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lundi, 02 avril 2012

L'Opus Dei et la confession

images-2.jpegLe bienheureux Jean Paul II a toujours loué Saint Josémaria pour avoir donné à l'ensemble de l'Opus Dei le charisme de la confession. 

Dieu compte jusqu'à un

Si l'Opus Dei est une Prélature personnelle (structure juridique du Concile Vatican II qui n'est pas liée à un territoire), c'est sans doute aussi pour montrer que Dieu ne compte que jusqu'à un. Dans une sociologie ecclésiastique de l'équipe, des conseils et des commissions, l'Oeuvre s'intéresse à la personne et  à l'âme. Dieu habille chaque homme et chaque femme par la finesse de sa grâce, comme le bon tailleur qui tisse le costume sur mesure. 

L'Eglise ne fait pas de politique

Après la chute du mur de Berlin, la fin des idéologies des théologies de la libération qui avaient fait de l'Eglise un parti politique, et le succès des deux pèlerinages de Benoît XVI en Amérique Latine, voilà que les clichés sur l'Opus Dei refont leurs apparitions.

Cela ne vient sans doute pas par un pur hasard. On renvoie sur l'Opus Dei l'échec de la politisation de l'Eglise en Amérique latine. Cette dernière, avec son esprit de parti unique et de groupe, a conduit à la fuite des chrétiens vers des milieux plus chaleureux et moins polémiques, comme les Evangéliques qui ont au moins le bon goût de se soutenir entre eux. 

Ma propre expérience

N'étant pas membre de l'Oeuvre, je suis d'autant plus libre pour simplement redire la vérité, ce que j'ai vu et constaté. 

La vocation des laïcs

Il faut dire que la Prélature de l'Opus Dei, qui appartient au tronc de l'arbre de l'Eglise, a pour mission de promouvoir la vocation des laïcs. Ils ne prennent nullement la vocation du prêtre comme un modèle, et ne sont donc pas toujours et sans cesse collés à lui. La vocation baptismale est plénière et n'a rien à envier au sacerdoce ordonné. 

Chaque membre de l'Oeuvre bénéficie d'un entretien hebdomadaire, et souvent même avec un laïc très bien formé. Or, un laïc ne peut pas donner le sacrement de la réconciliation, aussi la critique d'inciter les membres à poursuivre la confession hors confessionnal n'est pas adéquate. 

Est-ce qu'un patient ne parlera plus jamais de sa maladie après une opération chirurgicale ?

Pour un prêtre, les propos entendus d'une confession sont absolument inviolables. Pour acquérir les vertus et guérir de la maladie du péché et grandir vers la sainteté, un chrétien sera invité à parler librement aussi lors de l'entretien spirituel. Il ne s'agit en aucun cas de contrôler les âmes, mais de les greffer dans la personne du Christ, but ultime de toute vocation à l'Oeuvre. 

Une Prélature a-politique

images-3.jpegLe fait que l'Oeuvre soit politique est tout simplement pas vrai. Je connais des personnes qui sont plutôt de gauche, et d'autres plutôt de droite. L'Oeuvre est tellement variée socialement, politiquement et culturellement parlant.

J'en fus témoin: l'Opus Dei n'est que spirituel, c'est le seul et unique point commun entre les milliers de membres. J'ai vu des membres opter pour des solutions temporelles différentes et même se disputer entre eux.

La propagande marxiste n'a pas supporté l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise par les membres de l'Oeuvre. Il y a une claire incompatibilité entre l'enseignement social chrétien et les théologies de la libération. La théologie de la liberté est l'ennemi des dictatures. 

L'Oeuvre n'a aucun programme social et ne vise nullement à influencer, ni politiquement, ni économiqement, le monde. Par contre, elle veut faire rencontrer Dieu aux autres: chercher le Christ, trouver le Christ, aimer le Christ, voilà l'unique influence spirituelle mondiale qui s'appuie sur la prière.

Et heureusement que la politique, l'économie, le cinéma, la culture, du sport, bref le champ immense du monde n'est pas laissé qu'entre les mains des "autres", des athés. Un chrétien a aussi le droit inné d'évoluer dans ces milieux, comme tous le monde dans ce monde.

Le mythe de Franco

images-1.jpegLa vérité historique démontre que l'Oeuvre n'a nullement soutenu Franco, et encore moins Saint Josémaria. Il n'existe aucun texte écrit en ce sens. Saint Josémaria n'a jamais fait ne serait-ce qu'une petite seconde de la politique durant toute sa vie. En Espagne, des laïcs de l'Opus Dei étaient dans l'opposition à Franco et d'autres laïcs, qui se comptent sur les doigts d'une main, étaient dans le gouvernement. 

