vendredi, 13 février 2009
Pour une meilleure formation
Préambule: Je ne crois pas en Benoît XVI, mais en Dieu, et selon le Credo de Nicée-Constantinople (325-381), je crois à la Sainte Eglise; je crois donc en Dieu et à la foi du Pape actuel qui, selon les promesses du Christ mort et ressuscité, ne me trompera jamais lorsqu'il exprime la foi. Le Pape n'est pas une idôle ou un demi-dieu, c'est le vicaire du Christ, et seulement le vicaire; et c'est vrai, il gouverne l'Eglise avec l'assistance du Saint Esprit. Aussi, je ne suis pas papolâtre, mais n'ai-je pas le droit d'aimer aussi mon prochain, fut-ce-t'il Pape ? Le Pape, les évêques, les prêtres, soit la hiérarchie de l'Eglise, font parties du Peuple de Dieu. Ensuite, qui a signé le document de la levée de l'excommunication ? Benoît XVI ?... et bien, pas vraiment car le Cardinal Re est le signataire et le Cardinal Hoyos y a contribué. Alors, pourquoi tirer les quelques flêches sur le Pape uniquement? Certes, le Pape a voulu cet acte de pardon et de miséricorde en personne; aussi ne le laissons pas seul tout de même. Même des amis Juifs trouvent les réactions contre le Pape disproportionnées. Enfin, Benoît XVI se rendra en Terre Sainte en mai 2009. Alors, concentrons-nous sur le voyage du Pape en Afrique, continent aussi très cher à l'Eglise. Il y a un milliard de catholiques sur le globe, cela fait une grande famille et personne ne doit se sentir à l'étroit dans cette grande communion. Chaque personne compte.
En Suisse Romande, il faut poursuivre le dialogue, avec un sens aïgu de l'écoute, pour expliquer avec calme et conviction afin de faire réflechir. Chacun est libre de penser et de croire. Par contre, pour les "engagés" en Eglise, il serait hautement souhaitable d'être dotés d'une meilleure formation pour travailler en harmonie avec l'ensemble de "l'entreprise". Un employé Audi qui serait systématiquement pour VW aurait effectivement quelques petits problèmes de loyauté. Pour un baptisé, un confirmé, mais surtout pour un prêtre, il y a un don et un choix en conscience de remettre son intelligence à Dieu. Il faut avoir surtout une intense vie de prière et une riche vie intérieure pour discerner les courants du Saint Esprit qui anime l'Eglise. Il faut avoir, non seulement du flair, mais une bonne formation pour une saine intelligence de la foi. Comme quoi, dans l'Eglise, il n'y a pas que le Vatican; tous les chrétiens comptent.
24 Heures: De nombreux catholiques ne croient plus en Benoît XVI
FIDELES | Nous avons donné la parole aux catholiques romands. Beaucoup sont «déçus» ou «perturbés» par les décisions du pape, parfois vécues comme des «retours en arrière». L’Eglise catholique romande a déjà enregistré quelques «sorties» de fidèles déçus par la levée de l’excommunication d’un évêque négationniste. Elle dit prendre ce phénomène «très au sérieux».
LAURENT GRABET | 13.02.2009 | 00:03
Une trentaine de fidèles quittent l’église Notre-Dame de Genève, en ce jeudi matin. Après les chants et la chaleur du recueillement de la messe de 8h30, ce sont le froid et les bourrasques de neige qui les accueillent sur le parvis. Vent sur les visages, mais dans les esprits souffle une autre tempête: celle que traverse l’Eglise catholique depuis la réintégration de la Fraternité Saint-Pie X.
«Je ne comprends pas et je désapprouve la décision du pape de tendre la main à des intégristes, mais il n’est qu’un homme et le vrai juge, c’est Lui», résume une paroissienne en pointant l’index vers le ciel. «Je regrette le conservatisme fermé du Vatican, mais un pape, ça passe, alors que la foi reste», commente une autre, avant qu’un sacristain épouvanté ne fasse cesser ces confessions politiquement incorrectes.
«L’Eglise décrédibilisée»
Impossible pourtant de faire taire la contestation. Elle s’est invitée chez Christelle et Eric*. Ce jeune couple de catholiques pratiquants revendique son appartenance à la «génération JMJ» (ndlr: Journée mondiale de la jeunesse), mais confie en riant ne pas être pour autant «du genre à avoir une photo de Benoît XVI accrochée au-dessus du lit». Après la récente «bourde» papale, ils ne sont pas près de changer la déco de leur chambrette de La Tour-de-Peilz.
