samedi, 28 mars 2009
Eclairage sur la théologie de la libération
Le Cardinal Ratzinger, de 1982 à 2005 à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi, fut précieux pour mettre en lumière les mauvais aspects de la théologie de la libération. Il fut courageux déjà en 1984 lors de son fameux livre "Entretien sur la foi" avec Vittorio Messori. "L'aversion" à son égard (Panzer Kardinal, intégriste...) vient de ces quelques théologiens encore présent en Occident, avec des postes clefs dans les médias catholiques; ils sont pourtant vieux, fatigués, même aigris car sans fils et sans enfants. Ils parlent encore plus fort que les jeunes, mais ces derniers vont lancer une nouvelle communication de la foi, notamment sur Internet.
La théologie, marxiste, de la libération
La polémique sur la levée des excommunications vient de "cette gauche" marxisante, qui ne tolère pas le simple dialogue avec les intégristes (or nous dialoguons sans avaliser les thèses). La polémique sur l'avortement au Brésil dérive sans doute vers le Sud via la France, cette Eglise qui excommunie les pauvres et bénis les riches. Le siège de Recife fut celui de Dom Helder Camara. Autant donné à l'un de ses successeurs l'image tronquée d'un vieux réactionnaire, intolérant et légaliste. La polémique sur le sida provient en partie de là, car les pauvres doivent être aidé avant tout économiquement. Le Pape a bien parlé de l'argent qui distribue les préservatifs.
Dans ces polémiques à répétition, j'y vois comme les points saillants de son pontificat et avance donc l'idée suivante: si Jean Paul II fut déterminant dans les rapports Est-Ouest, Benoît XVI, successeur de Pierre après lui, est prophétique dans les relations Nord-Sud initiés par son prédécesseur. La croix de ces deux grands Papes se situe précisement dans leurs coeurs et géographiquement sur cette terre. Pour eux deux, le coeur tout entier de l'homme attend le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Le Christ vient nous humaniser jusque dans notre sexualité et dans nos rapports sociaux.
Entretien sur la Foi
Parlant d'une certaine libération (Entretien sur la foi, chapitre 12), Ratzinger affirmait:
- plus que jamais, pour lui, défendre "l'orthodoxie signifie vraiment défendre les pauvres et leur éviter des souffrances et des illusions qui portent en elles aucune perspective réaliste d'une délivrance matérielle". ( il y aura deux documents de la CF, un "négatif", un "positif" ).
Il est capitale de se souvenir que Ratzinger parlait de l'urgence d'être avec les pauvres, de lutter contre la pauvreté, la misère... La seconde instruction donnera les clefs pour être vraiment avec eux.
- la théologie de la libération, système complexe, n'entre pas dans le shéma d'une hérésie, mais touche et "altère toutes les formes de la vie de l'Eglise: - la constitution de l'Eglise, la liturgie, la catéchèse, les options morales".
On va opposer le peuple de Dieu à la hiérarchie (nous sommes l'Eglise, sorte de lutte des classes interne ), considérer la liturgie comme une fuite du réel et imposer au Sud nos catégories morales. La polémique actuelle contre Benoît XVI trouve donc ses origines 30 ans auparavant.
- tout est politique, "rien ne reste ne dehors de l'engagement politique...Une théologie qui n'est pas pratique, essentiellement politique est idéaliste".
Benoît XVI serait alors dans sa bulle, trop loin de la réalité et trop intellectuel. Or, pour lui, la foi est la clef de l'existence.
Lignes de forces de Benoît XVI
Dans ces quelques pages, je vois se dessiner les actions de Benoît XVI:
- centrer son message sur la foi et sur Jésus de Nazareth ( son livre a un succès retentissant). Car pour la théologie de la libération, la foi en Dieu est alors la foi en un Dieu historique, "qui se révèle avec scandale en Jésus et dans les pauvres (économiques) qui constituent sa présence".
- corriger les graves errances de la liturgie (Motu Proprio).
- la source des ses deux encycliques sur l'amour et l'espérance. Pour cette fausse théologie occidentale d'exportation et de colonisation, l'espérance devient "confiance dans le futur, travail pour le futur, et soumise à la domination de l'histoire des classes"
- vivre la charité en supportant les tensions et les insultes. Pour la libération, la charité "devient l'option pour les pauvres", c'est-à-dire l'option pour la lutte des classes". Le Royaume de Dieu se trouverait dans un parti politique. Or pour les chrétiens,"là où est la Charité, Dieu est présent". Sa prochaine Encyclique portera la date du 19 mars, fête de la Saint Joseph ("Veritatis in Caritate") et sera une charte sociale pour notre monde en crise.
Aussi, pour Benoît XVI, la fermeture de l'homme à Dieu, la vie sans Dieu et sans foi, est bien la cause du drame complet de l'humanité. Le drame le plus grave est alors le péché. C'est la racine de l'exploitation des pauvres.
La foi du petit troupeau
Sachons relire ces deux livres "Entretien sur la foi" et "Le sel de la terre" pour comprendre notre situation; les idées planent et volent au dessus des têtes, tel un avion, et tombent du ciel très finement et lentement.
"... en Amérique du Sud... la théologie de la libération n'a jamais réussi à gagner la couche de la population dont elle voulait particulièrement s'occuper, c'est à dire celle des plus pauvres. Ce sont précisément les plus pauvres qui l'ont fuie , car ils ne se sentaient pas concernés par une promesse aussi intellectuelle, il sont senti seulement que la religion perdait en pouvoir de consolation et en chaleur. Ils sont allés vers les sectes..."
- ... dans les querelles théologiques, les évêques africains nous disent toujours: "si quelqu'un dépasse vraiment les bornes, ce sont les théologiens européens, pas les Africains."
Ratzinger, dans "le sel de la terre".
Bas les masques
Benoît XVI met en place la vraie théologie de la Rédemption, celle de la foi, de la libération individuelle du péché. Le vraie visage de la théologie marxiste vient alors enfin à la lumière: une colonisation occidentale.
Une chose est certaine: Par le Christ, Benoît XVI a gagné avec et pour les pauvres. Son voyage en Afrique fut le révélateur. Les théologiens d'Occident le jalousent-ils ?
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