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mardi, 21 juillet 2009

Les saints du diocèse de Münster

images.jpegPassant mes vacances dans la paroisse d'Halverde (diocèse de Münster dans le nord de l' Allemagne), j'ai eu l'occasion de me rendre au Dome de cette très belle ville qui compte également une grande Université (Joseph Ratzinger y fut (pour peu de temps) professeur tout comme le théologien contreversé Karl Rahner). Des portraits de saints et bienheureux du diocèse de Münster ornent l'entrée de l'édifice et accueillent le pélerin ou le visiteur. Des noms illustres honorent et veillent sur l'Eglise de toute la région, comme Sainte Edith Stein (Münster fut témoin de sa conversion), juive morte martyre dans un camp de concentration, ou encore le bienheureux Cardinal von Galen, surnommé le lion de Münster, car ce dernier rugit très courageusement et vigoureusement contre le régime de Hilter. Trois de ses sermons ont résonné comme des coups de tonnerre dans les églises et dans toute l'Allemagne. Il fut nommé Cardinal par le Pape Pie XII après le guerre (1946) et béatifié par Benoît XVI en 2005. De quoi donner de l'eau au moulin de tout ceux qui savent que soit Pie XII soit le jeune Ratzinger ne furent jamais des pro-nazis.

La conférence épiscopale allemande de l'époque était sans doute plus tempérée et "timorée" et le Cardinal Ratzinger en prend quelque peu acte dans l'un de ses livres. Il avance fort judicieusement que les conférences épiscopales ne se substituent jamais à un évêque. Ce dernier reste le Pasteur du diocèse. Les conférences épiscopales, qui sont une aide fraternelle, n'ont dès lors qu'une base juridique et n'appartiennent donc pas à l'essence même de l'Eglise. Aujourd'hui encore, la tentation est grande d'inventer des réseaux ecclésiastiques qui ne sont parfois que des corsets très étroits dans lesquels chacun doit se mouler. L'Eglise est une terre de liberté.

La paroisse d'Halverde est un peu comme Nazareth, petite mais importante. Elle y vit naître la bienheureuse Maria Euthymia. Portrait:

Maria Euthymia Üffing

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Chaque année de nombreux pèlerins se rendent ici à Münster, pour visiter la tombe de Sœur Maria Euthymia, Sœur de la Miséricorde. Sœur Euthymia par sa conduite et sa croyance a montré comment l'Évangile peut transformer le monde.

Au côté de sa tombe se trouvent les tombes des vétérans de guerre, qui comme elle partageaient le sens de cette phrase: «L'amour triomphe sur la haine».

Le Pape Jean-Paul II, lors de sa visite à Münster.

Emma Üffing, était le vrai nom de Sœur Maria Euthymia, née le 8 avril 1914 à Halverde, dans les environs de Steinfurt où elle fût baptisée le même jour.

Né lors du deuxième mariage de sa mère Maria Schnitt avec August Üffing, elle grandit dans une famille de dix enfants.

Son enfance aura été marquée par une profonde croyance de la vie religieuse dans l'Église.

Fragile par nature, Sœur Euthymia sera atteinte d'une maladie qui retardera son développement. Sa maladie ne l'a néanmoins jamais empêchée d'aider ses frères et sœurs.

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Elle fréquenta le collège de la ville de Halverde. Sur place rien n'était facile, mais grâce à sa bonne volonté, Sœur Maria Euthymia réussissait presque toujours à être la deuxième meilleure élève de la classe.

Le 27 avril 1924, date de sa Première Communion et le 3 septembre de cette même année, elle reçoit la Confirmation par l'évêque Johannes Poggenburg.

Sœur Maria Euthymia était présente chaque jour à la messe; elle était caractérisée par sa grande gentillesse, son calme, sa grande foi et surtout par son grand respect en la prière.

À l'âge de quatorze ans, elle manifesta le désir de devenir Sœur. Elle commença son apprentissage le 1er novembre 1931, auprès de l'Hôpital St-Anna à Hopsten où elle a fit la connaissance des Sœurs de la Miséricorde de Münster.

La Mère Supérieure, Euthymia Linnenkämper prit toujours en considération sa grande volonté de servir son prochain.

