C'était il y a 4 ans...

Radio Vatican vendredi 3 avril 8h15 (Europe)

En ce 4ème anniversaire du retour à Dieu du serviteur de Dieu Jean Paul II, une messe en la Basilique Saint Pierre de Rome a été célébrée ce soir 2 avril 2009 à 18h00 par le Pape Benoît XVI. La basilique était bien pleine, avec des jeunes, des familles, des paroisses et leur prêtres et beaucoup de pélerins de la Pologne. Plus de 2000 personnes sont restées dehors! A noter la présence de Don Stanislaw, désormais Cardinal Archevêque de Cracovie, qui fut le fidèle secrétaire de Karol Wojtylà.

Je ressens l'histoire de l'Eglise se faire sous l'impulsion et le vent de l'Esprit Saint. Désormais Benoît XVI est le digne et grand successeur de Pierre. Son style et sa personnalité sont différents, mais peu importe, car nous aimons le Christ en lui. Son visage rayonne d'une lumière venue d'ailleurs. Il attire les regards, soulève les coeurs, aimante les âmes vers un Autre plus grand que lui.

Une beauté liturgique frappe d'entrée l'esprit. Un majestueux crucifix orne le centre de l'autel de la Basilique, avec 7 chandeliers brillants. C'est saisissant! L'autel attire immédiatement l' attention.

Lors du Canon de la messe, le Pape s'enfouit et semble se cacher et se ranger derrière la croix, pour se mettre à la suite du Christ; son humilité le fait soudain disparaître face à la présence du mystère de Dieu. Il est derrière la croix, habrité par les lumières. Les paroles de la Consécration résonne comme un doux écho d'une voix qui vient d'ailleurs. L'âme est saisie, attirée, envahie, comme aspirée vers la sobriété du geste. Nous connaissons un peu cela: Charlot se reconnaît à sa canne; Fred Aster par son pas de danse; là, le Christ se fait doucement reconnaître par l'élégance d'un mouvement de grâce. Un moment d'éternité qui déchire le temps et qui fait irruption, tout en douceur, entrant avec force jusqu'au creux de l'âme: Dieu est là, réelle Présence. Il est grand le Mystère de la Foi!

La croix devient un lieu de rencontre, liant le ciel et la terre. Le cierge illumine la croix; une petite lumière, un petit point, prêt à exploser à tout moment, vers le haut, le bas, la gauche et la droite... vers l'Orient, l'Occident... Tout est concentré dans ce point de contact. Dieu donne rendez-vous à l'homme au centre de son coeur. Quelle densité, quelle intensité.

Cette "classe" du Christ, ce geste de bénédection irradie dans toute la basilique, habillée par un silence habité et recueilli, doux moment de paix et de joie dramatique. Benoît XVI cède toute la place à Dieu.

Son pontificat est marqué par la croix. La croix de l'autel, la croix de sa crosse le manifeste, signe du Bon Berger, du Bon Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. Joseph Ratzinger aurait eu droit à se reposer après plus de 23 ans d'effort à la Congrégation de la doctrine de la foi. Dieu lui a demandé de monter encore plus haut, de le suivre sur son chemin de croix. Son appel n'a pas de limite, son amour n'a pas de fin.

Puis 21h51, à peu de secondes près, Place Saint Pierre, l'instant où quatre ans auparavant, nous apprenions que Jean Paul II retournait vers le Père (21h37). Je m'avance, les grains du chapelet glissant dans mes doigts, rythmé par les "Je vous salue Marie", la prière préférée de Jean Paul II. Voir la place Saint Pierre, la fenêtre des appartements du Pape dans le palais apostolique allumée fait ressentir encore une fois le souffle de l'histoire, la brise légère de l'Esprit Saint. C'était là: il y a 4 ans. La main de Jean Paul II semble encore mystérieusement toucher toute la place. Au loin des lumignons rouges, blancs et une belle foule de pélerins réunis pour prier. Des drapeaux polonais. Aimant l'aviation, qui me rappelle le ciel, j'ai l'impression d'être sur le pas de tir de la navette spatiale, qui est partie pour l'espace, avec puissance, force et majesté, laissant une trace et une douloureuse absence. Il y a 4 ans, l'âme de Karol Wojtylà s'élevait vers le Père.

Soudain, je reconnais une silhouette d'un prêtre, désormais évêque, qui fut un des tous proches collaborateurs de Jean Paul II. Le hasard est le nom que Dieu prend quand sa Providence veut se faire discrète. Nous échangeons quelques mots. Il se souvient, nous nous souvenons. Avec les larmes voilant quelque peu ses yeux, il me dit: "Il nous a quitté". On se sent quelque peu orphelin, pas du Pape, mais de la personne si riche de Jean Paul II.

Voilà... pour nous tous, enfants et petits enfants de Jean Paul II, cette date du 2 avril restera comme une marque, une heureuse blessure dans notre histoire. Merci pour tout cher Jean Paul II. La grandeur de votre vie repose désormais dans le mains pures et fermes de votre et notre Benoît XVI. Avec lui, nous sommes très confiants.

A Dieu! bon ciel; priez pour nous maintenant!

Chanson préférée de Karol