dimanche, 14 avril 2013
Le Pape François à la CDF: la Bible, la Parole de Dieu et le Magistère
La Parole de Dieu précède et dépasse la Bible.
Vénéré frère,
Chers membres de la Commission biblique pontificale,
Je suis heureux de vous accueillir au terme de votre Assemblée plénière annuelle. Je remercie le président l’archevêque Gerhard Ludwig Müller, pour ses salutations et son exposition concise du thème qui a été l’objet des réflexions attentives de vos travaux. ....
Comme nous le savons, les Saintes Ecritures sont le témoignage sous forme écrite de la Parole divine, le mémorial canonique qui atteste l'évènement de la Révélation. C’est pour cela que le centre de notre foi n’est pas seulement un livre, mais une histoire de salut et surtout une Personne, Jésus-Christ, Parole de Dieu faire chair. Et parce que l’horizon de la Parole divine embrasse et s’étend au-delà de l’Ecriture, il faut, pour la comprendre adéquatement, la constante présence de l’Esprit-Saint qui «conduit vers la vérité tout entière» (Jn 16,13).
.... En effet, la Sainte Écriture est la Parole de Dieu en tant que, sous l’inspiration de l’Esprit divin, elle est consignée par écrit ; quant à la sainte Tradition, elle porte la Parole de Dieu, confiée par le Christ Seigneur et par l’Esprit Saint aux Apôtres, et la transmet intégralement à leurs successeurs, pour que, illuminés par l’Esprit de vérité, en la prêchant, ils la gardent, l’exposent et la répandent avec fidélité : il en résulte que l’Église ne tire pas de la seule Écriture Sainte sa certitude sur tous les points de la Révélation. C’est pourquoi l’une et l’autre doivent être reçues et vénérées avec un égal sentiment d’amour et de respect » (ibid., 9).
Il s’en suit par conséquent que l’exégète doit être attentif à percevoir la Parole de Dieu présente dans les textes bibliques en les plaçant à l’intérieur de la foi de l’Eglise. L'interprétation des Saintes Ecritures ne peut être seulement un effort scientifique individuel, mais doit être toujours confrontée, intégrée et authentifiée par la tradition vivante de l’Eglise. Cette norme est décisive pour préciser le rapport correct et réciproque entre l’exégèse et le Magistère de l’Eglise.
Les textes inspirés par Dieu ont été confiés à la Communauté des croyants, à l’Eglise du Christ, pour alimenter la foi et guider la vie de charité. Le respect de cette nature profonde des Ecritures conditionne la validité même et l’efficacité de l'herméneutique biblique. Ce qui montre l'insuffisance de toute interprétation subjective ou simplement limitée à une analyse incapable d’accueillir ce sens global, qui au cours des siècles a constitué la Tradition du Peuple de Dieu entier, qui «in credendo falli nequit» (Conc. Ecum. Vat. II, Cost dogm. Lumen gentium, 12). ....
Traduction de Zenit, Anne Kurian
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