L'envers de l'affaire Boffo

En Italie, le journaliste Dino Boffo, rédacteur en chef de l'Avvenire, journal de la CEI (conférence épiscopale italienne) et patron de SAT2000, Télévision ecclesiale, a donné de lui-même sa démission (Andrea Tornielli avance que le Pape n'a fait qu'un téléphone uniquement pour s'informer dans cette affaire qui concerne la CEI avant tout). Cela "a clôturé" en l'état les polémiques, suite à ses articles jugées imprudents contre la "vie-privée" de Belusconi. Personnellement, je ne pense pas qu'un journal de l'Eglise devait se lancer dans un tel combat. Mais Boffo a compris la puissance médiatique qui aurait fait durer au-delà du raisonnable ce conflit ouvert. L'Italie ne parlait plus que de ce thème. Cela aurait occulté l'action de l'Eglise.  Le Cavaliere s'est aussi attaqué à des journaux de gauche de la péninsule ainsi qu'à des médias étrangers.

Or, derrière ces apparences, se cache une certaine liberté de la presse. Sivlio Berlusconi est aussi le patron d'un empire médiatique. Il possède des télévisions (Mediaset), des maisons d'édition (Mondadori) et une agence de sondage. Certains relèvent que l'Italie vit désormais dans "une egocratie", celle de Silvio Berlusconi, un homme d'affaire qui investit en Lybie et en Russie. Sa télévision a influencé le paysage télévisuel italien depuis 1980.

La France, avec le Président Sarkozy, connaît aussi ce genre de collusion entre le pouvoir politique et certains médias (reportage de la TSR sur les visites médiatisées du Président). Mais ne soyons pas dupe, un média ne sera jamais neutre, ni objectif. Il dépendra toujours d'un pouvoir, qu'il soit économique, politique, culturel ou religieux.

Ce qui compte, c'est sa propibité morale, son professionalisme, son service rendu pour le bien commun et sa recherche de la vérité. Pour un média ecclesial, le prestige moral est sans aucun doute sa plus grande valeur. Cela donne du crédit à sa voix particulière.