Cardinal Herranz: "Vatileaks est une bulle de savon en regard des persécutions"

En ce qui concerne le rapport des 3 cardinaux sur Vatileaks, qui a conduit à la condamnation de Paolo Gabriele, puis à la grâce papale, le Cardinal Julian Herranz, expert en droit canon, physicien et psychiatre, né en 1930 en Andalousie, prêtre depuis 1955, au service de la Curie romaine depuis 1960, (Cardinal depuis 2003) a donné une seule interviewe et une seule déclaration sur ce sujet (El Pais, 19 février): 

Traduction en substance, résumé,  par Le Suisse Romain

Une bulle de savon

"Ce Vatileaks a été énormément exagéré. Je vous assure, comme président de la commission d'enquête qu'une grosse bulle a été construite, qui va bientôt éclatée".

"Au sein du Vatican, il est relativement commun de former de tel comité"

"Il s'agit juste d'une bulle de savon, une anecdote. Il y a une volonté de voir des nids de serpents, des groupes mafieux qui se battent entre eux, des jalousies internes et des haines, tout cela est absolument faux. J'ai travaillé durant plus de 50 ans au Vatican, et et je peux dire que j'admire beaucoup mes collègues, pour leur capacité de dédiction et de sacrifice.

Certes, il y aura des brebis galeuses, comme dans toutes les familles. Ce fait là je ne désire pas en parler, mais nous parlons du gouvernement le moins corrompu, le plus transparant bien plus que toute autre organisation internationale ou tout autre gouvernement. ...

Cette bulle de savon est créée avec beaucoup d'imagination. ...

Cela a certes blessé le Pape, mais je peux vous assurer qu'il s'agit d'une anecdote comparée aux décisions du Pape et des problèmes de l'Eglise. 

L'urgence de la nouvelle évangélisation

Le souci fondamental pour l'Eglise est le besoin de la nouvelle évanéglisation. L'Eglise a souffert une terrible persécution. 80% de la population mondiale est persécutée dans les années passées en raison de leur foi, et ceci est avancé par d'autres institution, pas par l'Eglise elle-même. Cela se passe en Inde, au Pakistan, en Afrique. Dans d'autres endroits, il y a des discriminiations envers des opinions. Et cela est encore plus toxique que la persécution.

Les chrétiens persécutés

En Europe, l'Eglise a certainement perdu beaucoup de pouvoir. Quiconque observe l'Eglise en fonction du pouvoir se trompe. Il y a une estimation: l'année dernière, 100 000 chrétiens étaient persécutés, emprisonés, assasinés. Depuis 3 ans, une mère de famille Asia Bibi, est en prison au Pakistan et seulement quelques corps séculiers élèvent la voix. Encore une fois, ces réalités font souffrir. Le Pape est conscient que ces vagues océaniques mondiales augmentent et que la barque de l'Eglise a besoin d'une main solide à la barre. 

Le nouveau Pape: qu'il aime le Christ et sache le communiquer

Deux choses pour le nouveau Pape: en tout premier qu'il soit un homme qui aime le Christ. Qu'il connaisse le fondateur de l'Eglise et qu'il l'aime. Certes tous les Cardinaux peuvent avoir cette qualité, mais pas tous de façons identiques. Tous les cardinaux peuvent parler, mais il s'agit de voir qui parlent le mieux... La seconde qualité: qu'il soit capable d'expliquer son amour pour Dieu aux autres. Un grand communicateur. Qu'il se charge de porter en avant la nouvelle évangélisation, qu'il proclame le Christ au monde. 

L'âge a son importance, de seconde importance, bien que de toute grande importance comme la santé, les aptitudes linguistiques, l'aisance aux voyages et peut-être la nationalité".