Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 07 février 2009

Messieurs Poncet et Pilet

Dans l'Hebdo de cette semaine, Messieurs Pilet et Poncet se lancent dans des attaques vraiment haineuses. Moi qui croyait que l'Hebdo était "bon pour la tête", là cela fait plutôt mal à la tête et au coeur.

Nous pourrions dire que si Jésus a souffert sous Ponce Pilate, Benoît XVI souffre par Poncet Pilet. Il ne nous est pas permis d'accepter la plupart de leurs propos, pas loin de la veine hargneuse de ceux de Williamson d'ailleurs, face à un homme Joseph Ratzinger, une des grandes fleurs de l'Allemagne d'après-guerre, qui ont tout deux tellement souffert du nazisme. Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre les vraies paroles du Pape et connaître un tant soit peu sa vie. On se consolera que la contestation provient plutôt des anciens, soucieux de règler leurs comptes. Cela sonne vieux et gris.

Je ne pense pas que ces deux "articles" méritent leurs places sur ce blog. Ces deux messieurs, s'ils ont certes souffert, soit au Collège de Saint Maurice en Valais, soit à Florimont à Genève, ne doivent pas oublier qu'ils y ont tout de même reçu une large culture qui leur permet d'être à leur place aujourd'hui. Même Maître Poncet a affirmé qu'il ne pouvait pas reprocher aux catholiques leurs manques d'intelligence. Ce n'est vraiment pas joli, pardonnez-moi, de "cracher ainsi dans la soupe".

Je me permets de publier simplement ce courrier des lecteurs:

images.jpgCe n'est plus la leçon de Ratisbonne, mais le procès de La Riponne qui commence ? Cher Monsieur Jacques Pilet, vous êtes un des touts grands journalistes en Suisse Romande, en politique, en économie ou en sociologie. Je ne le conteste point. Mais tout de même, cela fait plus de 50 ans que Ratzinger est un théologien hors pair au point d'avoir été élevé sur le Siège de Pierre. Je suis d'accord avec vous, car j'aime la liberté, chacun est libre de penser, de croire ou de ne pas croire. Mais un peu de tolérance tout de même. Pour votre information, je vous invite simplement à lire, avec patience et passion, les nombreux livres du Cardinal Ratzinger, puis du Pape Benoît XVI, qui atteignent des hauteurs magnifiques de douceur tel le vol agile et précis de l' oiseau blanc qui sélève dans le ciel sombre du monde. L'aigle de nos montagnes nous rappelle poétiquement l'élévation et la vocation de notre esprit. Aussi, cela nous évitera de rester au niveau du plancher des vaches et d'entendre raisonner dans les vallées un petit écho sous forme d'un doux reproche aux accents bien de chez nous :"à chacun son métier et les vaches seront bien gardées".

Bien à vous.

Et ce mail pour Maître Poncet:

Maître,

6a00d83471384453ef00e55008f6988833-150wi.jpgVotre lettre ouverte de l'Hebdo, évidemment, ne regarde que vos idées. Chacun les siennes. Vous avez notamment une vision très malsaine, voir franchement obscène, de la confession.

Par  contre, je dois dire que vous avez réussi à montrer certaines contradictions dans la pensée de Monseigneur (comme vous voudrez) Fellay, notamment sur la levée de l'excommunication. Si pour eux, elle n'a jamais été effective, comment se fait-il qu'ils l'acceptent maintenant, lorsqu'elle est enlevée ? Très fin. Par contre, je ne partage pas votre pensée lorsque vous parlez d'un antisémitisme chrétien. Là aussi, il faut choisir. Pour l'Eglise, l'antisémitisme n'est précisément pas chrétien. Pourrait-on être contre le Juif Jésus ? Marie est juive elle aussi. Comment peut-on ne pas aimer ceux que l'on aime ??  Vous voyez ? Parlons alors "d'antijudaïsme", notamment chez les Pères de l'Eglise. Il est d'une tout autre nature que l'antisémitisme des Lumières et même d'une certaine Réforme protestante. Luther, que pensait-il des Juifs ?  Ce n'est pas l'antijudaïsme "chrétien" qui a pu conduire au nazisme.  Mais c'est vrai, au cours de l'histoire, des chrétiens ont été paradoxalement antisémites. Jean Paul II a demandé pardon lors du Jubilé de l'an 2000, également lors d'un geste d'une portée exceptionnelle devant le Mur des Lamentations.

Le Pape n'a jamais condamné Galilée, car le décret du Saint Office ne porte pas sa signature.  Benoît XVI n'a pas, et en aucun cas, réintégré la Fraternité dans l'Eglise, ni réhabilité Ecône. Il faut parler uniquement de la levée de l'excommunication. Avez-vous compris implicitement ces deux choses ?

Il sera impossible d'imaginer un retour dans l'Eglise pour des hommes qui tiennent des propos antisémites, donc négationnistes. Et c'est vrai qu'Ecône est liée à une vision politique qui me donne la nausée. Leurs idées sont "complotistes". C'est la théorie du complot. Je suis très allergique à l'extrême droite, qui mélange christianisme et paganisme. Maurras fut condamné par l'Eglise. Aussi, c'est vrai, Williamson pense tout haut ce que certains pensent tout bas.

Mais le Pape actuel est très fin, très doux et intelligent. Son acte permettra-t-il à des fidèles, à des prêtres, à des évêques de quitter la Fraternité? Je ne serais pas si sévère avec un homme qui tente de revenir. L'avenir nous dira la portée exacte de cet acte magistral de Benoît XVI. Même s'il est peu sportif, c'est un marathonien.

Avec mes respectueuses salutations et l'assurance de ma prière pour votre personne et vos intentions.

Les commentaires sont fermés.