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lundi, 03 novembre 2008

J'aime les Juifs de tout mon coeur!

Qu'il me soit permis de dire ici que j'ai entendu parler de l'antisémitisme, non pas par et dans l'enseignement de l'Eglise catholique, encore moins au catéchisme, mais par une certaine culture, dont certains romans ou livre d'histoire retraçant la culture païenne. Aussi, je ne m'étonne point d'entendre d'un prêtre romain, à la fin de la seconde guerre mondiale, cette douce phrase: "J'aime les Juifs de tout mon coeur!". 

Une exposition sur la biographie de Pie XII au Vatican

Un rabbin français remercie Pie XII et des prêtres catholiques de leur aide

Lettre du rabbin Zaoui au pape en 1944

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ROME, Lundi 3 novembre  2008 (ZENIT.org) - Un rabbin français remercie Pie XII et des prêtres catholiques de l'aide apportée aux juifs persécutés pendant la Shoah. 

Cette lettre du rabbin André Zaoui, aumônier capitaine du Corps expéditionnaire français, adressée à Pie XII le 22 juin 1944, se trouve parmi les pièces les plus intéressantes de l'exposition sur la biographie de Pie XII présentée aujourd'hui au Vatican.  

Une pièce d'autant plus intéressante que l'exposition ne cherche pas à faire le point sur les faits et gestes et les paroles de Pie XII en faveur des juifs persécutés, mais à retracer l'itinéraire du pape Pacelli de son enfance à sa mort en 1958, il y a cinquante ans. 

Elle met en évidence les facettes de sa personnalité, depuis son amour des animaux (on le voit photographié avec un canari ou des agneaux), sa fascination pour toutes les inventions modernes (son rasoir électrique et sa machine à écrire, sa présence sur les ondes de Radio Vatican), son souci constant des plus démunis (les matelas installés jusque dans les escaliers du Palais apostolique ou à Castel Gandolfo pour accueillir les réfugiés, sans distinction), son amour des arts (et son sauvetage des œuvres d'art pendant la guerre, ou le concert de l'orchestre philharmonique d'Israël, le 25 mai 1955, en signe de « gratitude pour son œuvre en faveur des juifs persécutés pendant la guerre »), ses interventions répétées contre la guerre, et son activité diplomatique, etc . 

Le rabbin Zaoui rappelle qu'il a pu assister à une audience publique du pape « le 6 juin 1944 (sic !) à 12 h 20 », avec de « nombreux officiers et soldats alliés ». 

Il mentionne aussi sa visite à l'Institut Pie XI « qui a protégé pendant plus de six mois une soixantaine d'enfants juifs dont quelques petits réfugiés de France ». 

Il dit avoir été frappé par la « sollicitude paternelle de tous les maîtres » et il cite cette phrase du préfet d'étude : « Nous n'avons fait que notre devoir ». 

Le 8 juin 1944, le rabbin Zaoui rapporte un autre événement auquel il a participé : la réouverture de la synagogue de Rome fermée par les nazis en octobre 1943.  

Il signale la présence d'un prêtre français, le P. Benoît « évadé de France » et qui s'est dévoué « au service des familles juives de Rome ». Le rabbin rapporte ces paroles du prêtre et l'impression forte qu'elles ont eues sur l'assemblée qui l'a reconnu et acclamé : « J'aime les juifs de tout mon cœur ». Cette parole rappelle au rabbin celle de Pie XI, qu'il rapporte ainsi  : « Nous sommes spirituellement des sémites ». 

André Zaoui dit sa reconnaissance en ces termes: « Israël n'oubliera jamais ». La lettre se trouve aussi reproduite dans le très beau et très complet catalogue de l'exposition publié sous l'autorité du Comité pontifical des sciences historiques (« L'Uomo e il pontificato 1876-1958 », « L'homme et le pontificat 1876-1958 », 238 pages,  Libreria Editrice Vaticana, p. 157). 

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Une lettre du cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, reproduite en fac similé (pp. 13-14) souligne l'importance de ce catalogue et de l'exposition qui aide à « faire mieux connaître un Pontife qui est reconnu à juste titre comme l'un des plus grands personnages du XXe siècle ». 

Il remercie vivement tous ceux qui ont participé à cette entreprise et souhaite qu'elle contribuera « à faire apprécier, spécialement des nouvelles générations, l'extraordinaire figure de ce pape, qui a su préparer, avec une intuition prophétique des signes des temps, le chemin de l'Eglise à l'époque contemporaine ». 

L'exposition qui est organisée dans le « Bras de Charlemagne », soit le côté gauche de la colonnade du Bernin, lorsque l'on regarde la basilique Saint-Pierre, ouvre à partir de demain, 4 novembre 2008, et ce jusqu'au 6 janvier 2009. Elle doit ensuite partir à Berlin et à Munich.  

Elle a été présentée par le président du Comité pontifical des sciences historique, le prof. Mgr Walter Brandmüller, par M. Giovanni Morello (de la Fondation pour les Biens et les Activités culturelles de l'Eglise), le journaliste spécialiste du Vatican du quotidien « Il Giornale », Andrea Tornielli, les prof. Matteo Luigi Napolitano (Université du Molise) et Philippe Chenaux (Université pontificale du Latran), en présence du prof. Don Cosimo Semeraro, SDB, secrétaire du Comité pontifical

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