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lundi, 10 novembre 2014

Les aprioris sur Benoît XVI et le Pape François

Les aprioris sur Benoît XVI et François

La communication d’un pape se joue sur des petits détails, des petites phrases, brefs comme des tweets. Le pontificat de Benoît XVI a, comme celui de François connu passablement d’aprioris:

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Ratzinger: panzer, nazi, traditionaliste

Ratzinger est un « Panzer Kardinal ». Or tout ceux qui l’ont rencontré ont souligné sa timidité, son humilité, sa douceur et son humanité. Durant leurs visites à Rome, les évêques de France aimaient aller à la congrégation pour la doctrine de la foi afin de rencontrer Joseph Ratzinger car il les écoutait, ayant toujours préparé ses entretiens avec bonté et bienveillance.

Le jeune Ratzinger fut des jeunesses hitlériennes. En effet, il était impossible pour un allemand d’être d’une autre jeunesse, car il n’y en avait pas d’autres et cet enrôlement était forcé pour tous. Le jeune Joseph en a été membre forcé (et non volontaire) d’une branche non armée.

Benoît XVI est traditionaliste, le preuve il a réintégré les évêques de Saint Pie X. Propos erronés, car durant son pontificat il a uniquement levé leur excommunication, une peine liée au schisme de Monseigneur Lefebvre. Mais Ecône n’est pas réintégré, car aucune mission et organisation canonique ne leur est actuellement confiée. En comparaison, c’est Ratzinger lui-même qui avait singé le fameux accord luthéro-catholique sur la justification de la foi. Benoît XVI n’est pourtant pas qualifié pour autant de protestant ! Il est simplement un ouvrier de l’unité de l’Eglise, un des grands axes de son pontificat.

Pape François: ouvert sur l'homosexualité et les divorcés, progressiste, un Pape de rupture 

Le Pape François connait aussi de tels raccourcis:

Le Pape a dit être pour l’homosexualité, étant donné qu’il affirme: « qui suis-je pour juger ». Il faut, pour bien comprendre, écouter l’ensemble de ses propos: « si une personne homosexuelle cherche droitement le Seigneur, qui suis-je pour juger ?».

François s’approche en cela de Joseph Ratzinger qui affirmait que la vie morale consiste à chercher le Seigneur et que la vie chrétienne est une réponse à l’Amour de Dieu. Avec ces deux pontifes, on retrouve ce que toute l’Eglise a toujours enseigné : la conversion, la prière et les sacrements changent notre vie. L’enseignement moral de l’Eglise Catholique provient de la Personne de Jésus. La vie chrétienne étant un événement, une rencontre avec le Christ.

François n’aime pas les communautés qui célèbrent le rite romain dans sa forme extraordinaire, comme l’Institut des Franciscains de l’Immaculée. N’oublions pas que l’enquête menée sur ces frères remonte au pontificat de Benoît XVI. Le Pape François n’a jamais révoqué le Motu Proprio de son prédécesseur libéralisant la célébration de la forme extraordinaire, ou la Messe de Saint Jean XXIII ( une évolution de la liturgie de Saint Pie V), Pape canonisé par François lui-même.

Le Pape François veut un changement sur les personnes divorcées remariées et les personnes homosexuelles. François veut mettre l’accent sur les Synodes, institution créée par le bienheureux Paul VI. Notre Souverain Pontife n’a pas dit une seule phrase, un seul mot sur ce débat. Cette stigmatisation des personnes ne vient pas du Pape, mais d’une certaine presse d’opinion qui se focalise sur la question. Le Pape a voulu que le Synode se prononce, et celui-ci a affirmé ne pas vouloir changer l’enseignement classique de l’Eglise. 

Aussi le Saint-Père ne veut pas être isolé, mais cherche à s’appuyer aussi sur les évêques en communion avec lui. Il veut centraliser l’enseignement de l’Eglise sur la communion de la foi, car l’Eglise n’est ni un Parlement, ni une démocratie, mais une famille qui du dernier des croyants au Pape puise infailliblement dans la foi commune reçue des Apôtres.

