lundi, 05 novembre 2012
Mariage homosexuel:la spirale du silence
Professeur d'analyse de l'information à l'Université pontificale de la Sainte Croix, Diego Contreras discerne dans le débat sur le mariage homosexuel le phénomène de la spirale du silence*.
L'opinion publique n'est presque pas définissable, mais on peut la ressentir comme une sorte de pression athmosphérique qui pèse sur nos pensées par notre peau sociale. Chacun est doté d'une capacité à ressentir les mouvements des opinions. Si une opinion devient difficile à exprimer, qu'elle va entraîner un certain rejet ou un isolement, alors les personnes deviennent silencieuses.
Peur de l'exclusion
Personne n'a envie de se faire insulter, de se faire traîter de rétrograde, ou d'homophobe. Or, selon notre professeur, les homosexuels sont devenus, par un travail de communication assez professionel, des acteurs décisifs dans la formation de l'opinion publique.
Mais dans la réalité, bien plus de personnes pensent que seul l'union et l'amour entre un homme et une femme est le milieu naturel pour la naissance et la croissance sereines des enfants. Aussi, une spirale du silence s'installe et cette opinion devient très minoritaire dans l'opinion publique.
Il est dès lors possible qu'une votation populaire ne l'emporterait simplement pas devant le peuple; aussi la loi de Mr Hollande est ainsi imposée, en l'état, par le haut.
*La thèse de la spirale du silence est fondée sur l’hypothèse que les hommes ont une double nature: un caractère individuel et une nature sociale. La nature sociale de l’homme a besoin d’assentiment, d’approbation, de reconnaissance, de popularité; et cela non seulement avec les personnes de l’environnement immédiat, mais aussi avec le public anonyme.
Les individus scrutent constamment leur environnement, observent sans cesse ce que les autres pensent. Ils souhaitent savoir avec quel comportement et avec quelles opinions ils se feront accepter et avec quel comportement et avec quelles opinions ils seront refusés, en conséquence isolés.
S’ils remarquent que leurs opinions sur des questions controversées et moralement chargées rencontrent l’approbation, ils les prononcent fort, en parlent beaucoup. Dans le cas contraire, c’est-à-dire lorsqu’ils ont l’impression que leur opinion diffère de celle qu’ils estiment être l’«opinion légitime», ils deviennent prudents, en parlent de moins en moins. Et comme une partie des individus parle fort – ceux qui pensent être du côté de l’«opinion légitime», comme l’on n’entend parler qu’eux, cette partie semble plus importante qu’elle ne l’est en réalité.
Et comme la contre-partie se tait de plus en plus (car les individus de ce camp se sentent minoritaires), ce camp semble plus faible qu’il ne l’est réellement. Ce mouvement se poursuit en rotation de spirale jusqu’à ce que l’un des deux camps maitrise complètement l’opinion et que l’autre soit pour ainsi dire noyé.
22:58 | Lien permanent | Commentaires (2) | | |
Commentaires
Excellent analyse de la situation concernant cette tématique!!
Écrit par : Patricio Tribelhorn | mardi, 06 novembre 2012
Oui, cette notion de spirale du silence est très intéressante.
Écrit par : Don Dom | mercredi, 07 novembre 2012
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