«Je suis très déçue. Presque en colère, témoigne Christelle. J’ai honte que le Saint-Père ait levé l’excommunication de cet évêque négationniste de la Fraternité Saint-Pie X (ndlr: Mgr Richard Williamson). Cela ne va pas m’aider à assumer ma foi en société! L’Eglise est totalement décrédibilisée. Et quand on voit l’influence qu’elle a dans certains pays, c’est grave!» Eric, lui, préfère parler, un brin gêné, de «maladresse partie d’un bon sentiment» et soutient que ni sa foi ni sa vision de l’Eglise ne s’en trouveront vraiment bouleversées. «De toute façon, l’Eglise avec un grand E, c’est nous, les croyants.»
Bernard Litzler partage cette vision, qu’il appelle en intellectuel «théologie du peuple de Dieu», concept bien connu honni des «Ecônards». «Le pape est le serviteur des serviteurs. Les fidèles sont au centre. L’Esprit saint ne souffle pas qu’à Rome, mais aussi et surtout à la base de l’Eglise», développe le rédacteur en chef de l’hebdomadaire chrétien Echo Magazine. Selon le Genevois, c’est de plus en plus le cas et, en ce sens, la crise a du bon. «Les catholiques sont perturbés par cette affaire, mais pour les plus jeunes, elle constitue une excellente piqûre de rappel. Elle prouve que les leçons du Concile Vatican II ont été intégrées. Les fidèles comme les évêques sont très attachés à la liberté de conscience, à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux. Le pape a ouvert la porte à une frange ultraminoritaire de l’Eglise. Ses 150 000 fidèles disséminés de par le monde sont sur le palier. Mais avant d’entrer, il leur faudra s’essuyer les pieds.» Et les catholiques de base y veilleront, sous-entend fortement le Genevois.
Benoît XVI garde pourtant la confiance de beaucoup de catholiques romands. Déborah*, une fidèle de l’Eglise lausannoise Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, est de ceux-là. «Ce pape dérange car il dit les choses comme elles sont. Par exemple, que toute vie doit être protégée. C’est pour cela que les médias et la société s’acharnent contre lui», lâche la quinquagénaire. Même son de cloche du côté de Myriam, 45 ans. La Veveysanne, dont le frère est prêtre, n’est pas du genre à transiger sur les principes. «Utiliser l’adolescence du pape dans les Jeunesses hitlériennes ou les propos négationnistes de Mgr Williamson pour lui taper dessus est trop facile! L’Eglise n’est pas une démocratie. C’est Benoît XVI qui la dirige, et il a bien fait de tendre une main à Ecône!»
Cette «main tendue», Pascal Devanthéry, en bon catho de gauche, l’a plutôt vécue comme un «virage à droite» . Le Valaisan de 36 ans est aumônier, et travaille au Centre d’animation jeunesse œcuménique d’Yverdon après avoir étudié au séminaire. Un travail qui lui a d’ailleurs valu d’être traité de «mercenaire de la foi» par des Ecônards. «Le pape se trompe de combat. Il ferait mieux de plancher sur le mariage des prêtres ou sur l’ouverture de l’Eglise aux divorcés. Jean-Paul II, lui, pouvait se prévaloir d’une expérience du terrain. Benoît XVI est totalement déconnecté de la réalité. Serrer les rangs autour de gens ayant une vision si obtuse de la foi que ceux de la Fraternité Saint-Pie X fait fuir les autres. Pour certains, l’Eglise en tant qu’institution ne veut déjà plus rien dire.»
«Le pape veut nous imposer sa perfection!»
La preuve dans une petite salle paroissiale de Villeneuve. Une dizaine d’adolescents de 16-17 ans y préparent leur confirmation. Quelques-uns ont vaguement entendu parler de «l’affaire Williamson». Le pape? Tous ne connaissent pas son nom. «Je préférais Jean-Paul II», lâche Lucas, sans parvenir à en dire plus. «C’est un homme comme un autre, pas si important que ça. Je ne comprends pas pourquoi il est tellement idolâtré par certains catholiques», lance sans complexes Anais. « Il veut nous imposer sa vision de la perfection», constate Kevin. «Pas de préservatifs, pas de sexe avant le mariage, on dirait qu’il vit à une autre époque», renchérit Samuel.
C’est un peu aussi l’avis d’Astrid Meyer, qui tient La Clé de Sol, librairie biblique à Vevey. La quadragénaire a été baptisée catholique, mais depuis bien des années déjà, elle préfère se dire simplement chrétienne. La foi tient une place centrale dans sa vie; plus l’Eglise, à qui elle reproche une «vision dogmatique de la religion». «Des sujets comme la sexualité ou le célibat des prêtres y sont trop mis en avant, jusqu’à en oublier le message biblique. C’est sans espoir. Nous, nous préférons laisser derrière nous ce qui est poussiéreux et aller à l’essentiel», conclut-elle en caressant une bible datant de 1678.
