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vendredi, 04 juin 2010

Küng et la crise de l'Eglise

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Un Küng peut en cacher un autre

« Cela n’est pas la première fois, et cela ne sera pas la dernière, qu’au cours de l’histoire de l’Eglise, il y ait des personnes qui pensent que l’unique solution à la crise soit le changement de structure, l’abolition du célibat des prêtres et des demandes de ce genre. Certes, ce sont des pétitions qui ont des motivations trop humaines. Le célibat, par exemple, semble être une obligation trop exigeante pour le monde moderne. En plus, il y a un grand manque de prêtres. C’est la raison pour laquelle beaucoup se demandent : pourquoi ne pas abaisser le niveau d’accès au sacerdoce ? Mais il faut alors se demander : est-ce que de cette façon, les problèmes prennent-ils un fin ? Je pense que non.

Je viens de terminer la lecture du chapitre de l’histoire de mon diocèse qui traite de la Contre Réforme : aux alentours des années 1560, le 60% des paroisses étaient sans prêtres, la grande majorité des prêtres vivait en concubinage plus ou moins accepté par les autorités ecclésiales, les monastères fermaient les portes les uns après les autres, le 4/ 5 de la population et le 100% de l’aristocratie étaient devenus protestants … cela semblait la fin de l’Eglise catholique dans la région. Comment a réagit l’Eglise ? Avec l’abolition des structures et l’acceptation des prêtres mariés ? Non. Simplement en formant des nouveaux prêtres ardents dans le célibat et un petit séminaire à Vienne. Le catholicisme a reconquis paroisse après paroisse. Ces prêtres attiraient les fidèles par leur disponibilité au Seigneur, et cette réalité étaient perçue également par les fidèles.

L’Eglise a réagit aussi en créant des centres très attrayants par la spiritualité : les grands monastères se sont repeuplés. Peu à peu, l’Autriche est redevenu un grand pays catholique, qu’il est encore aujourd’hui. D'une certaine manière, il me semble que cela est une manière qui peut être appliqué aujourdd'hui. Je pense que le célibat sera toujours une signe de forte contradiction...

Je suis content qu'en ces temps très incertains, avec une Eglise bien secouée par des médias toujours plus agressifs dans certains pays et avec des incertitudes envers des problèmes nouveaux, l'épiscopat mondial ait un vrai "Pierre", un rocher sur lequel s'appuyer, précisément notre Benoît XVI. En Allemagne, si une chose que le Kulturkampf nous a enseigné, c'est bien que les évêques et aussi les conférences épiscopales sont sous fortes pressions par l’Etat et par les médias. Aussi, heureusement, nous avons un point de référence fort et solide à Rome ».

Klaus Küng, évêque de Sankt Pölten, de l’Opus Dei, responsable de la famille et de la bioéthique en Autriche

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article de Paolo Rodari, traduit de l'italien par le Suisse Romain

P.S. Le clônage ne semble donc pas une solution pour résoudre la crise actuelle dans l'Eglise; en cela, partisans de Hans Küng et croyants en l'Eglise catholique et romaine se rejoignent au moins sur un point ...

Commentaires

Les laïcs peuvent-ils prêcher l’homélie ?


Contrairement à ce que prescrivent le code de droit canonique de 1983 et d’autres actes du magistère plus récents (Redemptionis Sacramentum, Ecclesiae de mysterio), des laïcs, dans le Jura pastoral, prêchent l’homélie. Je me suis enquis de cette situation auprès de mon délégué épiscopal qui m’a soutenu que la situation n’était pas tranchée, que les évêques suisses, favorables à cette pratique dans certaines circonstances, négociaient avec Rome dans ce sens et que dans l’attente d’une décision romaine il n’y avait pas lieu de faire marche arrière. Je me suis alors adressé au Nonce apostolique pour avoir son avis sur la question. Voici sa réponse :



Monsieur,

Votre lettre du 11 mai 2010, concernant la question de la prédication des laïcs en Suisse, est bien parvenue à cette Nonciature Apostolique.

En Suisse, suite au Concile Vatican II, des théologiens laïcs ont commencé, dans certains diocèses, à faire l’homélie lors de la Messe. Cependant, avec la publication du Droit canonique et des autres affirmations de la loi universelle de l’Eglise, il s’est avéré que cette façon de faire n’est pas légitime.