Une camarade d'école disait de Sœur Maria Euthymia: «Aucun travail était trop ou trop petit à son regard». Elle prêtait attention à tous et tout le monde pouvait compter sur elle.

Le 8 décembre l932 son père meurt. Alors, que la veille elle s'était rendu à la maison pour aider sa mère à donner les soins nécessaire à son père qui était très malade. Après avoir obtenu son diplôme Professionnel, le 1er mai 1933, elle rentra à la maison.

A l'âge de 20 ans, avec l'accord de sa mère, elle envoya une lettre aux Sœurs de la Miséricorde de Münster, en demandant d'être acceptée dans leur congrégation.

Les médècins la disaient faible à cause de son rachitisme, c'est pour cette raison que sa demande d'adhésion à la congrègation tardit à être acceptée, mais le 23 juillet 1934, elle deviendra l'une des quarante-sept Sœurs qui ont été prise dans la congrégation de Münster.

Elle fût nommée Sœur Euthymia, en honneur à la Mère Supérieure Euthymia Linnenkämper de Hopsten.

Son amour pour Dieu et pour les humains, la comblera de 11 octobre 1936. Elle écrivit une lettre à sa mère en disant: «J'ai trouvé ce que mon esprit cherchait, je ne le lâcherai pas» (cfr Ct. 3, 4). Le 30 octobre 1936, Sœur Euthymia fût déplacée à l'Hôpital Vinzenz à Dinslaken.

Elle partageait son temps entre la préparation des examens pratiques et théoriques pour devenir infirmière et son travail à l'hôpital avec les femmes malades et les malades isolés, qui occupaient des petites chambres en bois qui portaient le nom de «Ste-Barbara».

Finalement, après 3 ans de pratique, Sœur Euthymia reçu son diplôme d'infirmière avec distinction. Une année plus tard, le 15 septembre 1940, elle décide de rester dans la congrégation des Sœurs de la Miséricorde.

Pendant la guerre, l'urgence rendait le travail d'infirmière beaucoup plus difficile. En 1943, elle fût en charge de soigner les prisonniers de guerre et des travailleurs immigrés, plus spécialement ceux qui venaient d'Angleterre, France, Russie, Pologne et Ukraine.

Elle les traitait avec beaucoup d'amour. Le prêtre français Emile Eche, qui vécu lui-même en tant que prisonnier de guerre dans l'hôpital de Dinslaken certifia: «Sa complicité avec les malades venait du cœur, en leur donnant beaucoup d'amour». Elle savait que les prisonniers ne souffraient pas seulement physiquement. Elle leur prêtait beaucoup d'attention et faisait en sorte qu'ils se sentent comme chez eux.

Surnommée «l'ange de Ste-Barbara», elle priait avec tous les souffrants et les mourants. La plupart des personnes, avait du mépris et voyait les prisonniers de guerre comme des ennemis, mais pour elle ce n'était que des personnes qui avaient besoin d'aide.

Comme l'a dit le prêtre Emile Eche: «La vie de Sœur Euthymia était comme une chanson d'éspoir au milieu de la guerre».

Lorsque un jour elle remarqua que les prisonniers de guerre mourraient de faim et qu'ils se nourrissaient de restes trouvés dans les poubelles, elle décida alors de ne pas rester les bras croisés, et leurs prépara des pains au beurre, qu'elle plaçait au-dessus des poubelles pour qu'ils les trouvent.

À la fin de la guerre, elle a travaillé dans la laverie du département des infirmières, ensuite à la laverie de Dinslaken et finalenent trois ans plus tard elle fût mutée à la laverie de la maison des Sœurs «Raphaelsclinique» de Münster.

Bien qu'elle aimait beaucoup son travail d'infirmière, elle accepta ce rude travail à la laverie, selon ses mots: «C'était tout pour le Grand Dieu».

Le travail était incroyablement difficile, mais pourtant elle resta toujours aimable en voulant toujours aider son prochain.

De nombreuses personnes, lui demandaient de prier pour eux.

Mais le cancer, de cette longue maladie la rongera et lui causera sa mort le matin du 9 septembre 1955.

À l'heure de sa mort, beaucoup ont été les gens qui lui ont demandé de prier pour eux. Ainsi, commença sa vénération, et depuis, beaucoup de personnes venant de toutes les regions d'Allemagne se rendent à Münster.

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