Des chrétiens très attentifs aux autres

A l'Université de la Sainte Croix, durant 3 ans, j'ai pu voir chez tous les membres tant de gentillesse, de délicatesse humaine, de finesse, d'intérêt pour les plus petites préoccupations quotidiennes, d'attention envers les personnes, de prière et de foi ordinaire, que je trouve vraiment très injuste et vraiment mensonger de s'en prendre à des chrétiens qui s'occupent avant toutes choses des autres. 

Une oeuvre mariale et romaine

Enfin, cela m'a fait doucement sourire en lisant que les livres du professeur Ratzinger étaient interdits. Car, une caractéristique de l'Opus Dei, c'est l'Amour de l'Eglise, de la Vierge et du Pape. 

Les membres de l'Oeuvre sont-ils parfaits ? Certes non. Mais je les observe, toujours en train de lutter avec eux-même pour qu'avec la grâce et le sourire de Dieu, ils deviennent un jour des saints. Certes, il y a ceux aussi qui librement sont partis et qui ne gardent parfois pas toujours un bon souvenir.

Comme me le disait un jour l'ancien porte-parole de l'Oeuvre en Italie, Pippo Corrigliano, il a trouvé dans l'Opus Dei la meilleure place pour vivre et pour mourir. Laissons leur cette liberté, au nom de la diversité, de l'ouverture d'esprit et de la tolérance. 

 

Article paru dans La Liberté du 31 mars


L’Opus Dei dans le secret de la confession

Amérique latine• Polémique au Pérou, où l’œuvre, très influente dans la politique, l’économie et l’éducation, est accusée de détourner le secret de la confession pour mieux contrôler ses membres. Une pratique dénoncée à Rome.

Pierre Rottet, Lima


Tension entre le Vatican et l’Opus Dei? En odeur de sainteté sous Jean-Paul II, malgré des méthodes «peu catholiques», ultra-conservatrices, et des affinités avec l’extrême droite en Europe et sur le continent américain, «l’œuvre» pourrait connaître des lendemains qui déchantent. En cause, notamment, le secret de la confession, détourné par des prélats de l’Opus Dei pour contrôler ses membres, issus des élites politiques, économiques et intellectuelles. Une arme redoutable, mise au service de l’organisation, qui prétend agir «au nom de Dieu».


Reportage au Pérou, dans le pays que Jean-Paul II avait choisi comme tête de pont de l’offensive de l’Opus Dei en Amérique latine, afin de contrer le rayonnement de la théologie de la libération lancée par le Péruvien Gutiérrez. Invité à répondre à nos questions, l’Opus Dei, à Lima, est demeurée muette.

Lettre au Vatican


La question de l’abus de la confession agite des milieux bien informés de l’Université catholique pontificale de Lima (PUCL). Un établissement certes en guerre ouverte contre Juan Luis Cipriani Thorne, cardinal et archevêque de Lima, qui entend noyauter l’institution en y plaçant ses amis de l’Opus, afin de donner à cette Haute Ecole une ligne «pure et dure». Celle d’un catholicisme ultraconservateur d’avant Vatican II. Selon les médias locaux, Mgr Cipriani veut en outre s’approprier des biens et des terrains actuellement propriétés d’une fondation.


Ces accusations se font plus précises encore: dans une lettre envoyée au Vatican en novembre 2011, dont une partie de la teneur a été confiée à «La Liberté» sous le sceau de la confidentialité – tant les craintes de rétorsion sont grandes –, J.W., ex-membre numéraire de l’Opus, met en garde le cardinal Marc Ouelle, chef de la Congrégation pour les évêques: «Les membres sont insidieusement invités à poursuivre la confession en dehors du confessionnal, afin que le prêtre puisse transmettre le contenu aux directeurs spirituels de l’œuvre, laïcs pour la plupart, à des fins prosélytes. Ces méthodes n’ont pas d’autre but que de nous contrôler, de nous tenir en laisse.»

Détourner le secret


Les confesseurs, précise J.W., détournent le secret qui entoure cet acte en proposant au confessant d’aborder hors confessionnal ce qui a été dit et entendu en confession: «Une manière, pour le prêtre, de détourner le secret, de s’en délier.» J.W., la trentaine, a claqué la porte de l’Opus. Laïc, il a préféré l’amour de sa compagne aux vœux de chasteté et d’obéissance auxquels l’Opus entendait le soumettre.Professeur de philosophie à la PUCL, Luis Bacigalupo est catégorique: «Je pense qu’aujourd’hui, Benoît XVI, bras droit de Jean-Paul II lorsqu’il était cardinal, se rend compte que Rome a commis trop d’erreurs en donnant le champ libre à l’implantation de l’Opus Dei en Amérique latine, en favorisant l’éclosion de groupes charismatiques ultraconservateurs.»


