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lundi, 12 juin 2017

Nigeria: le Pape François, évêque de Rome, est bel et bien le Pape

images.jpegDès son élection, plusieurs observateurs avaient relevé que François se présentait comme l'évêque de Rome. Non seulement Saint Jean-Paul II avait fait de même mais la tradition de l'Eglise enseigne que l'évêque de Rome est le Pape et le Pape l'évêque de Rome.

La crise d'un diocèse du Nigeria est éclairante. 

Parmi tous les autres évêques, l'évêque de Rome, donc le Pape, porte la primauté donnée à Saint Pierre par Jésus; il est le seul qui peut intervenir, selon le droit, dans tous les diocèses du monde. D'ailleurs toute messe est célébrée en nommant le Pape  puis l'évêque du diocèse. 

Can. 331 - L'Évêque de l'Église de Rome, en qui demeure la charge que le Seigneur a donnée d'une manière singulière à Pierre, premier des Apôtres, et qui doit être transmise à ses successeurs, est le chef du Collège des Évêques, Vicaire du Christ et Pasteur de l'Église tout entière sur cette terre; c'est pourquoi il possède dans l'Église, en vertu de sa charge, le pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu'il peut toujours exercer librement.

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Nigeria: tout prêtre d’Ahiara doit écrire au pape François avant le 9 juillet 2017

En effet, l’Eglise – pardonnez-moi le mot – est comme en état de veuvage du fait que l’évêque a été empêché de s’y rendre.

L’Eglise est mère et qui l’offense commet un péché mortel, c’est grave.

je demande que chaque prêtre ... écrive une lettre adressée à moi, dans laquelle il demande pardon.

Pape François

(Zenit) Obéissance et demande de pardon, sous peine de sanctions

Tout prêtre du diocèse d’Ahiara (Nigeria) doit écrire au pape François avant le 9 juillet 2017 pour déclarer son obéissance au pape et qu’il accepte l’évêque envoyé par celui-ci, sous peine d’être suspens a divinis et de perdre son ministère. Le pape tape du poing sur la table en disant sa « douleur » pour le mal infligé au « Peuple de Dieu ».

C’est en effet par ce remède énergique que le pape entend guérir « la blessure infligée à la communion ecclésiale » et le « scandale » procuré au Peuple de Dieu par le refus d’accueillir l’évêque nommé en 2013, révèle le Vatican qui publie, en italien et en anglais, ce samedi 10 juin 2017, les paroles prononcées par le pape jeudi 8 juin.

Le pape François a en effet reçu en privé une délégation du diocèse d’Ahiara (Nigeria), le 8 juin 2017, au Vatican, à propos d’un conflit dit « ethnique » autour de la nomination de l’évêque diocésain : une situation « lamentable », indiquait un communiqué du Vatican.

Plus de quatre ans d'attente

(Radio Vatican) Lors de sa nomination en 2012 par Benoît XVI, des laïcs et des prêtres du diocèse ont refusé leur nouvel évêque au motif qu’il n’était pas issu de l’ethnie Mbaise comme l’était Mgr Victor Chikwe, mort en 2010 après avoir été le premier évêque du diocèse pendant presque 25 ans.
Tout en faisant partie du peuple Ibo, majoritaire dans le sud-est du Nigeria, Mgr Okpaleke, qui a effectué de brillantes études de droit canonique à Rome, vient en effet de l’État voisin d’Anambra. Selon ses détracteurs, il devait être possible de trouver parmi eux un prêtre ayant les qualités requises pour être évêque. La situation dans le diocèse était si tendue que le nouvel évêque a dû être ordonné dans le diocèse voisin d’Owerri et n’a, à ce jour, pas encore pu prendre possession de son diocèse.

La délégation était accompagnée de l’archevêque d’Abuja et administrateur apostolique d’Ahiara, le cardinal John Onaiyekan, de l’archevêque métropolite d’Owerri, Mgr Anthony Obinna, de l’archevêque de Jos et président de la Conférence épiscopale du Nigeria, Mgr Ignatius Kaigama, et de l’évêque d’Ahiara lui-même, Mgr Peter Ebere Okpaleke. Trois prêtres, une religieuse ainsi qu’un chef traditionnel, représentaient aussi le diocèse.

