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jeudi, 15 mars 2012

Le drame de Sierre et le mystère du mal

624_341_63d971265df12939dc17550de9a5a0bc-1331716895.jpgL'émotion est forte face à ce drame de la mort de 28 personnes dont 22 enfants. Les mots nous manquent car face à la mort, d'enfants en plus, le silence du coeur et la compassion vont au-delà de l'entendement.

L'état de choc

Le soupoudrage rapide de la foi sur un coeur blessé n'est jamais la bonne réaction. Dieu s'est fait homme, avec un coeur humain pour nous rejoindre en notre humanité blessé. Ce qui jaillit du coeur n'est pourtant pas étranger à la foi, et même le secours des psychologues n'est pas la seule et unique réponse. Pourtant, nous pouvons nous approcher de cette douleur et cette angoisse avec respect pour tenter de l'apprivoiser pour donner de l'espérance, plus que le simple espoir. 

Le Cardinal Journet le pensait très bien: "il est dangeureux d'aborder la question du mal: on risque l'échec, on risque aussi la présomption. Ne va-ton pas décevoir ceux qu'on souhaitait éclairer?". C'est la crainte de l'apôtre qui se demande si ses paroles ne feront pas que blesser un peu plus les âmes aux prises avec l'épreuve. 

Le désespoir

Charles Journet confia un jour à une carmélite: "si le bon Dieu ne me tenait pas bien fort, je sombrerais dans le désespoir". 

5597840-gros-plan-du-visage-de-jesus-sur-la-croix.jpgPour le Cardinal, un homme de foi et de prière, il n'y a pourtant qu'une seule réponse décisive face aux drames de notre vie: chasser le mal en le touchant, c'est une réponse sans réplique, qui conduit du noir vers la lumière. Jésus veut nous faire entrer dans l'espérance, car le règne du mal est une réalité malgré tout précaire et temporaire.

Pour Journet, la réponse entendue au coeur d'un dilaogue avec Dieu, car Dieu parle avec chacun dans le secret du coeur: "Ne sais-tu pas que je suis ton Dieu ? Ne suis-je pas plus près de toi que toi-même ?". Les parents et les familles attendent un réconfort et une présence qui va au-delà de ce que nous sommes capables de donner. 

Jésus a pleuré aussi n'ayons pas peur de crier, de pleurer. Pourtant, la foi est la seule et ultime raison qui peut nous garder debout. Jésus est présent depuis sa Croix, avec la Vierge et Saint Jean. Il attend tous ses amis pour leur faire entrevoir l'aube de la foi. "Seule l'expérience de Dieu résiste à l'expérience du mal". 

Une société sans foi est inhumaine

Ecoutant et suivant la médiatisation du drame, l'un des plus gros de l'histoire routière, je fus surpris par l'absence, certes dans un premier temps, du recours à des réalités telle que la foi, la prière ou surtout Dieu. L''athéisme pratique de notre société nous prive de ce qui est aussi vraiment humain, soit la foi, la prière, le recours à Dieu... La grâce présuppose la nature mais elle l'élève, la guérit et la mène vers la perfection.

Ne jamais vraiment mentionner la prière, la foi, Dieu, la Vierge, la Croix, la vie éternelle risque de nous enfermer, de nous faire manquer d'air, de nous empêcher d'entrevoir un plus large horizon et finalement de nous emputer d'une jambe nécessaire sur notre chemin, pour rendre notre pélerinage boîteux, et notre marche ou notre voyage vers l'éternité encore plus difficile. 

La célébration de la Messe est le lieu pour passer du drame à la présence réconfortante, compatissante et encourageante de Dieu. C'est la vocation du prêtre: alors que tout semble fini, perdu, la Messe allume dans le noir une petite étincelle d'espérance et donne la force tant attendue et désirée. 

source: Pierre-Marie Emonet, Le Cardinal Journet, portrait intérieur, C.L.D, Veilleurs de la foi, 1983

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