mardi, 15 octobre 2013
Mamma mia: nouvelle traduction du Notre Père
22, voilà le changement
Le 22 novembre prochain les éditions Mame publient une nouvelle traduction en français de la Bible liturgique qui a été approuvée par le Vatican le 12 juillet dernier. La «Bible liturgique», est vraiment le texte de référence, officiel, lu dans toutes les églises lors de toutes les messes et enseigné dans le catéchisme.
On ne dira plus: "ne nous soumets pas à la tentation", mais "ne nous laisse pas entrer en tentation".
Depuis 1966, la nouvelle version posait quelques problèmes théologiques, et l'ensemble des traductions liturgiques avait été quelque peu imprécis. Pour la 6ème des 7 demandes du Notre Père, comment Dieu pouvait-il nous tenter, nous soumettre à la tentation ? alors que la tentation vient du diable ...
On n'arrête pas le progrès
Les Eglises anglophones ont introduit la nouvelle traduction avec grand profit depuis novembre 2011. La langue française devrait suivre en 2014. Avant que le peuple de Dieu prie selon la nouvelle version, le Missel liturgique (livre de la Messe) sera également révisé.
Heureusement, car des simplifications comme "c'est pourquoi je supplie la Vierge Marie" alors que la formule pénitentielle du début de la Messe dit explicitement: "la bienheureuse Marie toujours vierge"; ou encore " Le Fils unique de Dieu ... de même nature que le Père" alors que le Credo confesse: "Je crois en Dieu ... Le Fils unique de Dieu, il est Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière ... engendré non pas crée, de même substance que le Père". En effet, deux hommes sont de la même nature, mais pas de la même substance, mot qui veut souligner l'unité. Il n'y a qu'un seul Dieu en 3 personnes.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
de même nature (substance) que le Père ;
et par lui tout a été fait.
Catéchisme de l'Eglise catholique
VI. Ne nous soumets pas à la tentation
2846 Cette demande atteint la racine de la précédente, car nos péchés sont les fruits du consentement à la tentation. Nous demandons à notre Père de ne pas nous y " soumettre ". Traduire en un seul mot le terme grec estdifficile : il signifie " ne permets pas d’entrer dans " (cf. Mt 26, 41), " ne nous laisse pas succomber à la tentation ". " Dieu n’éprouve pas le mal, il n’éprouve non plus personne " (Jc 1, 13), il veut au contraire nous enlibérer. Nous lui demandons de ne pas nous laisser prendre le chemin qui conduit au péché. Nous sommes engagés dans le combat " entre la chair et l’Esprit ". Cette demande implore l’Esprit de discernement et de force.
2847 L’Esprit Saint nous fait discerner entre l’épreuve, nécessaire à la croissance de l’homme intérieur (cf. Lc 8, 13-15 ; Ac 14, 22 ; 2 Tm 3, 12) en vue d’une " vertu éprouvée " (Rm 5, 3-5), et la tentation, qui conduit aupéché et à la mort (cf. Jc 1, 14-15). Nous devons aussi discerner entre " être tenté " et " consentir " à la tentation. Enfin, le discernement démasque le mensonge de la tentation : apparemment, son objet est " bon, séduisantà voir, désirable " (Gn 3, 6), alors que, en réalité, son fruit est la mort.
Dieu ne veut pas imposer le bien, il veut des être libres ... A quelque chose tentation est bonne. Tous, sauf Dieu, ignorent ce que notre âme a reçu de Dieu, même nous. Mais la tentation le manifeste, pour nous apprendre à nous connaître, et par là, nous découvrir notre misère, et nous obliger à rendre grâce pour les biens que la tentation nous a manifestés (Origène, or. 29).
2848 " Ne pas entrer dans la tentation " implique une décision du cœur : " Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ... Nul ne peut servir deux maîtres " (Mt 6, 21. 24). " Puisque l’Esprit est notre vie, que l’Esprit nousfasse aussi agir " (Ga 5, 25). Dans ce " consentement " à l’Esprit Saint le Père nous donne la force. " Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que voussoyez tentés au-delà de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter " (1 Co 10, 13).
2849 Or un tel combat et une telle victoire ne sont possibles que dans la prière. C’est par sa prière que Jésus est vainqueur du Tentateur, dès le début (cf. Mt 4, 1-11) et dans l’ultime combat de son agonie (cf. Mt 26,36-44). C’est à son combat et à son agonie que le Christ nous unit dans cette demande à notre Père. La vigilance du cœur est rappelée avec insistance (cf. Mc 13, 9. 23. 33-37 ; 14, 38 ; Lc 12, 35-40) en communion à lasienne.
La vigilance est " garde du cœur " et Jésus demande au Père de " nous garder en son Nom " (Jn 17, 11). L’Esprit Saint cherche à nous éveiller sans cesse à cette vigilance (cf. 1 Co 16, 13 ; Col 4, 2 ; 1 Th 5, 6 ; 1 P5, 8). Cette demande prend tout son sens dramatique par rapport à la tentation finale de notre combat sur terre ; elle demande la persévérance finale. " Je viens comme un voleur : heureux celui qui veille ! " (Ap 16, 15).
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Commentaires
Un non événement pour ceux qui sont restés avec la messe missel 1962 ou ceux qui avaient continué à réciter le Notre Père de leur enfance, -"et ne nous laissez pas succomber à la tentation" (d'accord un temps que les moins de ... ans ne peuvent pas connaître).
De bien tristes et "risibles" atermoiements pour ceux qui ont du passer par la case "nouvelle messe" et "nouveau caté" en trouvant cette traduction de 1966 curieuse par rapport à l'ancienne.
Enfin c'est bien de reconnaître un erreur.
En espérant qu'il ne faudra pas encore attendre un demi-siècle pour se rencontre compte que ce n'est pas forcément la seule de cette époque qui voulait tant le changement pour le changement...
Écrit par : e | mardi, 15 octobre 2013
Il est vrai que tout ne fut pas parfait dans l'application de la Réforme liturgique. Mais le temps permet d'appaiser les choses et de reconnaître l'ivraie du bon grain. Je me réjouis de voir que la nouvelle traduction, car elle est nouvelle donc devrait être meilleur ?, est en train d'arriver. C'est une bonne nouvelle.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 16 octobre 2013
"Ne nous laisse pas entrer en tentation"... bizarre comme demande. Le "ne nous soumets pas à la tentation..." était injurieux et blasphématoire puisque Dieu n'est pas l'auteur de la tentation. Depuis le Paradis terrestre, on savait que le tentateur était satan. Je me demande pourquoi il a fallu temps de temps pour le réaliser et décider de changer ces mots. Maintenant le "ne nous laisse pas entrer en tentation" me pose un problème : Dieu ne nous soumets pas à la tentation mais s'Il ne nous laisse pas entrer en tentation comment ferons nous pour gagner des mérites puisque c'est le fait de résister à la tentation qui est méritoire ?
Il y a toujours aussi le tutoiement qui reste désagréable puisque l'on vouvoie le Sainte Vierge (que je ne veux pas plus tutoyer). Pourquoi avoir changer les paroles de cette prière millénaire que chacun comprenait très bien jusqu'à Vatican II.
Ne serait-ce pas le malin qui vient mettre la zizanie parmi les fidèles ?
Écrit par : yram | samedi, 24 janvier 2015
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