L’organisation, avec 85000 membres – laïcs pour la plupart –, ne représente guère qu’une proportion de fidèles de sept pour mille, face aux 1,18 milliard de catholiques dans le monde. Une infime minorité, avec moins de 2000 prêtres, mais avec des dizaines et des dizaines d’évêques, ainsi que 2 ou 3 cardinaux, pratiquement tous nommés par Jean-Paul II. Une «démesure», observe le professeur Jorge*, anthropologue et sociologue, auteur d’une étude sur les groupes ultraconservateurs en Amérique.

«Machine politique»


Pour lui, «il s’agit là d’une véritable machine politique et économique, tant à Rome que dans les pays hispaniques». Les dictatures en Espagne et en Amérique latine ont constitué un terreau fertile à l’implantation de l’Opus, souligne-t-il. «Le musellement et la disparition progressive de la théologie de la libération, voulue par Rome, a laissé le champ libre à l’Opus et aux mouvements ultraconservateurs, favorisant aussi l’éclosion des sectes.»


Y compris au Pérou! Avec 20,6 millions de catholiques, et 2000 membres opusiens, le Pérou compte entre 14 et 16 évêques liés à «l’œuvre», dont un cardinal, Mgr Cipriani. Le philosophe Bacigalupo dit d’ailleurs à son sujet qu’«il est un athée dans la pratique». Quatorze à 16 prélats opusiens, tous mis en place par le pape polonais, sur moins de 50 évêques que compte le pays, sans parler des prélats proches de l’Opus, pour le moins 6, d’après des chiffres glanés au cours de notre enquête.

Chevaux de Troie


«L’Opus est antidémocratique, antimoderniste, antirespectueuse des droits de l’homme», martèle le professeur Jorge. Avec ses trois chevaux de Troie, la politique, l’économie et l’éducation, l’œuvre a de quoi infiltrer l’ensemble des secteurs de la société.


La politique, c’est avec plusieurs sénateurs membres de l’Opus, et d’autres, plus ou moins proches, comme le clan Fujimori. Et, derrière l’Opus, des groupes d’influence: de nombreux médias écrits («El Comercio» et d’autres titres, qui vont de la droite à l’extrême droite), des radios, des chaînes de TV...

Côté économie, l’Opus peut compter sur l’appui de la Banque péruvienne de crédit, la filiale de la banque espagnole Santander, et sur ses pions placés à la tête de multinationales agro-alimentaires, de sociétés péruviennes liées à la fabrication de limonades et de bières (Backus & Johnston), de chaînes de supermarchés comme le groupe chilien Wong, d’entreprises minières, immobilières, de construction ou encore agricoles, selon des informations d’ex-membres de l’Opus et de cadres universitaires, corroborées par des études du Groupe Catolico Maria Auxiliadora et du mouvement «Pour une alliance nationale péruvienne».


Les avoirs de l’œuvre aux Etats-Unis sont estimés entre 42 et 50 millions de dollars, selon les mêmes sources.L’Opus se cache en outre derrière un réseau de fondations, y compris des hôpitaux, et de sociétés anonymes dont les noms sont tenus secrets par cette institution opaque, qui a fait du secret son leitmotiv. Un empire, encore soutenu financièrement par les puissants groupes Romero et Brescia.

Formation d’une élite


L’éducation enfin, avec des écoles enfantines, collèges, universités et instituts, fréquentés par la crème du pays, soit des milliers d’enfants et d’adolescents (150 écoles de formation professionnelle, 200 résidences universitaires et cinq universités dans le monde). «C’est l’élite de demain, des bambins et ados appelés à prendre les rênes économiques et politiques du Pérou», commente Gonzalo Gamio, professeur à l’UniversitéAntonio Ruiz de Montoya (jésuite), à Lima. «L’Opus Dei veut des élites qui reprennent le pouvoir pour défendre la ligne de Balaguer. Elle considère que les droits de l’homme sont des dangers pour les démocraties.»


