Moi, c’est Fabien Grenon. Je suis étudiant en Master de journalisme à l’Académie de journalisme de Neuchâtel. Je vis à Lausanne et suis originaire d’une belle petite station de ski, Champéry. Je travaille de temps en temps comme pigiste à Radio Chablais, à Monthey. Autant dire que les trains, je connais! Durant mon Bachelor, j’ai fait mes premières armes dans le journal universitaire de Neuchâtel, le Cafignon.
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L’Abbé Dominique Fabien Rimaz :
«Twitter, c’est l’appât qui sert à attirer les poissons »
« Le pape François déjà star sur Twitter », « Pape François : Numéro 1 sur Twitter », « Le Pape François fait un carton avec ses Tweets». Par sa présence sur Twitter, l’Eglise catholique met sa communication au goût du jour. L’Abbé Dominique Fabien Rimaz, prêtre auxiliaire à la cathédrale de Fribourg et spécialiste en communication s’en réjouit.
L’abbé Dominique Fabien Rimaz
L’abbé Dominique Fabien Rimaz, licencié en théologie et en communication, est présent sur Twitter et Facebook, et tient un blog. « Je suis un véritable abbé 2.0. », plaisante-t-il. Avec 423 followers, l’abbé n’est certes de loin pas aussi populaire que le Pape François, mais il est sans conteste l’une des personnalités du monde ecclésiastique romand les plus actives sur Twitter.
Et il se réjouit de pouvoir suivre le Saint Père. Même si ce n’est pas le Pape lui-même qui écrit ses messages : « C’est une jeune femme de son entourage, plus à l’aise avec les nouvelles technologies, qui gère son compte, mais le Pape valide toujours les tweets », indique-t-il. Présent sur Twitter depuis le 17 avril dernier, un compte décliné en neuf langues, déjà plus de cinq millions de followers, un nouveau tweet chaque jour : le Pape François est rapidement devenu l’une des personnalités les plus en vogue sur Twitter.« 140 caractères, c’est court », souligne l’abbé Rimaz. Les prises de parole du Saint Père sur Twitter s’apparentent alors plutôt à des « mots percutants » ou à des « petites phrases chocs ». En bref, à des « slogans » qui peuvent rappeler ceux du domaine de la publicité. C’est en tout cas ce que laisse à penser le jeune abbé: « Twitter, c’est le crochet de celui qui fait de la pêche, l’appât qui sert à attirer les poissons ».
Cette stratégie, l’abbé Dominique Fabien Rimaz l’a adoptée en 2009 lors de ses études en communication à l’université pontificale de Sainte Croix à Rome. Il s’en sert pour faire la promotion de son blog : « ça me permet d’être présent là où les gens se réunissent pour pouvoir, via des tweets accrocheurs, les attirer sur mon blog ». Un blog toujours plus populaire d’ailleurs qui a attiré jusqu’à 31’700 visites en un mois pendant la période du conclave : « un record qui n’aurait sûrement pas été possible sans Twitter », avoue-t-il. Des hommages à Benoît XVI, des félicitations au nouveau Pape, des scoops, des observations : ses tweets ont drainé de nombreux curieux sur son blog.
"Il faut vivre avec son temps"
Avec son lap top, son Smartphone, son blog, son compte Twitter et son Facebook, le clerc se distingue dans le paysage religieux romand. Alors que l’utilisation des nouvelles technologies dans la religion divise encore au sein de l’Eglise : « certains sont très ouverts, d’autres très craintifs ».
L’abbé 2.0. avoue que ce sont les plus anciens, aux commandes de son diocèse, qui voient souvent d’un mauvais œil sa présence sur la Toile. « Etre aussi exposé sur Internet provoque la jalousie des anciens qui ne comprennent pas l’engouement généré par Twitter », explique-t-il, « c’est un conflit de génération ».
D’après lui, on lui reproche de ne pas traiter des affaires internes au diocèse. « Mais dès qu’un thème me touche, je ressens le besoin d’en parler, de le partager, de donner mon avis », souligne l’abbé-twitteur. Le mariage pour tous, l’avortement, l’adoption pour les couples homosexuels : voilà des thèmes sur lesquels l’abbé Dominique Fabien Rimaz a beaucoup tweeté ces derniers temps. Mais bien qu’ouvert aux nouvelles technologies de la communication, le fribourgeois reste conservateur sur ces questions sociétales : « je suis pour le mariage entre un homme et une femme uniquement. Quant à l’adoption pour des personnes de même sexe, c’est inconcevable ».
Opposé au mariage gay, il dénonce pourtant farouchement la violence et l’homophobie. Des travers qu’il n’hésite pas à dénoncer sur Twitter : « il m’est arrivé de débattre sèchement avec des fachos d’extrêmes droites ».Au moins sur le plan technologique, l’abbé a compris que le monde bougeait et que c’était à la religion de s’adapter. Mais son rôle reste avant tout d’annoncer l’Evangile. D’après lui, les nouveaux médias ne sont qu’un forum, une arène où partager des opinions, « ils ne sont pas à la solde de l’Eglise ». Il est conscient que le contact personnel et direct reste primordial dans la pratique de la religion. Par exemple, « une personne ne pourra jamais se confesser sur Twitter », précise-t-il.
Le Vatican sur Twitter :
La présence du souverain pontife sur Twitter remonte au 12 décembre 2012, lorsque Benoit XVI était encore à la tête du Vatican :
Chers amis, c’est avec joie que je m’unis à vous par Twitter. Merci pour votre réponse généreuse. Je vous bénis tous de grand cœur. #PremierTweetPapeBenoîtXVI
Depuis, le nouveau Pape, François, a repris le flambeau. L’abbé Rimaz explique qu’en investissant Twitter, le Vatican marque une nouvelle étape dans sa stratégie de communication. Une stratégie récemment repensée pour faire face au discrédit médiatique grandissant de l’Eglise. Levée de l’excommunication d’évêques intégristes en 2009, prêtres pédophiles, « Vatileaks » : l’Abbé Rimaz n’hésite pas à parler de « tempête » et de « crise » pour faire référence à ce que l’Eglise a dû traverser ces dernières années.
Le Vatican se devait de reprendre en main sa communication en recrutant notamment une nouvelle équipe chargée d’élaborer une nouvelle stratégie. Première étape: être présent sur les nouveaux canaux d’information, Twitter en première ligne. « Aller directement là où les gens se réunissent, là où les gens discutent, où les idées s’échangent », indique l’abbé.
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