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vendredi, 23 mai 2014

Les Palestiniens et la visite du Pape François en Terre Sainte

Jérusalem -le 21/05/2014 à 17:55:00 Agence I.Media

 

Les Palestiniens saisissent l’occasion de la visite du pape pour faire connaître leur situation.

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Si le pape François vient en Terre Sainte dans un but d’abord œcuménique, du 24 au 26 mai 2014, les Palestiniens s’organisent d’ores et déjà pour que cette visite soit aussi l’occasion de lui faire connaître leur situation, et à travers lui au monde entier. A Bethléem, où le pape passera quelques heures, d’immenses posters ont été installés sur les lieux qu’il visitera, notamment place de la Mangeoire, représentant des tableaux chrétiens revisités pour mettre en évidence les énormes difficultés liées au conflit israélo-palestinien.

Le pape l’a dit et répété. Son voyage en Terre Sainte a pour objectif la commémoration de l’accolade historique entre Paul VI (1963-1978) et le patriarche de Constantinople Athénagoras, en janvier 1964. “Pour les chrétiens locaux, il est difficile de comprendre que le pape ne vient pas les voir, mais qu’il vient pour un autre motif“, explique à I.MEDIA Catherine, une Française établie depuis plusieurs années à Jérusalem. Et nombre d’entre eux considèrent cependant que le pontife veut aller avant tout à la rencontre des fidèles de la région, marqués pour une partie par la difficile situation entre Israël et Palestine.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour profiter politiquement de la visite du pape François, qui jouit au Moyen-Orient aussi d’une immense popularité. La plus marquante est sans aucun doute l’installation place de la Mangeoire et au camp de réfugiés de Dheisheh, 2 lieux qui accueilleront le pontife, d’une série d’immenses posters combinant des éléments de la réalité quotidienne palestinienne - contrôles aux check-points israéliens, mur de séparation, destructions d’habitations -, et des tableaux de la peinture baroque occidentale représentant des scènes bibliques.

Des images fortes

Ainsi, sur l’une des images, on voit par exemple le Christ montrer les plaies de son côté à saint Thomas, mais l’artiste a placé une photo de l’identification palestinienne sous sa tunique, évoquant la scène d’un contrôle. Une autre représente un Palestinien portant le corps d’un homme mort, mais dont le visage est tiré d’une représentation d’un Christ descendu de la croix.

Selon Jack Persekian, directeur du Musée palestinien de Ramallah, qui a fourni ces posters à la mairie de Bethléem, il s’agit ainsi de “pousser à réfléchir“. En effet, ces images “explorent la tension entre les images populaires liées à la Terre Sainte (…) et celles de la Palestine actuelle, qui est la patrie d’une population chrétienne en baisse“, souffrant du fait de “l’occupation et de l’oppression“. Il s’agit, ajoute-t-il, de montrer l’opposition entre la sainteté de la terre et “la violence dont elle a souffert“.

Si cette initiative est avant tout chrétienne, les musulmans, majoritaires en Palestine, sont certainement heureux de la prochaine visite du pontife. “Ici, chrétiens et musulmans sont aussi Palestiniens, et la venue d’un pape est toujours l’occasion de faire connaître leur situation“, explique pour sa part à I.MEDIA Marie-Armelle Beaulieu, rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine.

De même, un petit groupe de jeunes chrétiens de Bethléem a fabriqué une croix à l’aide de morceaux du mur de séparation qui entoure la ville, et l’offrira au pape lors de la messe du 25 mai, place de la Mangeoire.

En outre, des jeunes de Jérusalem, orthodoxes et catholiques, toutes confessions confondues, s’activent sur les réseaux sociaux pour dénoncer les mesures de sécurité drastiques imposées lors du passage du pape dans la ville, qui empêcheront les fidèles locaux de le voir. Un collectif a même transmis une lettre au nonce apostolique de Jérusalem, Mgr Giuseppe Lazzarotto, pour réclamer le “droit légitime“ des chrétiens de Jérusalem à approcher le pontife.

Dans cette missive, rapporte le site spécialisé Terresainte.net, ces chrétiens de la ville font part de leur regret d’être exclus de la “rencontre historique“ entre le pape et le patriarche orthodoxe et dénoncent le couvre feu comme moyen imposé par Israël pour "nier (leur) existence“.

Marie Malzac/I.MEDIA

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