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jeudi, 04 juillet 2013

Mgr Charles Morerod: un évêque auxiliaire à Fribourg

Unknown.jpegMgr Morerod aimerait un «adjoint» de plus

évêque auxiliaire • Rome a lancé l’an dernier déjà une procédure pour la nomination d’un évêque auxiliaire supplémentaire dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Si rien n’est arrêté pour l’instant, une liste secrète de prêtres aptes à l’épiscopat a déjà été mise en consultation auprès des personnes concernées. Basé à Fribourg et œuvrant dans tout le diocèse, le futur évêque auxiliaire devrait prêter main-forte à MgrCharles Morerod, qui croule sous le travail. En attendant un éventuel redécoupage territorial du diocèse. 

MgrCharles Morerod, l’évêque du diocèse, aimerait avoir davantage de temps pour rencontrer les fidèles.


Alain Wicht

Eglise catholique

Une procédure est en cours pour la nomination d’un troisième évêque dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. En attendant un éventuel redécoupage territorial…


Nouvel évêque auxiliaire en renfort

Pascal Fleury

Rome a lancé une procédure pour la nomination d’un nouvel évêque auxiliaire dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Cette information de «La Liberté» est confirmée par MgrCharles Morerod, évêque du diocèse. La procédure a été lancée l’an dernier déjà par le pape BenoîtXVI, et une liste secrète de prêtres aptes à l’épiscopat a été mise en consultation auprès des personnes concernées dans le diocèse.


«Puisque le bruit court, souligne MgrMorerod, je peux confirmer que j’ai demandé à ce que soit maintenue la coutume d’avoir deux évêques auxiliaires dans le diocèse. Je ressens très pratiquement un besoin d’aide: il y a tout de même beaucoup d’occasions où on attend un évêque, et mon dernier jour de congé entier remonte à cinq mois et demi.»

Procédure confidentielle

Jusqu’à ce jour, rien n’avait filtré de cette procédure, dont le déroulement est identique pour l’essentiel à la nomination d’un évêque diocésain: consultation locale organisée par le nonce apostolique à Berne, MgrDiego Causero, étude des dossiers, envoi à Rome, sélection par la Congrégation pour les évêques et, finalement, nomination par le pape François.

MgrMorerod explique le silence qui accompagne cette procédure: «Une des raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu en parler – mais la nouvelle a fini par filtrer – est que je ne suis même pas sûr que la démarche aboutisse. Et que j’aimerais éviter des spéculations publiques sur les noms, qui sont difficiles à supporter pour les personnes concernées.»

Il est vrai que la succession de MgrBernard Genoud avait suscité toutes sortes de pronostics dans les médias, que l’existence de plusieurs «listes secrètes» avait été évoquée, et qu’une dizaine de noms d’«épiscopables» avaient été cités. Ces mêmes noms pourraient être reproduits aujourd’hui. Sauf que les paris ratés faits autour de l’élection du pape François ont rappelé que les voies du Seigneur sont impénétrables…

Succession de Mgr Bürcher

Le nouvel évêque auxiliaire sera-t-il appelé à s’installer à Lausanne pour remplacer MgrPierre Bürcher, nommé évêque du diocèse de Reykjavik, en Islande, en 2007? MgrMorerod se montre plutôt favorable à une autre option, déjà évoquée par son prédécesseur: «MgrGenoud m’avaitdit qu’il aurait préféré avoir un évêque auxiliaire qui soit directement au service de tout le diocèse, pour en montrer l’unité, et son argument me semblait bon.»


Cette option aurait aussi l’avantage de ne pas remettre de l’huile sur le feu. On se souvient en effet qu’en 2004, MgrBürcher, qui assumait la direction du Vicariat vaudois, s’était retrouvé en conflit ouvert avec la Fédération des paroisses catholiques du canton de Vaud. Les tensions étaient liées en particulier à la «structure bicéphale» de l’Eglise vaudoise, la lutte de pouvoir se cristallisant par exemple sur certaines nominations, dans un climat de «communication difficile», comme l’avait reconnu MgrGenoud.


