jeudi, 19 mars 2009
Cardinal Hoyos
Le card. Castrillon Hoyos s'explique sur son rôle dans la médiation avec les lefebvristes
Entretien du cardinal Castrillon Hoyos à El Tiempo ( source: Eucharistie et Miséricorde )
Le 18 mars 2009 Dans une interview publiée mardi 17 mars par le quotidien colombien "El Tiempo", le cardinal Darío Castrillon Hoyos, président de la Commission "Ecclesia Dei", parle du porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi, qui l'avait épinglé sur l'affaire Williamson.(extrait de l'interview )
Quel a été votre rôle dans la médiation avec les lefebvristes dont on a levé l'excommunication?
J'ai eu à faire ces entretiens, mais cela ne signifie pas que j'étais seul à parler avec Mgr Fellay. J'ai toujours eu à mes côtés tout le groupe au sein du Saint-Siège nécessaire pour chacun des pas. Quand nous avons parlé des excommunications, ce ne fut pas un dialogue de Castrillon avec Fellay..., non, non, non. Je n'ai négocié avec personne. Ce fut la commission de cardinaux, y compris le cardinal Ratzinger (le pape Benoît XVI), parce que nous avons commencé à en parler quand il n'était pas encore pape. Il n'y a pas eu un seul acte qui ne se soit fait collégialement.
Comment avez-vous eu connaissance des paroles de Mgr Williamson niant l'Holocauste?
Nous l'avons su officiellement au moment de la forte réaction de la part du monde juif et des évêques des pays sensibles (Allemagne, Suisse et Autriche). Nous en avons eu communication entre nos mains le 5 février. Mais les lefebvristes n'ont pas été excommuniés pour des motifs de doctrine, mais parce qu'ils avaient été ordonnés sans autorisation.
Quand le porte-parole du pape, le P. Federico Lombardi, dit que vous deviez savoir ce qu'avait dit Mgr Williamson, est-ce que vous le prenez comme une manière de vous « tirer les oreilles » ?
Il n'a pas exactement dit cela, et s'il l'a dit, c'est une absurdité, une idiotie, parce qu'il ne s'agissait pas d'étudier la vie de ces évêques. L'unique chose qu'il fallait savoir est qu'il a été ordonné par Mgr Lefebvre sans autorisation.
N'aurait-il pas fallu, avant de lever l'excommunication, que Mgr Williamson se rétracte?
Personne ne l'a demandé au Saint-Père parce que personne ne savait qu'il l'avait dit.
Si vous l'aviez su, auriez vous demandé sa rétractation avant de lever l'excommunication ?
Je pense que non, parce que c'est un problème historique et non moral. Par prudence, le Saint-Père Benoit XVI aurait pu dire d'attendre un moment. Je crois qu'il y a eu négligence de la part du porte-parole du Saint-Siège dans la déclaration qu'il a faite à La Croix, car il n'a pas à entrer dans des jugements sur les gens en disant que le cardinal doit savoir quelque chose qu’il n'a pas besoin de savoir. Si quelqu'un devait savoir quelque chose, c'est le cardinal en charge de la vie des évêques, le cardinal Re.
Êtes-vous conscient de ce que le porte-parole a dit ?
Franchement, cela ne m'intéresse pas. Il m'a écrit une lettre pour me demander pardon. Nous sommes de bons amis.
Recueilli par Andrés Gomez Osorio
Source : El Tiempo (traduction La Croix)
N.B. Selon nos sources, le Père Lombardi aurait participé par deux fois à des réunions. La lettre du Pape n'accuse personne et en vouloir au Cardinal Hoyos n'est pas admissible car il a accompli une mission difficile. Ecclesia Dei, patronné par le Cardinal Hoyos, sera désormais rattachée à la Congrégation pour la doctrine de la foi, car le dialogue avec Ecône n'est plus tant d'ordre disciplinaire, mais d'ordre théologique et doctrinale.
Retenons que le Saint Siège, comme le souligne le Pape, doit vraiment tenir compte de la rapidité de l'information, notamment sur Internet et revoir sa stratégie de communication. Nous les jeunes, sommes très vite au courant et très à l'aise avec ses nouvelles technologies que nos anciens maîtrisent moins. Affaire de génération. Saint Benoît le dit bien: il faut toujours écouter les jeunes.
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