* Prénoms d’emprunt.
La hiérarchie craint une multiplication des «sorties d’Eglise»
«Nos évêques invitent leurs prêtres à dialoguer avec les fidèles sur la réintégration d’Ecône, mais la polémique a malgré tout entraîné quelques départs, même s’il est encore trop tôt pour les chiffrer», explique Walter Müller, porte-parole de la Conférence des évêques suisses.
«La sortie de l’Eglise est un acte grave, qui épouse souvent les soubresauts de l’actualité, comme les affaires de pédophilie ou d’euthanasie. Nous en avons déjà enregistré dans notre canton suite aux propos négationnistes de Mgr Williamson», confirme de son côté un employé du vicariat épiscopal de Genève, sans toutefois pouvoir fournir de chiffres précis. A Fribourg aussi, on s’attend à quelques sorties. «Mais bien moins que les 200 départs entraînés en 2008 par un arrêt du Tribunal fédéral reconnaissant que l’on pouvait cesser de payer l’impôt ecclésial tout en restant dans l’Eglise», tempère Jean-Paul Brügger, président du conseil exécutif de la Corporation ecclésiastique fribourgeoise. A Neuchâtel, où l’impôt ecclésiastique n’existe pas, difficile de savoir si des fidèles ont quitté l’Eglise. Mais à la connaissance du vicaire épiscopal, Jean-Jacques Martin, «il y a eu très peu de vagues». Même son de cloche du côté de Bernard Broccard, son homologue valaisan: «La polémique se tasse et je ne crois pas à des départs massifs.»
Pour Nicolas Betticher, du diocèse de Lausanne, Genève, Neuchâtel et Fribourg, chaque demande de sortie est toutefois à prendre très au sérieux. «Ce qui nous intéresse, ce n’est pas la goutte qui a fait déborder le vase chez ces fidèles, mais de découvrir pourquoi ce vase était plein!»
N.B: Observons la logique du contraste: il y a les pro-Benoît XVI et les autres. La technique journalistique repose sur cette sorte de dialectique, afin de mettre en relief le conflit. C'est un moteur, une stratégie de vente pour accrocher. Le qualificatif pour les pro-Pape: "une sorte de rigidité, intransigeance" alors que ceux qui ne croient pas au Pape sont présentés comme "plus ouverts." Comme le relève Antoine de Saint Exupéry par la voix du vieux monsieur sur son étrange planète (le Petit Prince): "c'est la consigne". Il faut le savoir pour garder une certaine distance critique. Mais il y a des querelles bien réèlles dans le monde francophone sur l'intérprétation du Concile. Jean Paul II et Benoît XVI en sont les fidèles intérprètes.En dehors de cela, ce sont deux types d'intérprétation qui se font "la guerre", avec un clivage gauche-droite ou progressiste-conservateur. Nous devrions sortir de ce shéma politique pour penser simplement catholique (donc grand coeur, esprit large et ouvert).
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Commentaires
Moi j'ai l'impression qu'il faut aider ces gens à découvrir ce qui est le réel enseignement de ce grand Pape. Quiconque ne se contente pas de lire les résumés des journaux mais cherche à suivre attentivement tout son pontificat sait très bien que c'est une bêtise énorme "Des sujets comme la sexualité ou le célibat des prêtres y sont trop mis en avant, jusqu’à en oublier le message biblique. C’est sans espoir"! Mais ça c'est le problème des médias et de cette société qui est franchement "sexe-centrique"! Comme le disait Benoît XVI à nos Evêques il y a trois ans:
"Je me souviens, dans les années 80-90, lorsque j'allais en Allemagne, on me demandait des entretiens, et je connaissais déjà toujours les questions à l'avance. Il s'agissait de l'ordination des femmes, de la contraception, de l'avortement, et d'autres questions semblables qui reviennent constamment. Si nous nous laissons entraîner dans ces discussions, alors, on identifie l'Eglise avec certains commandements ou interdictions et nous apparaissons comme des moralistes ayant des convictions un peu démodées, et la véritable grandeur de la foi n'apparaît absolument pas. C'est pourquoi je pense que la chose fondamentale est de toujours souligner la grandeur de notre foi - un engagement duquel nous ne pouvons pas permettre que nous éloignent de telles situations." (http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/november/documents/hf_ben-xvi_spe_20061109_concl-swiss-bishops_fr.html).
