mardi, 09 février 2016
Réforme de la Curie: une décentralisation qui ne sera pas gallicane
C9: une réforme de la Curie romaine qui ne sera pas gallicane
Après la réforme de l'orthographe, la réforme de la curie romaine est d'actualité.
Il est cependant nécessaire de prendre la communication de quelques cardinaux avec la plus grande prudence. La Réforme prendra encore passablement de temps et va encore aboutir vers d'autres formes.
La décentralisation est comprise et perçue comme anti-romaine, anti-pape, anti-curie, soit gallicane.
Le gallicanisme est une doctrine religieuse et politique qui cherchait à promouvoir l'organisation de l'Église catholique en France de façon largement autonome par rapport au pape. Avant d'être médiatique,le frame ecclésiastique est bien celui du gallicanisme. La réforme de la curie romaine est largement vue avec ce prisme déformant.
- Un "frame" est un cadre de lecture, une manière de résumer les choses très brièvement dans un monde de la communication hyper rapide. Le "frame" met en évidence quelques aspects, voir un seul, pour en cacher d'autres. Le frame est ce qui reste d'un événement lorsque les polémiques sont passées. Se cristallisent alors les apriori.-
Vatican: la réforme de la curie ne sera pas anti-romaine
Cela peut donner lieu à une sorte "de maladie" décrite par le Cardinal jésuite Hans Urs von Balthasar: le complexe anti-romain. Par rapport à la Suisse, le Cardinal Kurt Kock eu à ce propos des paroles très sages et posées.
... J'ai du par exemple me confronter à un certain sentiment anti-romain passablement répandu. A ce propos, je pense, qu'en Suisse allemande, pas tous ne comprennent l'envergure du Saint Père.
... Le sentiment de rébellion anti-romain "loin de Rome" du catholicisme suisse-allemand est encore partagé par des parties significatives, encore que ce slogan n'emèrge pas vraiment publiquement. C'est ce même sentiment qui porta le 19ème siècle à la création de l'Eglise des vieux catholiques: il voulut faire en ce temps une Eglise nationale catholique indépendante de Rome. Mais il faut toutefois ajouter qu'une telle tendance, bien qu'encore diffuse, n'a aucun futur.
Rome préside à la Charité
Il est paradoxal de bénéficier de "cette présidence romaine de la Charité" (expression des tous premiers siècles par les Pères de l'Eglise), que bien d'autres organisations nous envient, pour s'en distancer avec un certain "complexe", au sens balthasarien du terme.
Le primauté du Pape, qui peut varier juridiquement au cours de l'histoire, est assurément source d'une grande clarification: grâce à elle tous le monde peut savoir ce que l'Eglise pense. Les islams, les différentes écoles du protestantisme, et tant d'autres institutions, ne connaissent pas cette forme d'unité providentielle.
La réforme souhaitée par les cardinaux réunis lors du Conclave de 2013 a ainsi un tout autre contenu.
Fin de la XIII réunion du Conseil des Cardinaux
Cité du Vatican, 9 février 2016 (VIS).
La treizième réunion du Conseil des Cardinaux s'est donc conclue ce matin sous la présidence du Saint-Père. Seul manquait pour raison de santé le Cardinal Oswald Gracias, Archevêque de Bombay. Ses membres ont d'abord concélébré avec lui lors de la messe pour les capucins en la Basilique vaticane. Puis il a approfondi le discours du Pape prononcé le 17 octobre dernier pour le cinquantenaire de l'institution synodale, utile pour mieux comprendre la nécessité d'une décentralisation comprise dans la réforme de la Curie.
On a procédé à la lecture finale des propositions relatives au deux nouveaux dicastères regroupant les conseils pour les laïcs, pour la famille, pour la vie, de l'autre Iustitia et Pax et la pastorale des migrations. Elles sont désormais soumise au Pape. Le Cardinal Sean O'Malley, Archevêque de Boston, a présenté les travaux de la Commission pour la protection des mineurs.
Les questions juridiques et disciplinaires relatives aux compétences des dicastères doivent encore être approfondie. Le Cardinal George Pell, Préfet du Secrétariat pour l'économie a illustré le point des réformes en cours. Les membres du Conseil ont reçu le Vademecum préparé par la rote Romaine pour le révision du procès canonique en matière de validité matrimoniale.
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Commentaires
La grande confusion fait sauter dorénavant toutes les coutures des courants religieux. Et sur le Net, les listes de groupes farouchement antagonistes souvent, s’allongent à nous donner le tournis.
Les Eglises catholiques (puisqu’il faut aussi les nommer au pluriel) et les Eglises protestantes (du moins celles qui gardent encore cette dénomination) tout en s’émiettant en dérives sectaires et sous-sectaires innombrables, se transforment peu à peu en un immense marché de médecines nouvelles proposées aux corps et aux esprits malades ou souffreteux. Ne devrait-on pas s’inquiéter de toutes les christothérapies, agapèthérapies des nouvelles évangélisations à la sauce catholicisante et des transes hallucinatoires dans certains cultes de la mouvance évangélique charismatique ? Les gourous autoproclamés ont un énorme capital de pouvoir anesthésiant. Les victimes qui sortent de ces lavages de cerveaux peinent souvent à retrouver l’équilibre de leur liberté intérieure. Ce que les théologiens appellent « âme », et que les philosophes nomment« psychisme » sont des concepts suffisamment vaporeux pour qu’on y fourre tout le capharnaüm des goûts, des sentiments, des sensations, des connaissances scientifiques, des croyances et des superstitions…
Michel Bavaud, Treyvaux
Écrit par : Michel Bavaud | jeudi, 11 février 2016
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