Aujourd’hui, l’Opus Dei voit d’un mauvais œil la perte d’influence des oligarchies blanches en Amérique latine, la démocratisation du savoir et la diversification des idées. «Les livres du théologien Ratzinger étaient interdits dans notre résidence», rit Alvaro*. A plus forte raison les écrits du théologien-cardinal bâlois Urs von Balthazar, qui, de son vivant, disait de l’Opus qu’elle était «la plus forte concentration intégriste dans l’Eglise»... I


«J’ai le sentiment d’avoir été trompé»

Les membres de l’Opus Dei sont cooptés et endoctrinés pour sa cause, assure l’ex-numéraire J.W.: «Une société conforme à ce que l’Eglise rêvée par Balaguer a de plus rigide dans ses normes, avec des fidèles choisis parmi le gotha au Pérou – et ailleurs: patrons de multinationales, de presse, de la finance, hommes politiques, militaires, professeurs, chefs de gouvernements et d’Etat, afin qu’à travers eux, l’Opus, qui n’a aucune sensibilité pour les démunis, puisse imposer ses valeurs au sein de la société. En réalité, Balaguer s’est servi de l’Eglise pour imposer son œuvre.»


Alvaro* est entré à l’Opus à l’âge de 15 ans, puis, plus tard, dans l’une des nombreuses «résidences» (une quinzaine à Lima) pour les membres numéraires. Là où les opusiens apprennent à suivre les traces du maître, saint Balaguer. Brillant élève, il sera très vite repéré par «les rabatteurs» de l’Opus. «Ma fonction? A l’Uni, où j’étudiais, mes supérieurs m’obligeaient à me lier d’amitié avec les étudiants les plus en vue, afin de les inviter à adhérer aux idées de l’Opus.» Alvaro, la quarantaine, s’est éloigné de l’œuvre il y a 5 ans: «J’ai le sentiment d’avoir été trompé, victime d’un lavage de cerveau, d’un chantage au nom de Dieu.»

Son témoignage rejoint celui de nombreux autres ex-numéraires, voire ex-surnuméraires entendus au Pérou. Tous parlent d’une grande pression psychologique et spirituelle. Alvaro s’étonne de la nomination par Jean-Paul II de Mgr Cipriani à la tête de l’Eglise péruvienne en 2001. «Déjà comme évêque d’Ayacucho, il avait fait le vide autour de lui.» Controversé pour ses déclarations en faveur de la peine de mort, contre la commission de réconciliation, contre les organisations des droits de l’homme, pour son épuration opusienne systématique d’un clergé «pas dans la ligne», Mgr Cipriani a exigé de ses prêtres qu’ils portent le col romain, interdit la prise de l’hostie dans les mains, lancé de vastes réformes conservatrices dans les séminaires... La liste des griefs est longue.


Unique opusien numéraire enactivité à s’être exprimé sur les raisons de sonappartenanceà l’œuvre, Alejandro* refuse de répondre aux critiques. Il commente néanmoins: «La sainteté, je la trouve dans letravail quotidien. J’offre mon travail à Dieu, puisque notre missionest de sanctifier le monde. Entrer à l’Opus Dei, c’est pénétrer dans unmonde de prière, d’obéissance et de discipline.» Enfantd’une famille surnuméraire, il a commencé à recevoir les directions spirituelles de l’Opus à l’âge de 6 ans... Apro


* Prénoms fictifs


«Garde blanche du Vatican»

L’OpusDei, la «Garde blanche du Vatican», comme on désigneparfois l’œuvre,que le pape Jean-Paul II a élevée en 1982 au rang de prélaturepersonnelle – un statut actuellement unique au sein de l’Eglisecatholique – a étécréée en 1928 en Espagne par Josemaria Escrivá de Balaguer. Ami personnel deFranco et de Pinochet, il a été proclamé saint par le pape polonais le6 octobre 2002. Une des canonisations parmi les pluscontestées del’histoire. Dans sonœuvremaîtresse, «Chemin», écrite pendant la guerre civileespagnole entre 1936 et 1939, Balaguer n’hésite pas à faire l’éloge de l’esprit fasciste du dictateur Franco. Apro

Le cardinal péruvien Juan Luis Cipriani Thorne, archevêque de Lima et membre de l’Opus Dei.


L’Université péruvienne de Piura a été fondée en 1969 par Josemaria Escrivá de Balaguer. «L’Opus Dei veut des élites qui reprennent le pouvoir pour défendre la ligne de Balaguer», commente Gonzalo Gamio, professeur d’une université jésuite de Lima. DR

Commentaires

L'Opus Dei, ce sont ceux qui n'en font pas partie qui en parlent le mieux, avec leur tête et avec leur cœur. Merci à vous.

Écrit par : Henri Mondion | mardi, 03 avril 2012

J'aime la vérité, et ne redis que ce que j'ai vu, entendu et expérimenté. Bien à vous

Écrit par : Dominique Fabien | mardi, 03 avril 2012

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