Encore une fois, le probème est la communication! Comment faire en sorte que ces gens connaissent la réalité et quittent enfin tous ces préjugés qui, bien loin de demontrer que "L’Esprit saint ne souffle pas qu’à Rome, mais aussi et surtout à la base de l’Eglise", montrent que trop de catholiques sont trop prêts à croire qu'ils connaissent déjà tout, et à tout juger sans rien ne connaître...?
Écrit par : Francesco | vendredi, 13 février 2009
Très bon commentaire. Super. Tout grand merci pour ces nouvelles sources. Ceci dit, je ne crois pas que cela soit les médias.Je me place de leur côtés, peut-être par déformation professionnelle. Ils sont autonomes et fonctionnent selon leurs lois propres.Nous devons le respecter et ils doivent aussi mieux s'informer sur ce sujet.
Nous devons le savoir et faire avec cette société médiatique fabuleuse. Tu as tout a fait raison que le problème est justement la communication. Il nous faut être positif, serein, et expliquer les choses avec patience, cherchant à faire réfléchir. Mais qui dit communication, dit aussi formation et professionalisation. C'est une belle expression, sexe-centriste. C'est dommage en effet. La sexualité est bonne, sainte, voulue par Dieu, crée par lui pour que les époux expriment leur amour et donnent la vie avec joie et plaisir. C'est notre tâche, les chrétiens, de construire une société du coeur et une civilisation de l'amour. Nous, les jeunes, nous avons un immense horizon qui s'ouvre devant nous. Enfin, le secret, c'est la pière et le recueillement intérieur, et souvent le sourire, la joie si possible.
Écrit par : Dominique | vendredi, 13 février 2009
Je suis tout à fait d'accord! Je voudrais seulement préciser mieux ce que je disais à propos des médias: je ne veux certainement pas leur donner toutes les fautes; il y a des journalistes qui font un excellent travail, et ce n'est pas à nous de leur imposer notre pensée. Mais il y a quand-même des "journaux" à grande diffusion, notamment les gratuits (20 minutes, Matin bleu, Blick am Abend), qui sont assez dangereux: lorsqu'on les lit, on s'aperçoit immédiatement de cette mentalité sexe-centriste; les nouvelles les plus importantes chez eux ont toujours cette vision assez dégradante de la sexualité humaine, et par contre, on n'y trouve rien qui soit réellement culturel, ni aucun approfondissement ou reflexion sérieuse. Comme ils sont gratuits, on les trouve partout; et c'est clair qu'ils contribuent à former une mentalité, especialement chez les jeunes, dans laquelle cette conception très pauvre de la vie est tout à fait normale. Mais on pourrait dire le même de certaines séries televisées... en ce sens, on ne peut pas nier que les médias jouent un grand rôle dans la formation des consciences aujourd'hui, et pour nous c'est particulièrement difficile de rentrer dans ce cadre.
Cela dit, oui: c'est à nous de relever le défi et de construire, avec patience, une civilisation de l'amour autour de nous, en expliquant avec calme nos raisons... et de nous appliquer particulièrement à la formation et à la professionalisation. Nous devons aussi aider les gens à comprendre qu'il y a des études et des reflexions serieuses derrière tout ce que nous croyons, ce qui est bien loin des superstitions qu'on nous reproche parfois de propagander!
Écrit par : Francesco | vendredi, 13 février 2009
Tout a fait d'accord avec toi. Pour aller dans ton sens, une jolie anecdote: Un professeur qui nous apprend à lire les journaux avec un certain sens critique nous demande un matin: "y-a-t'il quelqu'un qui possède un journal ?" Un étudiant lui donne un gratuit. Le Prof répond gentillement, avec le sourire: "non non... j'ai dit un journal". Les gratuits sont des produits commerciaux et les jeunes sont souvent la cible d'un marketing, sans plus. Aussi, je reste un promoteur et un défenseur des journalistes. C'est une noble profession nécessaire à la démocratie. S'ils accoomplissent leur mission avec professionnalité les ventes vont rester plus ou moins stables. On exige d'un journaliste de la professionnalité dans le domaine économique, politique ou sportif. Une erreur est très vite repérée. Il doit en être de même dans la couverture des grands événements de l'Eglise. Le journaliste doit s'y connaître. Aussi, je suis résolument de leur côté si je peux dire. C'est une profession difficil et stressante. Alors aidons les à mieux comprendre. Ils ont droits aussi à une légitime indépendance. Je suis pour la liberté et la pluralité de la presse. Mais le mot clef est professionnalité.
Écrit par : Dominique | vendredi, 13 février 2009
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