mardi, 11 mars 2014
Diagnostic préimplantatoire: la question qui n'aurait pas dû être posée
Le lieu naturel pour le plus petit des êtres humains est le sein maternel. Les débats autour du diagnostic préimplantatoire partent de cette prémisse.
Un enfant a le droit de naître de l'amour d'un homme et d'une femme, conçu par une union sexuelle ( Persona Humana, document qui démontre la vision éminemment positive de l'Eglise envers la sexualité. Nous sommes nés d'une relation sexuelle ).
Lors de la publication du document "Dignitatis Personae", ce diagnostic préimplantatoire fut discuté. Comme les embryons sont des êtres humains, avec la dignité de personne, on ne peut pas les manipuler selon nos idées et nos fantaisies.
Toutefois, comme la difficulté éthique se situe en amont ( ne pas engendrer des embryons hors du sein maternel ), l'Eglise et la raison ne peuvent pas trouver des solutions adéquates et satisfaisantes. Il ne fallait pas commencer avec ces "créations". Il faut inviter les hommes et les femmes de bonne volonté à cesser la production d'embryons. Mais une fois conçus artificiellement, que faire ??
Les sélectionner en fonction du diagnostic ? Implanter les embryons les plus saints et jeter les malades ? Très graves questions qui ne se poseraient pas à la conscience humaine si les techniques n'avaient pas supplanté de façon irraisonnée et irraisonnable la conception sexuée et naturelle des êtres humains.
Autoriser ou non le diagnostic préimplentatoire est une question "tordue" dès l'origine.
Le diagnostic préimplantatoire
22. Le diagnostic préimplantatoire est une forme de diagnostic prénatal, lié aux techniques d’insémination artificielle. Il comporte le diagnostic génétique des embryons obtenus in vitro, avant leur transfert dans l’utérus. Cette technique est utilisée dans le but d’avoir la certitude de ne transférer à la mère que des embryons exempts de tout défaut ou bien des embryons d’un sexe déterminé ou encore dotés de certaines qualités.
Alors que dans les formes de diagnostic prénatal, la phase diagnostique est bien séparée de la phase d’éventuelle élimination du fœtus et que, dans cet intervalle, les couples demeurent libres d’accueillir l’enfant malade, le diagnostic préimplantatoire précède ordinairement l’élimination de l’embryon « suspect » d’avoir des défauts génétiques ou chromosomiques, ou de l’embryon porteur d’un sexe non désiré ou de qualités non voulues. Ce diagnostic - toujours associé à la fécondation artificielle qui est déjà intrinsèquement illicite - vise en réalité une sélection qualitative avec pour conséquence la destruction des embryons, ce qui se traduit par une forme de pratique abortive précoce.
Le diagnostic préimplantatoire est donc l’expression de cette mentalité eugénique « qui accepte l'avortement sélectif pour empêcher la naissance d'enfants affectés de différents types d'anomalies. Une pareille mentalité est ignominieuse et toujours répréhensible, parce qu'elle prétend mesurer la valeur d'une vie humaine seulement selon des paramètres de "normalité" et de bien-être physique, ouvrant ainsi la voie à la légitimation de l'infanticide et de l'euthanasie ».
En traitant l’embryon humain comme un simple « matériau de laboratoire », on opère une altération et une discrimination en ce qui concerne la notion même de la dignité humaine. La dignité appartient de façon égale à chaque être humain et ne dépend ni du projet parental, ni de la condition sociale ou de la formation culturelle, ni du stade de la croissance physique.
Si, à d’autres époques, tout en acceptant généralement le concept ainsi que les exigences de la dignité humaine, on a pratiqué la discrimination pour des motifs de race, de religion ou de statut social, on assiste aujourd’hui à une non moins grave et injuste discrimination qui conduit à ne pas reconnaître le statut éthique et juridique des êtres humains affectés de graves maladies et handicaps: on en vient ainsi à oublier que les personnes malades et les handicapés ne forment pas une sorte de catégorie à part ; la maladie ou le handicap font partie de la condition humaine et concernent tout le monde à titre personnel, même quand on n’en fait pas l’expérience directe.
Une telle discrimination est immorale et doit donc être considérée comme juridiquement inacceptable ; de même, on doit éliminer les barrières culturelles, économiques et sociales, qui minent la pleine reconnaissance et la protection des handicapés et des malades.
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