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samedi, 08 août 2009

"Karol, un homme devenu Pape" un film pour l'été

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L'été est propice à la lecture. Toutefois, comme le festival de Locarno nous y invite, laissons aussi la place aux films. Ce film DVD "Karol, un homme devenu Pape" est une très émouvante mise en image de la personnalité si attachante de Karol Wojtilà. Tout n'est pas absolument historique, mais la réalité de la souffrance de cette âme d'exception est bouleversante. Les drames de l'histoire, de la barbarie nazie au totalitarisme communiste, de la perte de sa mère, de son frère puis de son père ont forgé en lui sa vocation de père, de prêtre et de pasteur. Nous ne pouvons pas oublier son amitié envers nos frères Juifs.
Sa précoce solitude, dès l'âge de 20 ans, fut en fait l'espace douloureux mais fécond pour un don total à Dieu afin de devenir le père de toute une génération. L'espérance ne meurt jamais. La figure paternel de ce prêtre est splendide et sa relation avec les jeunes est comme le germe des JMJ, les journées mondiales de la jeunesse. La noblesse et la pureté de l'amour humain chez les jeunes sont célébrés et la vocation sacerdotale comme motion divine est authentifié. Très loin d'être cléricale, la vie sacerdotale de Karol Wojtilà dépeint un prêtre qui s'intéresse aux âmes et aux personnes dans leur vie concrète et quotidienne, faite d'amour, de travail, d'inquiétudes et de joie. L'aveu du jeune espion de son confessional est grandiose: la politique n'est pas ce qui intéresse ce prêtre, car il écoute, parle, encourage et aide les gens. Ce jeune, pardonné par la suite, avoue: "je n'ai pas trouvé de paroles contre le régime dans les confessions". Karol a compris que la vérité et la prière, sont la source de la force pour revendiquer la liberté religieuse qui n'engendre aucune violence. Il a saisis que le mal se consume par lui-même. La confrontation à deux régimes maléfiques a formé en ce pasteur une prudence et une tactique de l'amour. La chute du communisme se fera d'ailleurs sans bain de sang. Cet étudiant qui travailla la pierre avec les mineurs deviendra un roc sur le siège de Pierre. Karol, un homme devenu Pape est un film à voir et à revoir.
Les jeunes que Karol a engendré sont bien vivants. Les images de ses funérailles, les plus grandes que l'histoire humaine ai connu, restent gravées dans la mémoire. Sa famille, c'était nous finalement. Les feuilles de l'Evangile posé sur le cercueil du Saint Père agitées par le vent, éfeuillant les pages d'histoire que l'Esprit Saint a écrit par cet homme d'exception, furent comme le signe que l'histoire continue, fermant un chapitre pour en ouvrir un autre. L'élection du Cardinal Ratzinger, un allemand, personnalité exceptionnel et forte, intellectuel de renom, permet à cette génération Jean Paul II de continuer à grandir afin de s'engager dans le monde de ce temps et prendre le même chemin que Karol: devenir des saints.
PROJECTION DU FILM "KAROL, UN HOMME DEVENU PAPE" DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI À L’ISSUE DE LA PROJECTION DU FILM
10 juin 2005 - par S.S. Benoit XVI

Jeudi 19 mai 2005

Chers frères et soeurs !

images-2.jpegJe suis certain d’interpréter les sentiments communs en exprimant ma profonde gratitude à tous ceux qui ont voulu m’offrir ce soir, ainsi qu’à vous tous, la projection de ce film émouvant, qui reparcourt les étapes de la vie du jeune Karol Wojtyla, le suivant ensuite jusqu’à son élection comme Souverain Pontife sous le nom de Jean-Paul II. Je salue et je remercie le Cardinal Roberto Tucci, qui a présenté le film. J’adresse également une parole de profonde reconnaissance au réalisateur et au scénariste Giacomo Battiato, ainsi qu’aux acteurs, avec une pensée particulière pour Piotr Adamczyk, qui interprète le rôle principal, pour le producteur Pietro Valsecchi, et pour les Maisons de production Taodue et Mediaset. Je salue cordialement les autres Cardinaux, les Evêques, les prêtres, les Autorités et tous ceux qui sont présents à cette manifestation en l’honneur du bien-aimé Pontife disparu récemment. Nous nous le rappelons tous avec une profonde affection et une intime gratitude. Il aurait fêté, précisément hier, son 85 anniversaire.