- Le Pape François a osé dire que Dieu n’était pas catholique. En effet, c’est l’Eglise qui est catholique. Une interviewe de Ratzinger avec Peter Seewald avançait dans ce même sens disant aussi que l’Eglise est catholique et que ce vocable ne s’applique pas à Dieu. Donc, rien de nouveau.

Bergoglio considère le Pape comme un vieux, un grand-papa au Vatican. Dans la culture occidentale, les personnes âgées sont mises de côtés. On s’en débarrasse volontiers, souhaitant même qu’elles se suicident…. Or en Amérique latine, qualifier une personne de « vieux » (el viejo) est un honneur. Les Argentins vénèrent les vieux, qui n’est pas un terme dépréciatif, ni péjoratif. Au contraire, cela relève leur dignité.

- En son temps, le Cardinal Bergoglio aurait critiqué Benoît XVI lors de la crise de communication qui suivit la levée des excommunications. C’est évidemment faux : ce Cardinal de Buenos Aires s’est alors séparé de son porte-parole, car il avait exprimé une opinion très critique à l’encontre du Pape, un avis privé, qui n’était nullement la pensée de son archevêque.

Commentaires

Vous montrez justement à travers cet article notre grand problème contemporain : croire que tout se joue au niveau de la communication et que ce sont les petites phrases ('qui suis-je pour juger', etc) et les tweets qui redynamiseront l'Eglise.
Contrairement à vous je pense que l'Eglise se renforcera en abandonnant la communication à outrance qui, par exemple, a conduit à sortir un rapport intermédiaire du synode qui était scandaleusement bâclé et ne répondait qu'aux attentes d'une minorité.
Reprenons la devise des chartreux : "Stat Crux dum volvitur orbis", laissons à l'Eglise le temps de bien faire les choses au lieu d'accumuler communiqués et conférences de presse.

PS: Je me permets de vous signaler une petite coquille dans votre article, vous mentionner un "Institut de l’Immaculée Conception", sans doute voulez-vous parler des Franciscains de l'Immaculée ? (L'Institut de l’Immaculée Conception est une école à Laval...)

Écrit par : AV | mardi, 11 novembre 2014

Effectivement, je voulais parler des Franciscains de l'Immaculée. Merci ! Je corrige.

Je ne crois pas que la spiritualité des Chartreux soit indiquée pour le monde de la communication. Les Chartreux, avec toute l'admiration que je leur témoigne, fuient le monde. Une autre spiritualité, tout autant catholique, est incarnée dans l'espace et le temps, non pas pour s'approcher du monde, ni le fuir, mais être dans et de ce monde ( pas le monde du péché, mais le monde vu comme la vie ordinaire, le monde crée ...), qui est a orienté vers le Royaume des Cieux. Le Concile Vatican II insiste sur ce phénomène, toujours aussi nouveau et ancien que l'Evangile.

Écrit par : Don Dom | mardi, 11 novembre 2014

Si l'Église prend la peine de communiquer, elle doit le faire sans calcul, sans compromis, sans recherche de l'approbation du monde. L'Église n'est pas de ce monde et n'a de compte à rendre à personne hormis le Seigneur. Le racolage n'est pas évangélique.

Écrit par : ph. martin | mardi, 11 novembre 2014

Bonjour mon père,

Vous écrivez : " Le Pape François veut un changement sur les personnes divorcées remariées..."

Ceci doit être le langage du monde mais pas celui de l'Eglise ou bien cette forme de langage assez répandue deviendra à terme un cheval de Troie dans la doctrine de l'Eglise.
Vous devriez écrire : les personnes divorcées et remariées civilement.
En fait ces personnes sont considérées comme adultérines, ne l'oublions pas.

Écrit par : panetier | mercredi, 12 novembre 2014

Cette phrase sur le changement est lue très souvent. J'essaie d'expliquer que le Pape ne s'est jamais prononcé sur le sujet. C'est en ce sens que j'ai écrit. Merci, bien à vous

Écrit par : Don Dom | mercredi, 12 novembre 2014

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