mercredi, 13 novembre 2013
Par la grâce de Dieu, les fidèles reviennent
Huit mois après son élection, le pape continue de susciter l'euphorie: des baptisés en rupture reviennent dans les églises, et le nom du pape François est plébiscité dans les milieux non croyants.
Dimanche dernier, aucune fête spéciale, aucun pèlerinage n'avaient lieu au Vatican, alors que la saison creuse a commencé à Rome pour les mois d'hiver. Et pourtant la place Saint-Pierre était pleine à craquer.
Comme à chaque apparition publique, le pape argentin a délivré à la foule de sa voix grave et chaleureuse un discours bref, vivant et simple: «Dieu qui porte votre nom, mon nom, ton nom», a-t-il lancé à la foule. Pour convoyer le même message, Benoît XVI ne savait pas user de ces formules.
Les cartes postales du pape émérite, qui vit retiré dans un ancien monastère au Vatican, se font rares dans les kiosques, supplantées par celles de Jorge Mario Bergoglio et de Karol Wojtyla qui sera canonisé en avril prochain.
Selon l'association des hôtels romains, Federalbergi, ceux-ci ont enregistré une hausse des présences de 5% ces derniers mois, une affluence attribuable, en grande partie au moins, au nouveau pape.
Selon une enquête du sociologue italien Massimo Introvigne cité par le site Vatican Insider, le mouvement de rapprochement des baptisés de la péninsule avec l'Église serait spectaculaire.
Retour à la messe
Le Centre d'études sur les nouvelles religions (Cesnur) vient d'effectuer un sondage auprès de 250 prêtres et religieux: 50,8% attestent que «l'effet François» se poursuit au delà de la lune de miel des premiers mois, ce qui montre qu'il n'est pas superficiel.
Il s'agit de baptisés qui n'allaient plus à la messe et retournent communier et se confesser, en raison de la vision positive donnée par le sacrement de pénitence par le nouveau pape.
«Plus de la moitié des prêtres et religieux notent dans leurs propres communautés un effet François, qui ne s'étiole pas. Si nous traduisions ces données en chiffres et sur une échelle nationale, nous devrions parler de centaines de milliers de personnes qui se rapprochent, accueillant l'invitation du pape François», explique le directeur du Cesnur.
Le phénomène ne se cantonne pas à l'Italie. Le vaticaniste de «La Stampa» Andrea Tornielli cite un bon mot du cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York: «si j'avais reçu un dollar pour chaque New-yorkais qui m'a dit combien il aimait l'actuel Saint-Père, j'aurais pu payer la facture salée de la restauration de la cathédrale Saint-Patrick!»
Ailleurs aussi
L'«effet François» est aussi observé par les évêques latino-américains.
Dans les sociétés sécularisées comme la France et l'Allemagne, les chrétiens progressistes, très sévères avec Benoît XVI, donnent leur blanc-seing à François. Ils s'interrogent sur la portée de ses propos bienveillants sur les femmes, les homosexuels, les divorcés, même si aucune rupture de doctrine ne s'annonce.
Le mouvement de chrétiens contestataires de base «Wir sind Kirche» («Nous sommes l'Église») publie des communiqués demandant à l'Église de choisir entre le cours selon lui rétrograde du gardien du dogme du Vatican, le préfet Gerhard Ludwig Müller, et le "discernement" témoigné par François.
Les 38 questions envoyées à tous les évêques pour préparer l'assemblée synodale d'octobre 2014 sur la famille sont perçues comme l'oeuvre directe de Bergoglio même si elles ont été rédigées par le secrétariat du synode.
Parmi les non croyants aussi, les interviews du pape à la revue jésuite «Civilta Cattolica» et au journal de gauche «La Repubblica» suscitent des commentaires très favorables. Aucune critique n'est proférée, quand bien même le pape recommande aux chrétiens «d'aller à contre-courant» en défendant la vie et la famille, conformément à la doctrine.
Sur Twitter, François a plus de dix millions de «followers» en neuf langues. (ats)
source: 20 min
Note: tenons compte que les audiences du mercredi de Benoît XVI étaient plus fréquentées que celles de Jean-Paul II et que l'année de la foi portent aussi ses fruits.
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