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jeudi, 10 février 2011

Benoît XVI vers Assise III

"C'est ainsi seulement que nous devenons capables d'un véritable dialogue des cultures et des religions, dont nous avons un besoin si urgent".

"L’affirmation décisive de cette argumentation contre la conversion par la force dit : « Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu »".

Ces deux citations sont tirées du fameux discours de Benoît XVI de septembre 2006 à Ratisbonne.

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Rappel

Le 1er janvier, le Pape a déclaré lors de l’Angélus :

... en cette année 2011, l’on fêtera le 25e anniversaire de la Journée mondiale de prière pour la paix que le vénérable Jean-Paul II convoqua à Assise en 1986. C’est la raison pour laquelle, je me rendrai au mois d’octobre prochain comme pèlerin dans la ville de saint François, en invitant à s’unir à ce chemin nos frères chrétiens des diverses confessions, les autorités des traditions religieuses du monde, et de manière idéale, tous les hommes de bonne volonté, dans le but de rappeler ce geste historique voulu par mon prédécesseur et de renouveler solennellement l’engagement des croyants de chaque religion à vivre leur foi religieuse comme service pour la cause de la paix. Celui qui est en chemin vers Dieu, ne peut pas ne pas transmettre la paix, celui qui construit la paix ne peut pas ne pas se rapprocher de Dieu. Je vous invite dès à présent à accompagner de vos prières cette initiative.

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Il est indégnable que le pontificat de Benoît XVI souffrait d'une certaine récupération "traditionnaliste". et d'une mauvaise lecture intégriste. Il a suffit de deux actes majeurs du Pape pour mieux le mettre à jour: la béatification de Jean Paul II et cette prochaine rencontre pour la Paix d'octobre prochain à Assise.

Un texte très intéressant tiré du livre du Cardinal "Foi, Vérité, Tolérance" (lu sur le blog Perepiscopus) permet d'éclairer les intentions du Pape: 

À l’époque du dialogue et de la rencontre entre les religions, la question de savoir si on peut prier les uns avec les autres a nécessairement jailli. On distingue aujourd’hui la prière multireligieuse de la prière interreligieuse. Les deux journées mondiales de la prière pour la paix en 1986 et en 2002 à Assise offrirent le modèle de la prière multireligieuse. On peut le présenter ainsi : les membres des différents groupes religieux se rassemblent. La souffrance face aux misères du monde et à l’absence de paix leur est commune, ainsi que le désir d’une aide venant d’en haut contre les forces du mal afin que la paix et la justice puissent advenir dans le monde. En découle l’intention de poser un signe public de cette aspiration, un signe qui interpelle tous les hommes et fortifie la bonne volonté qui est condition de la paix. Ceux qui se rassemblent savent cependant aussi que leur compréhension du « divin » et donc leur manière de s’adresser à lui divergent au point qu’une prière en commun serait fictivement commune et ne correspondrait pas à la vérité. Ils se rassemblent pour poser un signe du désir commun ; ils prient par contre – même si cela se fait de façon simultanée – dans des lieux séparés, chacun à sa manière. « Prier » a évidemment dans une compréhension impersonnelle de Dieu (souvent liée au polythéisme) une tout autre signification que dans la foi en un Dieu unique et personnel. La différence est présentée de manière visible, mais de telle sorte qu’elle devienne en même temps comme un cri appelant la guérison de nos séparations.

À la suite d’Assise – en 1986 comme en 2002 – on a posé à plusieurs reprises et d’une manière très sérieuse la question : est-ce qu’on peut faire cela ? Ne trompe-t-on pas la grande majorité avec une harmonie qui n’existe pas dans la réalité ? Ne favorise-t-on pas le relativisme – l’opinion selon laquelle, au fond, les différences qui séparent les « religions » ne touchent pas à l’essentiel ? N’affaiblit-on pas le sérieux de la foi et ne nous éloignons-nous pas de Dieu, ce qui renforce notre solitude? Il ne faut pas balayer de telles questions. Les dangers sont indéniables, et on ne saurait nier le fait que beaucoup ont mal interprété Assise, notamment en 1986. Inversement, il serait faux de rejeter totalement et catégoriquement la prière multireligieuse comme elle vient d’être décrite. Il me semble juste de la lier à des conditions qui correspondent aux exigences de la vérité intérieure et à la responsabilité qu’impose ce cri vers Dieu à la face du monde entier.

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