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lundi, 28 avril 2014

Canonisations: Homélie du Pape François

Vatican -le 27/04/2014 à 11:38:00 Agence I.Media

 

Les saints Jean XXIII et Jean-Paul II ont œuvré pour “restaurer et actualiser l’Eglise“, affirme le pape François (Verbatim).

 

Jean XXIII et Jean-Paul II ont tous deux œuvré pour “restaurer et actualiser l’Eglise“ des origines, a affirmé le pape François lors de la messe de canonisation de ses prédécesseurs, le 27 avril 2014 place Saint-Pierre. Dans son homélie, le pontife a évoqué d’une part la docilité de Jean XXIII à l’Esprit saint, qui ouvrit le Concile Vatican II (1962-1965) et de l’autre l’attachement à la famille du pape polonais. Le pape a célébré la messe devant quelque 800 000 fidèles massés au Vatican et aux alentours, selon des chiffres officiels.

“Jean XXIII et Jean Paul II ont collaboré avec le Saint Esprit pour restaurer et actualiser l’Eglise selon sa physionomie d’origine, a ainsi souligné le pape, la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles“. Aux yeux du pontife, cette restauration est passée par le concile, qui a cherché à faire correspondre encore davantage l’Eglise à sa vocation de “miséricorde“ et de “simplicité“. Le pape François s’exprimait depuis le parvis de la basilique Saint-Pierre, sous les 2 grands portraits des nouveaux saints, installés sur la façade. Non loin de là était assis le pape émérite Benoît XVI.

“Dans la convocation du concile, Jean XXIII a montré une délicate docilité à l’Esprit Saint, a encore expliqué le pape François, il s’est laissé conduire et a été pour l’Eglise un pasteur, un guide-guidé“. Quant à Jean-Paul II, “il a été le pape de la famille“, et c’est ainsi qu’il voulait “que l’on se souvienne de lui“, a poursuivi le pape François. “Il me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient“, a-t-il ajouté.

Evoquant les 2 papes de manière solidaire, le pontife a ainsi insisté sur leur lien avec le concile, Jean XXIII l’ayant ouvert et Jean-Paul II lui ayant donné son actuation et son interprétation. “Ils ont été deux hommes courageux, remplis de la liberté et du courage du Saint Esprit, a-t-il affirmé, et ils ont rendu témoignage à l’Eglise et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde“.

Voici le texte intégral de l’homélie du pape François

Au centre de ce dimanche qui conclut l’Octave de Pâques, et que saint Jean Paul II a voulu dédier à la Divine Miséricorde, il y a les plaies glorieuses de Jésus ressuscité.

Il les montre dès la première fois qu’il apparaît aux Apôtres, le soir même du jour qui suit le sabbat, le jour de la Résurrection. Mais ce soir-là Thomas n’est pas là ; et quand les autres lui disent qu’ils ont vu le Seigneur, il répond que s’il ne voyait pas et ne touchait pas les blessures, il ne croirait pas. Huit jours après, Jésus apparut de nouveau au Cénacle, parmi les disciples, et Thomas aussi était là ; il s’adresse à lui et l’invite à toucher ses plaies. Et alors cet homme sincère, cet homme habitué à vérifier en personne, s’agenouille devant Jésus et lui dit “Mon Seigneur et mon Dieu“ (Jn 20,28).

Les plaies de Jésus sont un scandale pour la foi, mais elles sont aussi la vérification de la foi. C’est pourquoi dans le corps du Christ ressuscité les plaies ne disparaissent pas, elles demeurent, parce qu’elles sont le signe permanent de l’amour de Dieu pour nous, et elles sont indispensables pour croire en Dieu. Non pour croire que Dieu existe, mais pour croire que Dieu est amour, miséricorde, fidélité. Saint Pierre, reprenant Isaïe, écrit aux chrétiens : “Par ses plaies, vous avez été guéris“ (1P 2,24 ; Cf. Is 53,5).

Saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II ont eu le courage de regarder les plaies de Jésus, de toucher ses mains blessées et son côté transpercé. Ils n’ont pas eu honte de la chair du Christ, ils ne se sont pas scandalisés de lui, de sa croix ; ils n’ont pas eu honte de la chair du frère (Cf. Is 58,7), parce qu’en toute personne souffrante ils voyaient Jésus. Ils ont été deux hommes courageux, remplis de la liberté et du courage (parresia) du Saint Esprit, et ils ont rendu témoignage à l’Eglise et au monde de la bonté de Dieu, de sa miséricorde.

Ils ont été des prêtres, des évêques, des papes du 20e siècle. Ils en ont connu les tragédies, mais n’en ont pas été écrasés. En eux, Dieu était plus fort ; plus forte était la foi en Jésus-Christ rédempteur de l’homme et Seigneur de l’histoire ; plus forte était en eux la miséricorde de Dieu manifestée par les cinq plaies ; plus forte était la proximité maternelle de Marie.

En ces deux hommes, contemplatifs des plaies du Christ et témoins de sa miséricorde, demeurait une “vivante espérance“, avec une “joie indicible et glorieuse“ (1P 1,3.8). L’espérance et la joie que le Christ ressuscité donne à ses disciples, et dont rien ni personne ne peut les priver. L’espérance et la joie pascales, passées à travers le creuset du dépouillement, du fait de se vider de tout, de la proximité avec les pécheurs jusqu’à l’extrême, jusqu’à l’écœurement pour l’amertume de ce calice. Ce sont l’espérance et la joie que les deux saints papes ont reçues en don du Seigneur ressuscité, qui à leur tour les ont données au peuple de Dieu, recevant en retour une éternelle reconnaissance.

Cette espérance et cette joie se respiraient dans la première communauté des croyants, à Jérusalem, dont nous parlent les Actes des Apôtres (Cf. 2, 42-47). C’est une communauté dans laquelle se vit l’essentiel de l’Evangile, c'est-à-dire l’amour, la miséricorde, dans la simplicité et la fraternité.

C’est l’image de l’Eglise que le Concile Vatican II a eu devant lui. Jean XXIII et Jean Paul II ont collaboré avec le Saint Esprit pour restaurer et actualiser l’Eglise selon sa physionomie d’origine, la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles. N’oublions pas que ce sont, justement, les saints qui vont de l’avant et font grandir l’Église. Dans la convocation du concile, Jean XXIII a montré une délicate docilité à l’Esprit Saint, il s’est laissé conduire et a été pour l’Eglise un pasteur, un guide-guidé. Cela a été le grand service qu’il a rendu à l’Église ; il a été le Pape de la docilité à l’Esprit.

Dans ce service du peuple de Dieu, Jean-Paul II a été le pape de la famille. Lui-même a dit un jour qu’il aurait voulu qu’on se souvienne de lui comme du pape de la famille. Il me plaît de le souligner alors que nous vivons un chemin synodal sur la famille et avec les familles, un chemin que, du Ciel, certainement, il accompagne et soutient.

Que ces deux nouveaux saints Pasteurs du Peuple de Dieu intercèdent pour l’Eglise, afin que, durant ces deux années de chemin synodal, elle soit docile au Saint Esprit dans son service pastoral de la famille. Qu’ils nous apprennent à ne pas nous scandaliser des plaies du Christ, et à entrer dans le mystère de la miséricorde divine qui toujours espère, toujours pardonne, parce qu’elle aime toujours.

MM/I.MEDIA

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