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jeudi, 09 avril 2015

Kenya: Interview de Grégoire Piller, ancien garde suisse

images-3.jpegGrégoire Piller, comme ancien garde suisse, vous êtes engagé au Kenya dans l’Université de Strathmore. Quelle est votre activité ?

 

Depuis mon arrivée à Nairobi, je m’occupe plus particulièrement des « Corporate Affairs (affaires institutionnelles » ce qui revient à coordonner les stratégies relationnelles entre l’université et ses différents partenaires. Je me suis investi au niveau du protocole et je m’emploie à nouer de nouveaux partenariats.

 

De même, les soirs et les samedis, je me spécialise dans les « stratégies publiques » ou « politique publique » dans le domaine du développement durable. Finalement, je continue à m’engager dans l’association à but non lucratif « Maria Diomira International » qui recherche des futurs talents, au cœur des bidonvilles, spécialement dans le sport, le chant et la culture.

 

Parlez-nous du Kenya ?

 

Le Kenya est un marché émergent de 42 millions d’habitants, baignés par l’Océan indien, il est très certainement le pays le plus prometteur d’Afrique car 70% de la population à moins de 30 ans. Les aspects économiques, environnementaux et sociaux liés au développent durable sont en pleine expansion, c’est donc enrichissant et intéressant d’y vivre.

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Que s'est-il passé jeudi Saint ?

 

Jeudi matin, 2 avril, 10 ans jour pour jour après la mort de Saint Jean-Paul II, 150 étudiants, sont froidement exécutés "dans leur sommeil" sur le campus de l’université de Garissa par un commando de djihadistes ( note: ils furent réveillés à 5h du matin ). L’attentat est le plus sanglant dans le pays depuis l’attaque de l’ambassade américaine par Al-Qaida en 1998.

 

Comment les chrétiens vivent-ils cette violence ?

 

Pour répondre à cette question, je dois évoquer un magnifique film français qui me touche personnellement : « Des hommes et des dieux » inspiré librement de l’histoire de l’assassinat des moines de Tibhirine. Ils vivaient dans un village isolé au milieu des montagnes algériennes dans les années 1990. Au fil des années, ils ont noués des relations fraternelles avec les musulmans vivant aux alentours. Ils se sont retrouvés au cœur de la guerre civile opposant les groupes islamistes terroristes et l’armée algérienne. 

Les moines sont alors confrontés à ces questions difficiles, qui éprouvent leur foi, leur courage et leur attachement à cette terre et à ses habitants : Faut-il fuir le pays en laissant derrière le conflit détruire leur œuvre, ou bien, rester au péril de leur vie pour le service de l’Evangile ? 

 

La vie quotidienne et la prière de la communauté sont habitées par cette tension dramatique. Sont en jeu leurs relations au sein de leur communauté, les liens profonds qui les unissent à la population, et l’esprit de paix et de charité qu’ils veulent opposer à la violence sévissant dans le pays.  

 

Voilà exactement ce qui se passe au Kenya, et voici exactement les questions que chaque jour je me pose. 

 

Que pouvons-nous faire pour venir en aide ?

 

Je pense que la communauté internationale, suite aux tragiques événements de Paris, doit continuer de se mobilier face au massacre insoutenable des 147 étudiants prometteurs de l’Université de Garissa. 

 

Il n’est pas concevable d’uniquement s’indigner lorsqu’une telle tragédie advient sur le territoire européen et de ne pas élever la voix lorsque les mêmes atrocités se déroulent à plusieurs kilomètres de notre territoire. Tout massacre gratuit doit être condamné avec la même fermeté et combattu avec la même détermination.

 

J’aimerai tellement lire plus souvent « Je suis Kenya » ou « Je suis Kenyan »

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