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lundi, 30 décembre 2013

Retrospective de 2013 avec I.Media

Vatican - le 30/12/2013 à 11:02:00 Agence I.Media
Les grandes dates de 2013 au Vatican, l’année exceptionnelle des 2 papes (Chronologie).

2013 restera comme une année exceptionnelle pour l’Eglise catholique et le Vatican en particulier. Après une année 2012 marquée par les scandales de ‘l’affaire Vatileaks’, les 12 mois écoulés ont vu pour la première fois depuis 6 siècles la renonciation d’un pape et l’élection tout aussi inédite d’un pontife venu d’Amérique latine qui suscite un enthousiasme sans précèdent, au-delà même des cercles chrétiens.


© L'Osservatore Romano

En janvier, Benoît XVI tient ses audiences et ses rendez-vous habituels. Lors de la messe de l’Epiphanie, il ordonne évêque son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, à peine nommé préfet de la Maison pontificale. A posteriori, on comprendra que cette nomination devait assurer à Mgr Gänswein une place de choix dans la curie au lendemain de la démission du pape.

En effet, quelques semaines plus tard, c’est “l’éclair dans un ciel serein“ (cardinal Angelo Sodano). Lors d’un consistoire public ordinaire en présence des cardinaux, le 11 février,Benoît XVI annonce qu’il renonce à sa charge, reconnaissant son “incapacité à bien administrer le ministère qui (lui) a été confié“, jugeant qu’il n’a plus à 85 ans “la vigueur du corps et de l’esprit“ nécessaire. Ce geste inédit suscite l’émoi dans l’Eglise et attire à Rome les médias du monde entier. Alors que les fidèles se pressent aux dernières apparitions publiques de Benoît XVI, qui sera bientôt “pape émérite“ retiré au Vatican, le conclave s’organise.

Le 28 février, quelques heures avant la fin annoncée de son pontificat, Benoît XVI quitte ses appartements du Palais apostolique au Vatican et rejoint en hélicoptère la résidence de Castel Gandolfo, où il va séjourner jusqu’après l’élection de son successeur.  Le 4 mars, près de 150 cardinaux, électeurs ou non, débutent les Congrégations générales, les réunions pré-conclave à huis clos. C’est là que va se décider le profil du futur pape, notamment lors de leurs échanges en marge de ces rencontres. De l’aveu de plusieurs cardinaux, les discussions sont “pesantes“, et beaucoup demandent des comptes aux responsables de la curie, en particulier après ‘l’affaire Vatileaks’ qui vient de secouer l’Eglise.

Le pape “venu du bout du monde“

115 cardinaux électeurs entrent en conclave dans l’après-midi du 12 mars. A peine plus de 24 heures plus tard, le 13 mars, une épaisse fumée blanche s’élève de la cheminée de Chapelle Sixtine : le nouveau pape est élu. Alors que les cloches de la basilique vaticane sonnent à toute volée, les Romains accourent sur la place Saint-Pierre pour assister à la première apparition du nouveau souverain pontife. Peu avant 20h30, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio apparaît à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre. Dès les premiers instants, celui qui a choisi de s’appeler François conquiert les foules par son style simple et ses paroles directes. Agé de 76 ans, le premier pontife issu de la Compagnie de Jésus demande notamment la bénédiction des fidèles.

Une polémique sur l’attitude de Jorge Mario Bergoglio durant la période de la dictature en Argentine est rapidement éclaircie et oubliée. Dans le même temps, les gestes et les formules du pape François frappent les esprits et lui font rapidement gagner une extraordinaire popularité, qui va au-delà des milieux catholiques. Le 21 mars, il crée la surprise en invitant les employés du Vatican à sa messe matinale, dans la résidence Sainte-Marthe. Il décide par ailleurs de ne pas quitter cette résidence, délaissant les appartements pontificaux qu’il juge trop grands et susceptibles de l’isoler.

Pour la première fois dans l’histoire moderne, le 23 mars, le monde assiste à la rencontre entre 2 papes. François se rend à Castel Gandolfo où il a un long entretien en privé avec son prédécesseur Benoît XVI, visiblement fatigué. Les 2 hommes vont se revoir à plusieurs reprises une fois Benoît XVI installé au monastère Mater Ecclesiae, dans les jardins du Vatican. Le pape allemand va apparaître, les fois suivantes, beaucoup plus reposé.

Le pape François préside sa première Semaine sainte et les fêtes de Pâques. Le Jeudi saint, il se rend dans une prison pour mineurs de la périphérie de Rome et lave les pieds de jeunes détenus.

Conseils et réforme

Le 13 avril, un mois jour pour jour après son élection, le pape François institue un groupe de 8 cardinaux chargés de le “conseiller dans le gouvernement de l’Eglise“ et d’étudier avec lui un projet de réforme de la curie romaine, répondant ainsi aux souhaits exprimés par les cardinaux lors des Congrégations générales. Ce groupe, institué par la suite en “conseil des cardinaux“, va se réunir autour du pape début octobre puis début décembre. Une prochaine réunion est prévue en février 2014.

Le pape François célèbre ses premières canonisations le 12 mai. En proclamant saints quelque 800 martyrs italiens, il rappelle que les chrétiens tués pour leur foi sont désormais plus nombreux qu’aux premiers temps de l’Eglise.