Le conflita éclaté en 2013, du fait du refus de certains d’accepter la nomination de Mgr Okpaleke à la tête du diocèse, pour des raisons présentées comme ethniques. Après une « évaluation attentive », le pape François a souligné le « caractère inacceptable de la situation ».

En 2013, le cardinal Onaiyekan avait été nommé administrateur apostolique d’Ahiara en attendant de parvenir à une solution. Le pape vient de trancher.

Au cours de leur séjour à Rome, les membres de la délégation ont participé à la célébration de la messe matinale à Sainte-Marthe avec le pape François. Ils ont aussi rencontré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin et le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, le cardinal Fernando Filoni.

Voici notre traduction des paroles du pape François qui indique ce que doit contenir la lettre de « demande de pardon » : le pape diagnostique un « péché mortel » qu’il identifie comme une « appropriation de la vigne du Seigneur » et non pas un conflit ethnique.

AB

Allocution du pape François

Je salue cordialement la délégation et je vous remercie d’être venus du Nigeria dans l’esprit d’un pèlerinage. Cette rencontre est pour moi une consolation parce que je suis très triste pour la situation de l’Eglise à Ahiara. En effet, l’Eglise – pardonnez-moi le mot – est comme en état de veuvage du fait que l’évêque a été empêché de s’y rendre.

La parabole des vignerons assassins dont parle l’Evangile m’est venue très souvent à l’esprit (cf. Mt 21, 33-44) : ils veulent s’approprier l’héritage. Dans la situation actuelle, le diocèse de Ahiara est comme sans époux, et il a perdu sa fécondité et ne peut porter de fruit.

Qui s’est opposé à la prise de possession de l’évêque, Mgr  Okpaleke, veut détruire l’Eglise. Ce n’est pas permis. Peut-être ne s’en rend-on pas compte, mais l’Eglise souffre et en elle le Peuple de Dieu. Le pape ne peut pas être indifférent.

Je connais très bien la situation qui traîne depuis des années dans ce diocèse, et je remercie l’évêque pour l’attitude de grande patience, je dirais de sainte patience, qu’il a manifestée. J’ai beaucoup écouté et réfléchi, y compris à l’idée de supprimer le diocèse ; mais ensuite j’ai pensé que l’Eglise est mère et qu’elle ne peut pas abandonner autant d’enfants. Je ressens une grande douleur pour ces prêtres qui sont manipulés, peut-être aussi de l’étranger et d’en-dehors du diocèse.

Je considère qu’il ne s’agit pas ici d’un cas de tribalisme, mais d’appropriation de la vigne du Seigneur. L’Eglise est mère et qui l’offense commet un péché mortel, c’est grave. C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas supprimer le diocèse. Cependant, je désire donner quelques indications à communiquer à tous : on doit d’abord dire que le pape est profondément attristé, c’est pourquoi je demande que chaque prêtre ou ecclésiastique incardiné dans le diocèse de Ahiara, qu’il soit résident ou qu’il travaille ailleurs, même à l’étranger, écrive une lettre adressée à moi, dans laquelle il demande pardon. Tous doivent écrire individuellement et personnellement. Tous nous devons avoir cette douleur commune.

Dans la lettre

1.on doit manifester clairement une totale obéissance du Pape et

2.qui écrit doit être disposé à accepter l’évêque que le pape envoie comme évêque nommé.

3.La lettre doit être expédiée dans les 30 jours à compter d’aujourd’hui jusqu’au 9 juillet prochain. Qui ne le fait pas est ipso facto suspens a divinis et il perd son office.

Cela semble très dur, mais pourquoi le pape fait-il cela ? Parce que le Peuple de Dieu est scandalisé. Jésus rappelle que celui qui scandalise doit en porter les conséquences. Peut-être l’un ou l’autre a-t-il été manipulé, sans avoir une pleine connaissance de la blessure infligée à la communion ecclésiale.

A vous, frères et sœurs, vont mes vifs remerciements pour votre présence, ainsi qu’au cardinal Onaiyekan pour sa patience, et à l’évêque Okpaleke, dont j’ai admiré, en plus de sa patience, aussi l’humilité. Merci à tous.

[Texte original: italien]

© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

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