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vendredi, 05 décembre 2008

Contexte

Une phrase va toujours avec son contexte, comme un cadre avec son image.

Il en va de même avec cette citation du Pape Benoît XVI qui a soulevé une certaine polémique:

"  le dialogue interreligieux au sens étroit du terme n'est pas possible   "

Elle est tirée de la Préface d'un livre citant la pensée de Marcello Pera.

Le livre:

«Il cristianesimo, chance dell’Europa», de Marcello Pera

Le philosophe et homme politique italien Marcello Pera , ex-président du Sénat, et actuellement sénateur, sous les couleurs du Popolo della Libertà (ndt, le parti de centre-droit fondé en 2007 par Silvio Berlusconi), bien que se définissant athée, est un ami de Benoît XVI, avec qui il a co-écrit en 2004 un livre sur les racines chrétiennes de l'Europe, “Senza radici”.

La Préface:

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Caro Senatore Pera,

Ces jours-ci, j'ai pu lire votre nouveau livre "Pourquoi nous devons nous dire chrétiens". Ce fut pour moi une lecture passionnante.
Avec une magnifique connaissance des sources et avec une logique imparable, vous analysez l'essence du libéralisme à partir de ses fondements, en montrant que l'enracinement dans l'image chrétienne de Dieu fait partie de l'essence du libéralisme: la relation avec Dieu, dont l'homme est l'image, et de qui nous avons reçu le don de la liberté. Avec une logique irréfutable, vous montrez que le libéralisme perd sa base et se détruit lui-même s'il abandonne son fondement.
Je n'ai pas été moins impressionné par votre analyse de la liberté et par l'analyse de la multiculturalité dans laquelle vous montrez la contradiction interne de ce concept et donc son impossibilité politique et culturelle.

Votre analyse de ce que peuvent être l'Europe et une Constitution européenne dans laquelle l'Europe ne se transformerait pas en une réalité cosmopolite, mais trouverait son identité à partir de ses fondements christo-libéraux, est aussi d'une importance fondamentale.

J'ai trouvé personnellement particulièrement significatives vos analyses des concepts de dialogue interreligieux et interculturel.
Vous expliquez avec une grande clarté que le dialogue interreligieux au sens étroit du terme n'est pas possible, alors que le dialogue interculturel qui approfondit les conséquences culturelles de la décision religieuse de fond s'avère urgent. Tandis que sur cette dernière, un vrai dialogue n'est pas possible sans mettre sa foi entre parenthèse, il est nécessaire d'affronter dans le débat public les conséquences culturelles des décisions religieuses de fond. Ici, le dialogue et une mutuelle correction, sont un enrichissement réciroque et sont possibles et nécessaires.
Dans la contribution au sens que tout ceci revêt dans la crise contemporaine de l'éthique, je trouve important ce que vous dites sur la parabole de l'éthique libérale. Vous montrez que le libéralisme, sans cesser d'être libéralisme, mais au contraire, en étant fidèle à lui-même, peut se relier à une doctrine du bien, en particulier la doctrine chrétienne qui lui est semblable (congenere), offrant ainsi une contribution réelle au dépassement de la crise.
Avec sa sobre rationalité, sa vaste information philosophique et la force de son argumentation, le présent livre est, à mon avis, d'une importance fondamentale dans ce moment de l'Europe et du monde. J'espère qu'il trouvera une large audience et aidera à donner au débat politique, au-delà des problèmes urgents, cette profondeur sans laquelle nous ne pouvons pas dépasser le défi de notre instant historique.

Reconnaissant pour votre travail, je vous souhaite de tout coeur la bénédiction de Dieu.

Benoît XVI

- Outre le fait très rare d'une préface papale, la compréhension de ces lignes ne peut faire l'économie de son contexte. Une phrase n'est jamais isolée, sinon elle perd son sens. Cette fameuse citation s'inscrit dans le cadre du libéralisme et du relativisme. Aussi Benoît XVI est toujours bien sur la brèche et résolu pour poursuivre le dialogue inaugurée également par le Concile Vatican II.

Autre exemple de Jean XXIII avec Padre Pio:

son expression: " si tous ce que l'on dit sur le Père Pio est vrai, alors le Père Pio est un danger".

Le titre d'un journal: "Jean XXIII: Le Père Pio est un danger".

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