En juin, le pape créé une commission chargée de l’informer sur les activités de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) puis en juillet une autre sur l’organisation de la structure économique et administrative du Saint-Siège. Au cours du 2e semestre, le Vatican va confier à de célèbres cabinets d’experts internationaux des audits sur ses activités économiques et ses processus de gestion, sur la conformité des procédures comptables aux standards internationaux ou encore en vue de la réorganisation des médias et des services de communication.

Essentiellement écrite par Benoît XVI mais portant la signature du pape François, la première Encyclique du pontificat est publiée le 5 juillet : Lumen fidei (La lumière de la foi). 3 jours plus tard, le pape François effectue une visite éclair sur l’île italienne de Lampedusa, au large des côtes siciliennes. En termes forts, il dénonce la “mondialisation de l’indifférence“ face au drame des migrants.

Le mois de juillet est marqué par le premier déplacement hors d’Italie du pape François. Il se rend au Brésil pour présider desJournées mondiales de la jeunesse mémorables sur la plage de Copacabana. A Rio de Janeiro, le pape argentin visite notamment une favela. Dans l’avion qui le ramène à Rome, il rencontre les journalistes pendant 1h20. Il n’élude aucune question, y compris sur l’homosexualité au Vatican ou la situation des divorcés remariés.  

Premières nominations

Pas de vacances à la montagne ou aux alentours de Rome pour le pape François. Au mois d’août, il se consacre à la prière et à son abondant courrier à la Maison Sainte-Marthe. Il n’hésite pas à prendre son téléphone pour appeler directement certains de ceux qui lui écrivent. A la fin du mois, le pape nomme son nouveau secrétaire d’Etat, l’Italien Mgr Pietro Parolin, jusqu’alors nonce au Venezuela. Celui-ci, nommé à compter du 15 octobre, n’arrive qu’un mois plus tard au Vatican après avoir subi une opération chirurgicale.

Le 7 septembre, le pape François préside place Saint-Pierre une veillée de prière inédite à l’occasion de la Journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde qu’il a souhaité. “La guerre, lance-t-il, est toujours l’échec de la paix, elle est toujours une défaite pour l’humanité“.

Au milieu du mois de septembre, la revue jésuite italienne La Civiltà Cattolica publie la première longue interview du pape François. Il se confiera par la suite au fondateur de La Repubblica, puis au journal La Stampa.

Le 22 septembre, le pape François se rend à Cagliari, sur l’île de Sardaigne, puis le 4 octobre à Assise. Dans la ville de saint François, le pape exhorte l’Eglise à se “dépouiller“ de la “mondanité“ qui représente à ses yeux un véritable “danger“.

Fin septembre, le pape François annonce qu’il canonisera 2 de ses prédécesseurs, Jean XXIII et Jean-Paul II, le 27 avril 2014. Quelques jours plus tard, le Vatican annonce la convocation en octobre 2014 d’une assemblée générale extraordinaire du Synode des évêques consacrée aux “défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation“. Rome lance un vaste questionnaire à travers le monde où il est notamment question de la situation des divorcés remariés.

Au cours du 2e semestre, le pape confirme quelques-uns des chefs de dicastère de la curie romaine et effectue ses premières nominations, notamment à la Congrégation pour le clergé et au Synode des évêques. Le Vatican annonce la tenue, le 22 février 2014, du premier consistoire ordinaire pour la création de cardinaux. Au préalable, après la réunion du Conseil des cardinaux, l’ensemble du collège cardinalice se réunira autour du pape.

Popularité et amertume

Lancée en octobre 2012 par Benoît XVI, l’Année de la foi est clôturée par le pape François le 24 novembre. 2 jours plus tard, le pape François publie sa première Exhortation apostoliqueEvangelii gaudium (La joie de l’Evangile) apparaît comme le véritable programme de son pontificat. Début décembre, à l’initiative du Conseil des cardinaux, le pape décide la création d’une “commission pour la protection des mineurs“.

Mi-décembre, à peine désigné “personnalité de l’année“ par le magazine américain Time Magazine, le pape François déclare saint le jésuite français Pierre Favre (1506-1546), co-fondateur de la Compagnie de Jésus.

9 mois après son élection, le pape François célèbre son premier Noël au Vatican, auréolé d’une popularité exceptionnelle à travers le monde. Dans la curie romaine, beaucoup saluent le succès du nouveau pape, ses gestes forts et ses petites phrases chocs. Quelques prélats ne cachent pas non plus leur amertume, craignant par exemple que certaines questions doctrinales soient délaissées ou évoquant l’autoritarisme d’un pape pourtant apôtre de la collégialité.

En 2013, le ‘tremblement de terre’ curial provoqué par la démission de Benoît XVI a provoqué la secousse du 13 mars qu’a représenté l’élection du cardinal Bergoglio. C’est probablement début 2014 que commencera à prendre forme le nouveau visage de la curie romaine voulue par François. Outre la rencontre des cardinaux du monde entier en février, l’année à venir compte déjà quelques grands rendez-vous annoncés : la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, le voyage du pape François en Terre sainte et le Synode des évêques consacré à la famille. 

AMI/MM

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