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lundi, 18 août 2014

Le Pape François pour la réconciliation entre les deux Corées

Séoul - le 18/08/2014 à 03:29:00 Agence I.Media

Avant de quitter Séoul, le pape prie pour le “pardon“ au sein de “l’unique peuple“ coréen.

Dernière étape de son séjour en Corée du Sud, le pape François a présidé une messe pour la “réconciliation“ de la péninsule, dans la cathédrale de Séoul, dans la matinée du 18 août 2014. A cette occasion, le pape a prié pour le “pardon“ au sein de “l’unique peuple“ coréen face à la “catastrophe de la division“. Il a aussi salué, juste avant la célébration, quelques anciennes esclaves sexuelles de l’armée japonaise dans les années 1940.


Quelques heures à peine avant de quitter Séoul, le pape François a ainsi célébré une messe “pour la paix et la réconciliation“ dans la cathédrale Myeong-dong de Séoul, en présence de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. Dans son homélie, le pontife a imploré Dieu pour “le don de la réconciliation, de l’unité et de la paix“, affirmant que “le pardon est la porte qui mène à la réconciliation“.

“En nous commandant de pardonner nos frères sans réserve, a expliqué le pape en commentant l’Evangile du jour, Jésus nous demande de faire quelque chose de totalement radical, mais il nous donne aussi la grâce pour le faire“. “Quand cela semble impossible, irréalisable et parfois même répugnant dans une perspective humaine, Jésus le rend possible et fructueux à travers la puissance infinie de sa croix“, a encore assuré le pape alors que les 2 Corées sont divisées depuis 66 ans.

Un unique peuple, une même langue

Après avoir évoqué la “catastrophe de la division“, le pape a invité à prier pour “que naissent de nouvelles opportunités de dialogue, de rencontre et de dépassement des différences“, pour qu’il soit reconnu que “tous les Coréens sont frères et sœurs, membres d’une unique famille et d’un unique peuple... ils parlent la même langue“. Il a exhorté en particulier les catholiques de la péninsule à “rejeter fermement une mentalité fondée sur la suspicion, l’opposition et la compétition, mais à favoriser plutôt une culture façonnée par l’enseignement de l’Evangile et les plus nobles valeurs traditionnelles du peuple coréen“.

Résidu de la Guerre froide, la péninsule coréenne est divisée depuis 1948 et la création de 2 Etats indépendants, la République populaire démocratique de Corée soutenue par Moscou au Nord, et la République de Corée, alliée des Etats-Unis, au Sud. Cette séparation est située aux alentours du tracé linéaire du 38e parallèle. Entre 1950 et 1953, la Guerre de Corée fera plus de 2 millions de morts.

La compassion du pape

Lors de cette messe, l’Eglise coréenne avait invité une demi-douzaine d’anciennes “femmes de réconfort“. Ces femmes, dont certaines étaient en chaise roulante, figurent parmi les rares survivantes des dizaines de milliers de Coréennes qui furent transformées en esclaves sexuelles par l’armée japonaise entre 1937 et 1945.

Avant de célébrer la messe, au pied de l’autel, le pape François s’est longuement penché sur ces femmes âgées, redoublant de gestes de tendresse. L’une d’entre elles lui a remis un pin’s représentant un papillon, symbole de la lutte de ces femmes. Le pape a alors épinglé ce symbole sur sa chasuble, le gardant tout au long de la messe.

Le pape François avait auparavant brièvement rencontré à l’ancien archevêché de Séoul quelques leaders des autres confessions chrétiennes et responsables de cultes asiatiques, parmi lesquels des bouddhistes. Protestants et bouddhistes sont 2 fois plus nombreux que les catholiques en Corée du Sud. “Marchons ensemble“ comme des “frères“, leur a demandé le pape.

L’homélie prononcée dans la cathédrale de Séoul devait constituer la dernière prise de parole du pape François lors de sa visite de 5 jours en Corée du Sud. Après la messe et une prière dans la crypte de la cathédrale où reposent des martyrs des persécutions contre les chrétiens entre 1839 et 1866, il devait ainsi se rendre à l’aéroport pour s’envoler vers Rome à bord d’un Boeing 777 de la compagnie nationale Korean Airlines avec ses proches collaborateurs, dont le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, et les quelque 70 journalistes qui l’accompagnent.

A Séoul, Corée du Sud, Antoine-Marie Izoard, I.MEDIA

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