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dimanche, 04 mai 2014

Asia Bibi: une injustice qui n'en finit pas

Aleteia

Asia Bibi attend depuis 4 ans: procès en appel le 27 mai

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Après quatre renvois, la première audience du procès en appel d’Asia Bibi, arrêtée en juin 2009 pour « blasphème » et condamnée à mort en novembre 2010, a été fixée au 27 mai par la magistrature. Son cas sera discuté devant la Haute Cour de Lahore, conduite par le juge Anwar-Ul-Haq. 

Cela fait déjà plus de quatre ans et demi qu’Asia Bibi attend d’être fixée sur son sort dans la prison féminine de Multan. Les juges eux-mêmes, craignant des représailles, tendent à éviter la responsabilité de trancher un cas aussi délicat, devenu un symbole à travers le monde entier.

Ces renvois répétés, pour des raisons diverses et variées sont invoquées : absence d’un des avocats de la partie adverse, maladie de l’un des juges, changement de magistrat et transfert du dossier à un collègue

Asia Bibi: une injustice
 
« Dans le cas d’Asia Bibi, tout retard ou renvoi signifie nier la justice », affirme dans une note envoyée à Fides l’avocat Mushtaq Gill, à la tête de l’ONG LEAD engagée dans la défense des chrétiens pakistanais. « Trop souvent – relève-t-il – la justice est niée aux chrétiens, considérés comme des « citoyens de deuxième classe » , tout spécialement quand il s’agit de victimes accusées de blasphème.
 
Les chrétiens taxés de « blasphèmes », même si c’est la plupart du temps sur la base de fausses accusations, risquent leur vie et, avec eux, ceux qui osent les défendre. Dans certains cas, les leaders islamiques ont émis une« fatwa » (décret religieux) invitant publiquement les fidèles à assassiner le « blasphémateur » présumé, avec exécutions extrajudiciaires, foulant aux pieds l’état de droit.
 
Ainsi Mumtaz Qadri, l’homme qui, en janvier 2011 tira et tua le gouverneur du Pendjab, Salmaan Taseer, coupable d’avoir défendu Asia Bibi, est aujourd’hui acclamé comme un «  héros » . Une mosquée porte désormais son nom à la périphérie d’Islamabad. Voilà pourquoi souvent les chrétiens accusés, s’ils sont relaxés, sont contraints de quitter le pays pour sauver leur vie. Et leurs avocats sont victimes d’intimidations et de menaces.
 
Au Pakistan, une grande partie de la population réclame la suppression de la loi anti blasphème, qui sert à de prétexte à de nombreux règlements de compte. Introduite en 1986 par le dictateur Zia-Ul-Haq, sans aucun passage au parlement, cette loi est le principal point noir du système judiciaire pakistanais

(cf. Aleteia).

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