire avec une grande patience, les textes du vicaire du Christ, de les prier, de les méditer, de les goûter. Cela éclaire notre intelligence pour mieux discerner les idées en vogue dans certains cercles théologiques. Le style de ce pontificat est tout intérieur, tout en finesse. Dans notre monde bruillant et agité, ou les paroles fusent de partout, reste à tendre l'oreille pour l'écouter en silence:
..."La communion avec le Christ crée une unité d'amour entre les chrétiens. Dans sa lettre 28, qui est un génial traîté d'ecclésiologie, Pierre Damien développe un profonde théologie de l'Eglise comme Communion. "L'Eglise du Christ - écrit-il - est une Unité, par le lien de la Charité, à tel point que, comme elle est une dans plusieurs membres, aussi est-elle toute entière mystiquement dans chaque membre singulier; de telle façon que l'entier de l'Eglise universelle se nomme très justement Epouse unique du Christ, au singulier, et chaque âme élue, par le mystère sacramentel, vient considérée pleinement Eglise".
Ceci est important: non seulement l'entier de l'Eglise universelle est unie, mais en chacun de nous devrait être présente l'Eglise dans sa totalité. Ainsi le service du singulier devient une "expression" de l'universalité (Ep 28, 9-23). Toutefois, l'image idéale de la "Sainte Eglise" illustrée par Pierre d'Amien ne correspond pas - il le savait bien - à la réalité de son temps. Pour cela, il ne craint pas de dénoncer l'état de corruption qui existait dans les monastères et parmi le clergé, et surtout de la pratique qui consistait à remettre, par les autorités laïcs, des investitures d'offices ecclésiastiques: divers évêques et abbés se comportaient plus comme des gouvernants de leurs propres fidèles que comme des pasteurs d'âmes. A cause de cette siutation, le vie morale laissait à désirer.
Pour cela, en 1507, avec une grande douleur et tristesse, Pierre Damien laissa le monastère et accepta, non sans difficultés, sa nomination comme Cardinal Evêque d'Ostie, entrant ainsi en pleine collaboration avec les Papes dans la très difficile entreprise de la réforme de l'Eglise. Il a vu que ce n'était pas suffisant de comtempler et il a dû renoncer à la beauté de la contemplation pour porter son aide personnelle à l'oeuvre de renouvellement de l'Eglise. Il a ainsi renoncé à la beauté de l'ermite et avec courage il a entrepris des nombreux voyages et missions"....
Traduit de l'italien par le Suisse Romain
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