De fait, ce modèle avait été mis en place en 1987 déjà par l’évêque diocésain de l’époque, MgrPierre Mamie, qui avait installé à Lausanne son évêque auxiliaire, MgrGabriel Bullet. Pour calmer le jeu en 2004, MgrGenoud a finalement déchargé MgrBürcher de la responsabilité du Vicariat vaudois. Plusieurs vicaires épiscopaux, nommés par l’évêque et non par Rome, ont successivement pris le relais: MgrRémy Berchier, MgrJean-Robert Allaz et, depuis le 1erjanvier 2012, MgrMarc Donzé, qui officiait auparavant comme vicaire épiscopal de la partie francophone du canton de Fribourg.

Genève en question

Si Lausanne devait «perdre» son évêque auxiliaire, qu’en sera-t-il pour Genève? Le canton du bout du lac peut actuellement compter sur l’efficacité de MgrPierre Farine, évêque auxiliaire assumant simultanément la tâche de vicaire épiscopal. Mais le prélat pourrait prendre sa retraite d’ici moins de deux ans, pour raison d’âge. Qu’en sera-t-il ensuite? «L’expérience d’un évêque auxiliaire à Fribourg, si cela se réalise, m’aidera à examiner cette question en temps voulu», commente MgrMorerod.

D’ici là, comment l’évêque diocésain prévoit-il de répartir les responsabilités avec le nouvel évêque auxiliaire qui l’épaulera à Fribourg? «Je ne sais pas encore. Mais n’ayez crainte: il existe assez de commissions et groupes de travail à se partager! » 

 

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Redécoupage du diocèse en discussion

MgrCharles Morerod verrait bien une division territoriale du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (et Neuchâtel) «en plusieurs diocèses». Ce vieux projet, déjà débattu il y a des décennies, vient à nouveau d’être discuté ce printemps, lors d’une séance du Conseil presbytéral réunissant des prêtres de chaque région autour de l’évêque diocésain et de l’évêque auxiliaire à Genève, MgrPierre Farine.

Les participants ont fait état de la difficulté que représente la gestion d’un si grand diocèse «où chaque canton vit une réalité différente». A titre de comparaison, l’Irlande dénombre 26 diocèses contre six seulement pour la Suisse. L’idée d’un découpage du diocèse ne fait toutefois pas l’unanimité dans les régions. Les avis oscillent entre «le statu quo, qui permet la richesse des différences, et le morcellement, qui permet une meilleure proximité entre l’évêque et les fidèles», résume le Service de l’information de l’évêché sur le site internet du diocèse. La discussion devrait se prolonger en octobre, lors de la Session diocésaine 2013. Les explications de MgrMorerod.

Où en est le projet de redécoupage du diocèse?

MgrMorerod: J’ai demandé une discussion sur la question, qui fait suite à celle des années 1980. Nous sommes encore dans une étape de réflexion. Mon but est que l’évêque puisse vraiment être le pasteur d’un diocèse à taille humaine, qu’il puisse y rencontrer les personnes et les communautés assez fréquemment, plutôt que d’être un administrateur un peu lointain. Non seulement c’est le plus important, mais c’est aussi le plus agréable. Et je ne suis pas le seul à le penser: les fidèles aussi préfèrent un évêque qui soit plus présent et moins «un coup de vent».

Pareil projet de redécoupage nécessitera le feu vert de Rome. A-t-il une chance de se réaliser un jour?

Je ne serais pas surpris que ça ait lieu dans cinq ans, comme je ne serais pas surpris que ça n’ait pas lieu durant le siècle à venir. Non pas que je pense être encore là pour répondre à vos questions dans cent ans… En Suisse alémanique, en revanche, l’opération serait plus complexe: dans le diocèse de Bâle, on devrait renégocier les relations institutionnelles fortes avec dix cantons et demi-cantons.

PFY


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