Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 28 avril 2009

Mary Ann Glendon

Mary Ann Glendon, présidente de l'Académie pontificale des sciences sociales et ambassadrice démissionnaire des USA près le Saint Siège (de 2007 au 19 janvier 2009) a renoncé aux honneurs de l'Université de Notre Dame.

images 17-11-56.jpg

Dans une lettre publique, elle regrette que l'Université catholique aie cru bon d' honorer le Président Obama (et non seulement invité), en décidant de lui octroyer le titre de Dr. honoris causa.

L'ancienne ambassadrice a joué un rôle majeur sous le pontificat de Jean Paul II sur les graves sujets de la dignité de la femme, de la population ou de l'avortement (notamment contre certains projets de Bill Clinton). Notons que Hillary Clinton, secrétaire d'Etat, se lance dans une campagne pro-avortements dans les pays en voie de dévellopement.

Ci-joint, sa lettre adressée au Père Jenkins, jésuite, Président de l'Université de Notre Dame.

« Cher Père Jenkins,


quand vous m’avez informée en décembre 2008 que j’avais été désignée pour recevoir la Lætare Medal de Notre Dame, j’en fus profondément émue. Je chéris le souvenir de ma réception d’un diplôme honoris causa de Notre Dame en 1996, et je me suis toujours sentie honorée que le discours de commencement que je prononçai cette année-là ait été inclus dans l’anthologie des plus mémorables discours de commencement publiée par Notre Dame. Aussi, je me suis tout de suite mis au travail pour rédiger mon discours d’acceptation que je souhaitais digne de l’occasion, de l’honneur de cette médaille, de vos étudiants et du corps professoral.


Le mois dernier, quand vous m’avez appelée pour me dire que le discours de commencement serait prononcé par le Président Obama, je vous ai signalé que je devrais réécrire mon discours. Dans les semaines qui ont suivi, ce travail qui m’était d’abord apparu délicieux est devenu compliqué en raison de nombreux facteurs.


Tout d’abord, et pour être depuis longtemps consultante de la Conférence des Évêques catholiques des États-Unis, je n’ai pu m’empêcher d’être consternée en apprenant que Notre Dame avait aussi l’intention d’accorder au Président un doctorat honoris causa. Cela, comme vous devez le savoir, c'est au mépris de la demande exprès des évêques des États-Unis de 2004 que les institutions catholiques “ne devront pas honorer ceux qui agissent en défiance de nos principes moraux fondamentaux” et que te telles personnes “ne devront recevoir ni récompenses ni honneurs ni tribunes susceptibles de suggérer qu’on soutienne leurs actes”. Cette demande qui en aucune manière n’entend contrôler ou s’immiscer dans la liberté d’une institution à susciter et à engager une sérieuse discussion avec qui elle veut, me semble si raisonnable que je n’arrive pas à comprendre comment une institution catholique pourrait ne pas la respecter.


Puis j’ai appris que des “points de discussion” publiés par Notre Dame en réponse à une vaste critique de sa décision, en incluaient deux impliquant que mon discours d’acceptation équilibrerait, en quelque manière, l’événement :
“Le Président Obama ne sera pas le seul à parler. Mary Ann Glendon, ancien ambassadeur des États-Unis auprès du Vatican, parlera aussi en qualité de récipiendaire de la Lætare Medal”.
“Nous pensons que voir le Président venir à Notre Dame, rencontrer les diplômés et nos dirigeants, et écouter une allocution de Mary Ann Glendon est une bonne chose et pour le Président et pour la cause dont nous avons soin”.


Un commencement, quoi qu’il en soit, est supposé être une journée de joie pour les diplômés et leurs familles. Ce n’est pas le lieu – et un bref discours d’acception n’est pas davantage le bon moyen – pour traiter des graves problèmes soulevés par la décision de Notre Dame – au mépris des positions arrêtées par les évêques des États-Unis – d’honorer un opposant prééminent et intransigeant à la position de l’Église sur les questions impliquant des principes fondamentaux de justice.


En conclusion et ayant été informée que d’autres écoles catholiques ont pareillement choisi de mépriser les orientations des évêques, je crains que l’exemple de Notre Dame puisse avoir un malheureux effet de vague.
C’est donc avec une grande tristesse que j’en suis venue à la conclusion de ne pas accepter la Lætare Medal et de ne pas prendre part à la cérémonie de remise des diplômes du 17 mai.


Afin d’éviter d’inévitables spéculations sur les raisons de ma décision, je transmettrai cette lettre à la presse mais il n’est pas dans mes intentions pour l’heure d’ajouter d’autres commentaires sur cette affaire.


Bien à vous… »


Pour sa part, l’archevêque de New York, Mgr Dolan, a expliqué que c’est en raison du caractère "intrinsèquement mauvais" de l’avortement qu’on ne peut admettre l’honneur rendu au président Obama, alors que d’autres points litigieux, tels que la guerre en Irak ou la peine de mort, n’avaient pas empêché de recevoir à Notre-Dame le président Bush.

 

P.S. Dans Famille Chrétienne, entretien avec l'archevêque Francis George, président de la Conférence épiscopale des USA .

 

Les commentaires sont fermés.