"Karol, un homme devenu Pape", tel est le titre du film tiré d’un livre de Gian Franco Svidercoschi. La première partie, comme nous venons de le voir, met en évidence ce qui a eu lieu en Pologne sous l’occupation nazie, avec des références, provoquant parfois une très forte émotion, à la répression du peuple polonais et au génocide des juifs. Il s’agit de crimes atroces qui montrent tout le mal que renfermait l’idéologie nazie. Secoué par tant de douleur et tant de violence, le jeune Karol décida de donner un tournant à sa vie, en répondant à l’appel divin au sacerdoce. Le film montre des scènes et des épisodes dont le réalisme suscite chez le spectateur un frisson d’horreur instinctif et le poussent à réfléchir sur les abîmes de cruauté qui peuvent se cacher dans l’âme de l’homme. Dans le même temps, la révocation de telles aberrations ne peut manquer de raviver en chaque personne ayant des sentiments justes l’engagement à faire tout ce qui est en son pouvoir afin que ne se répètent jamais plus des épisodes de barbarie si inhumaine.

La projection d’aujourd’hui a lieu à quelques jours du 60 anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 8 mai 1945, se concluait cette tragédie inhumaine, qui avait semé la destruction et la mort en Europe et dans le monde, dans une proportion jamais vue auparavant. Il y a dix ans, Jean-Paul II écrivit que le deuxième conflit mondial apparaît toujours plus clairement comme "un suicide de l’humanité". Chaque fois qu’une idéologie totalisante écrase l’homme, c’est l’humanité tout entière qui se trouve sérieusement menacée. Au fil du temps, les souvenirs ne doivent pas s’amenuiser ; ils doivent plutôt devenir une leçon sévère pour notre génération et pour les générations futures. Nous avons le devoir de rappeler, en particulier aux jeunes, jusqu’à quelles formes de violence inouïe peuvent arriver le mépris de l’homme et la violation de ses droits.

Comment ne pas lire à la lumière d’un providentiel dessein divin le fait que sur la chaire de Pierre, ait succédé à un Pontife polonais un citoyen de cette terre, l’Allemagne, où le régime nazi a pu s’affirmer avec une grande virulence, s’attaquant ensuite aux nations voisines, parmi lesquelles en particulier la Pologne ? Dans leur jeunesse, ces deux Papes - bien que sur des fronts adverses et dans des situations différentes - ont dû affronter la barbarie de la Seconde Guerre mondiale et de la violence insensée d’hommes contre d’autres hommes, de peuples contre d’autres peuples. La lettre de réconciliation que, lors des derniers jours du Concile Vatican II, les Evêques polonais remirent ici, à Rome, aux Evêques allemands, contenait ces célèbres paroles qui continuent, aujourd’hui encore, à retentir dans notre âme : "Nous pardonnons et demandons pardon". Dans l’homélie de dimanche dernier, je rappelais aux nouveaux prêtres que "rien ne peut s’améliorer dans le monde si le mal n’est pas surmonté. Et le mal ne peut être surmonté qu’avec le pardon". Que la condamnation commune et sincère du nazisme comme du communisme athée, soit pour nous tous un engagement à construire la réconciliation et la paix sur le pardon. "Pardonner - rappelait encore le bien-aimé Jean-Paul II - ne signifie pas oublier" et il ajoutait que "si la mémoire est la loi de l’histoire, le pardon est la puissance de Dieu, la puissance du Christ qui agit dans la vie des hommes" (Insegnamenti de Jean-Paul II, XVII/2 [1994], p. 250). La paix est avant tout un don de Dieu, qui fait germer dans le coeur des hommes qui l’accueillent des sentiments d’amour et de solidarité.

Je souhaite que, grâce également au témoignage de Jean-Paul II, révoqué par cette production cinématographique significative, se renforce en tous l’intention d’oeuvrer, chacun dans son propre domaine et selon ses propres possibilités, au service d’une action de paix décisive en Europe et dans le monde entier. Je confie les voeux de paix que nous portons tous dans notre coeur à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, particulièrement vénérée en ce mois de mai. Qu’Elle, la Reine de la paix, réconforte les efforts généreux de ceux qui veulent s’engager dans l’édification de la paix véritable sur les solides piliers de la vérité, de la justice, de la liberté et de l’amour. Avec ces sentiments, je donne à tous la Bénédiction apostolique.

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