vendredi, 25 septembre 2015
François au Congrès américain: un Pape de gauche ?
Lien: à lire Le Temps (AFP): un Pape tout en prudence
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Le Pape François, au centre du Congrès US
L'analyse politique gauche-droite remonte à la révolution française. Toutefois, en communication politique, le clivage a varié avec les thèmes au long de l'histoire. Actuellement, la gauche s'intéresse plus au social, aux réfugiés ou à l'écologie alors que la droite s'intéresse plus à l'économie et à la vie.
La morale est à droite, le social est à gauche ?
Ce que j'avance n'est certes que des tendances, donc en partie réducteur.
La morale, les thèmes tels que la vie, l'avortement, l'euthanasie, la contraception seront plutôt classés à droite, alors que la gauche se concentre d'avantage sur le social, l'écologie ou l'abolition de la peine de mort.
Dans l'ambiance du monde médiatique, ce qui vient de "droite" ou "conservateur" est plutôt mal perçu, vu comme dur, froid, rigide et "inhumain". Par exemple, les médias parle de la gauche de la gauche, et non pas de l'extrême gauche, et de l'extrême droite et non pas de la droite de la droite.
L'analyse médiatique du discours historique du Pape François passe par ce clivage gauche-droite fluctuent. Il était suggestif, voir pathétique de voir les membres du Congrès se lever en alternance, suivant les sujets évoqués par le Saint-Père ... tantôt la gauche se levait, tantôt la droite, tantôt les républicains, tantôt les démocrates.
Le Pape François: ni à droite, ni à gauche, mais évoque le coeur de la doctrine sociale de l'Eglise
Or, le Pape n'est ni de gauche, ni de droite, car il évoque ce qui est au centre, au coeur de l'enseignement social de l'Eglise. François le dit lui-même: "affronter toute forme de polarisation qui classerait les hommes et les femmes en deux camps", que cela soit les catholiques républicains contre les catholiques démocrates.
Il en va ainsi: l'oeil de la communication politique réfracte l'unicité de la foi et de l'enseignement social de l'Eglise. Le Pape est tout simplement catholique, donc a-politique. La foi, l'Evangile et l'Eglise, sont d'une autre nature que la politique et sa communication.
Le Pape et son discours au Congrès sont cependant perçus comme de gauche:
L'Eglise ne s'intéresse pas d'abord à la cité (polis, en grec) mais à la personne humaine
Le Pape aux journalistes le 16 mars 2013:
Un remerciement particulièrement chaleureux va à ceux qui ont su observer et présenter ces événements de l’histoire de l’Église en tenant compte de la perspective plus juste dans laquelle ils doivent être lus, celle de la foi. Les événements de l’histoire demandent presque toujours une lecture complexe, qui parfois peut aussi comprendre la dimension de la foi. Les événements ecclésiaux ne sont certainement pas plus compliqués que les événements politiques ou économiques ! Cependant ils ont une caractéristique fondamentale particulière : ils répondent à une logique qui n’est pas principalement celle des catégories, pour ainsi dire, mondaines, et justement pour cela il n’est pas facile de les interpréter et de les communiquer à un public vaste et varié. En effet l’Église, tout en étant certainement aussi une institution humaine, historique, avec tout ce que cela comporte, n’a pas une nature politique, mais essentiellement spirituelle : elle est le Peuple de Dieu, le saint Peuple de Dieu, qui marche vers la rencontre avec Jésus Christ. C’est seulement en se mettant dans cette perspective qu’on peut rendre pleinement raison de ce que l’Église catholique accomplit.
Extraits de l'intervention du Pape
l'argent des armes trempe dans le sang des innocents
.... pourquoi des armes meurtrières sont-elles vendues à ceux qui planifient d’infliger des souffrances inqualifiables à des individus et à des sociétés ? Malheureusement, la réponse, comme nous le savons, est simple : pour de l’argent ; l’argent qui est trempé dans du sang, souvent du sang innocent.
Face à ce honteux et coupable silence, il est de notre devoir d’affronter le problème et de mettre fin au commerce des armes.
L'abolition de la peine de mort
... depuis le début de mon ministère, à défendre, à différents niveaux, la cause de l’abolition totale de la peine de mort. Je suis convaincu que ce chemin est le meilleur, puisque chaque vie est sacrée, chaque personne humaine est dotée d’une dignité inaliénable, et la société ne peut que bénéficier de la réhabilitation de ceux qui sont reconnus coupables de crimes.
Récemment, mes frères Evêques, ici aux Etats-Unis, ont renouvelé leur appel pour l’abolition de la peine de mort. Non seulement je les soutiens, mais aussi j’apporte mes encouragements à tous ceux qui sont convaincus qu’une juste et nécessaire punition ne doit jamais exclure la dimension de l’espérance et l’objectif de la réhabilitation.
L'axe du mal: les bons et les méchants
... il y a une autre tentation dont nous devons spécialement nous prémunir : le réductionnisme simpliste qui voit seulement le bien ou le mal ; ou, si vous voulez, les justes et les pécheurs. Le monde contemporain, avec ses blessures ouvertes qui affectent tant de nos frères et sœurs, exige que nous affrontions toute forme de polarisation qui le diviserait en deux camps.
La vie
... si nous voulons la sécurité, donnons la sécurité ; si nous voulons la vie, donnons la vie ; si nous voulons des opportunités, offrons des opportunités. La mesure que nous utilisons pour les autres sera la mesure que le temps utilisera pour nous. La Règle d’Or nous rappelle aussi notre responsabilité de protéger et de défendre la vie humaine à chaque étape de son développement.
La famille et le mariage
... je ne peux cacher ma préoccupation pour la famille, qui est menacée, peut-être comme jamais auparavant, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les relations fondamentales sont en train d’être remises en cause, comme l’est la base même du mariage et de la famille. Je peux seulement rappeler l’importance et, par-dessus tout, la richesse et la beauté de la vie familiale. ...
... Au risque de simplifier à l’extrême, nous pourrions dire que nous vivons dans une culture qui pousse les jeunes à ne pas fonder une famille, parce qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Par ailleurs, la même culture offre à d’autres tant d’options qu’ils sont aussi dissuadés de créer une famille.
VISITE AU CONGRÈS DES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE
DISCOURS DU SAINT-PÈRE
À LA SESSION CONJOINTE DU CONGRÈS DES ÉTATS-UNIS
Capitole des États-Unis, Washington, D.C.
Jeudi 24 septembre 2015
Monsieur le Vice-Président,
Monsieur le Président,
Honorables Membres du Congrès,
Chers amis,
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