Les évêques suisses, dont la tâche est pastoralement délicate, en sont bien conscients et travaillent en vue d’une harmonisation de la pratique de l’homélie dans les paroisses selon les normes liturgiques universelles. Cependant, tout changement nécessite du temps et de la patience.

En vous souhaitant une belle fête de la Pentecôte, je vous présente, Monsieur, mes meilleures salutations


Mrg Francesco Canalini
Nonce Apostolique


Enseignements à tirer de cette lettre


J’observe que selon Mrg Francesco Canalini, cette pratique n’a aucune légitimité, que les évêques suisses en ont conscience au point qu’ils cherchent à rétablir les normes liturgiques universelles et que les actes du magistère produits ces dernières années avaient pour vocation de dissiper tout doute à ce sujet(*).
Ainsi, à bien comprendre le nonce apostolique, si l’homélie continue à être prêchée par des laïcs cela ne doit pas être mis sur le compte des évêques suisses, ceux-ci cherchent au contraire à faire appliquer la norme liturgique universelle. C’est donc indépendamment de leur volonté qu’elle ne serait pas respectée.

Nouvelles orientations pastorales et confusion des deux sacerdoces


Cette question liturgique est pour moi fondamentale, puisque pour l’Eglise catholique les fonctions d’enseignement et de sanctification sont étroitement liées entre elles. Permettre que des laïcs puissent prêcher l’homélie c’est inévitablement désaccoutumer les fidèles à considérer l’unité organique des deux fonctions. Cela ne peut que retentir sur la compréhension que les fidèles peuvent avoir du sacerdoce ministériel, conduisant à une confusion avec le sacerdoce universel des fidèles. Or je suis bien convaincu que cette confusion est une des causes principales du tarissement des vocations. Ce tarissement des vocations dont on tire ensuite prétexte précisément pour confier aux laïcs toujours plus de charges. Dans cette perspective la confusion entre les deux sacerdoces que favorisent certaines pratiques ( comme l'homélie faite par des laïcs), le tarissement des vocations et l’emprise des laïcs sur la direction de la vie pastorale font donc système. C’est à mon sens une réalité bien trop souvent occultée, qui fait l’objet d’une réflexion insuffisante lorsqu’il s’agit de définir des orientations pastorales nouvelles.

Je tiens à disposer de tous les éléments pour pouvoir comprendre la position exacte des évêques suisses sur cette question de l’homélie prêchée par les laïcs et pour savoir si leur position est en conformité avec le magistère. Je prie toute personne qui dispose d’informations à ce sujet de bien vouloir me les communiquer.

Julien Gunzinger



(*)INSTRUCTION Redemptionis Sacramentum :
161 - Comme on l’a déjà dit, l’homélie est, par nature et du fait de son importance, réservée au prêtre ou au diacre pendant la Messe. En ce qui concerne les autres formes de prédication, si la nécessité le requiert dans des circonstances particulières ou si l’utilité l’exige dans des cas particuliers, les fidèles laïcs peuvent être admis à prêcher dans une église ou un oratoire, en dehors de la Messe, selon les normes du droit. Cela n’est possible que dans le cas où il est nécessaire de suppléer les ministres sacrés du fait de leur nombre très restreint dans certains lieux; ainsi, il n’est pas licite qu’un tel cas, qui est tout à fait exceptionnel, puisse devenir un usage habituel, ni de le considérer comme une authentique promotion du laïcat. De plus, tous doivent se souvenir que la faculté d’accorder cette permission ne revient qu’aux seuls Ordinaires du lieu, et toujours ad actum, et non à d’autres, pas même aux prêtres et aux diacres.

Écrit par : Julien Gunzinger | lundi, 07 juin 2010

Pour de plus amples informations, relisez les propos de Benoît XVI aux évêques suisses lors de leur dernière visite ad limina.

Ceci dit, il est vrai que le changement n'est jamais une chose facile, et demande, comme le suggère très bien Mgr le Nonce Canalini, patience, charité et bonté, allié avec la prudence. Cela n'est vraiment pas facile du tout.

Mais il faut en effet savoir que seuls les prêtres prêchent car la prédication est en lien avec la Messe.

Écrit par : Dominique | lundi, 07 juin 2010

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