mardi, 18 mai 2010
Croire en la sainteté de l'Eglise ?
"Je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique". Cette profession de foi du Credo de Nicée Constantinople complète l'une des 12 autres phrases du fameux Credo des Apôtres "je crois à la sainte Eglise catholique", que nous récitons chaque dimanche à la messe, un texte qui a nourri la foi des dizaines de milliards de fidèles tout au long de l'histoire de l'Eglise, qui semble aujourd'hui mise en doute depuis le début de la crise mondiale des abus sexuels de quelques prêtres. Cela fait plus de trois mois...
Comme vous le savez, je suis prêtre, donc je crois en Dieu, cela semble normal... Mais maintenant, dans ce contexte de crise, est-ce que je peux croire, avec vous, croire encore à la Sainte Eglise catholique ?
Par exemple, l'ex porte parole de Jean Paul II Joachin Navarro Valls, a cité un document autographe du Père Maciel qui disait plus ou moins. " Je sais qu'il m'accuse de cela, de ceci et de cela. Je jure devant Dieu que tout est faux. Je ne pense pas à me défendre, je laisse tout entre les mains de Dieu. Signé: Maciel". Nous savons désormais la vérité, Maciel, n'était pas du tout moral.
Je peux vous avouer et confesser que je me suis fais cette demande, que je me suis posé cette question: mais si tout cela était faux ? Je veux dire, car nous sommes à Rome, la tombe de Saint Pierre, le Pape, le Saint Siège, les cardinaux, les prêtres, tant de laïcs, tant de saints, une telle histoire, l'art, les pèlerins, la foule sur la place Saint Pierre, si tout cela était un piège ?
L'Italie est un pays à zone sismique, la terre tremble, les églises s'effondrent, les routes s'entrouvrent, le sol se dérobe... Ceux qui ont eu cette expérience d'un tremblement de terre le savent bien: tout tremble. Cela semble la fin du monde, l'ultime seconde. J'en ai senti deux à Rome, et le dernier fut celui de l'Aquila. Les appuis s'en vont, on ressent un certain mal de mer... Ou s'agripper ?
Ces derniers temps, à cause d'un volcan, qui a un nom tellement difficile à prononcer que j'ai cessé d'espérer de me souvenir du nom, donne du fil à retordre aux gros avions de l'Europe. Ces géants du ciel, avec une telle technologie, ne peuvent pas voler, car il y a de la fumée dans l'air.
La course pour garder la lampe de la foi allumée n'est pas facile, je dirais que cela est même périlleux. Il est impossible de convaincre quiconque sur la sainteté de l'Eglise, c'est une certitude qui vient de la foi, que la raison confirme.
La foi est un don de Dieu, qui jaillit de sa grâce, et celui qui l'a reçu ne doit pas en tirer orgueil, car cela n'est nullement son propre mérite. Mais nous devons prendre soin de ce don, comme la flamme des jeux olympiques. On reçoit cette flamme, elle est déjà allumée, celui qui la reçoit n'a pas mis le feu par lui-même. Il doit garder la flamme, avoir le feu sacré, courir et la transmette. Il en est responsable.
Je dirais, avant toute chose, que je cherche la vérité. Je serais même disposé à laisser l'Eglise si j'y trouvais un seul indice d'une tromperie. Ma foi est rationnelle, avec un esprit critique. Or, je dois confesser et professer que je n'ai encore jamais trouvé la moindre petite raison pour quitter l'Eglise catholique. Je suis le Pape, et les évêques en communion avec lui, parce que je reconnais avec ma raison, que la vérité est là.
Avec Saint Paul, et avec Benoît XVI, nous savons que la foi naît de l'écoute. Lorsque j'entends parler Benoît XVI, ma foi est confirmée et renforcée. J'en suis enchanté et charmé. Par exemple, dans l'avion qui le portait vers Fatima, devant des journalistes, il a soutenu que la persécution vient aussi de l'intérieur de l'Eglise, qu'il y a du péché dans l'Eglise: Le Pape a affirmé que le message de Fatima n'est pas clos, il est valide encore pour aujourd'hui et cela exige la pénitence et la souffrance. Encore dimanche dernier, le 16 mai, avec 200 000 fidèles pour le Pape et le soutien aux victimes, devant 200 000 fidèles, il a prêché que le principal ennemi à craindre et à combattre est le péché. Ce péché touche hélas aussi des hommes d'Eglise. Mais il a professé surtout que l'on peut toucher et entendre Dieu dans l'Eglise, au travers de sa Parole et par les sacrements donnés par les ministres.
Pour croire, il est nécessaire de prier, afin de respirer à pleins poumons et tenir la flamme allumée dans la course vers le ciel; il est impératif d'aller à la messe pour prendre appui sur le roc du Christ afin de continuer à courir sur la terre de l'Eglise qui tremble ça et là; enfin, il est urgent d'aller se confesser. Ainsi, les impuretés, les particules qui jaillissent du volcan du péché sont éliminées pour permettre à l'âme de voler.
Je suis suisse de Fribourg, lieu qui a vu vivre le grand théologien de l'Eglise Charles Journet. Il écrivit, avec Sainte Catherine de Sienne, que l'Eglise est sainte mais non sans pécheurs. Cette phrase comme une flèche de feu est confirmée par mon expérience. Aussi, oui, je crois!
22:25 | Lien permanent | Commentaires (4) | | |
Commentaires
"Je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique" appartient au credo de Nicée-Constantinople et non au credo des apôtres qui dit "je crois à la sainte Eglise catholique"
Écrit par : Mike | mercredi, 19 mai 2010
Tout grand merci Mike, j'ai corrigé. Avec ma prière*
Écrit par : Dominique | mercredi, 19 mai 2010
Celui qui a trahi Jésus, c'était un disciple.
Si parmi les douze apôtres, il y a eu un Judas, pourquoi nous étonner que cela arrive encore ?
Dans les lectures de la messe aujourd'hui, nous avions ce passage des Actes des apôtres au chap.20, où Saint Paul dit :"pour moi, je sais que des loups féroces s'introduiront chez vous (...) Soyez donc vigilants (...) Et maintenant je vous confie à Dieu et à son message de grâce, qui a le pouvoir de construire l'édifice et de faire participer les hommes à l'héritage de ceux qui ont été sanctifiés."
Le spectacle terrible des ravages causés par les loups nous bouleverse. Mais aucun loup, aussi féroce et rusé soit-il, n'a le pouvoir de détruire l'Église, même s'il la blesse profondément. Retenons l'affirmation de Paul : Dieu a le pouvoir de construire l'édifice.
Et à qui d'autre irions-nous ? Le Christ, tête de l'Église, a les paroles de la Vie éternelle.
Écrit par : Anne | mercredi, 19 mai 2010
Oui, tout à fait ! Et le message de Fatima est très consolant, positif et plein d'espérance. Aussi, que la Vierge vous donne la paix, vous qui portez le beau nom de la sainte mère de la Vierge...
Écrit par : Dominique | mercredi, 19 mai 2010
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