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dimanche, 05 avril 2009

Le Zizi sexuel ?

L’exposition le “Zizi sexuel” du dessinateur de BD Zep nous arrive de Paris et débarque à Genève.

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“Je n’ai pas vu l’exposition, mais j’ai lu le livre «Le zizi sexuel». Et je trouve ce personnage, cet homoncule emplumé, assez déplaisant. Je n’aime pas la bande dessinée. C’est une simplification de tout. On ne traite pas par la superficialité du trait et l’indigence du vocabulaire des sujets d’importance et sacrés. Le sexe en est un. Or, dans cette BD, on en fait une histoire de physiologie. On est technique, on dépoétise, on désacralise. Le corps de la femme est une tuyauterie. Si l’on veut initier les enfants à la sexualité, il faut leur parler d’amour, de troubadours et de ménestrels. Pas de menstrues et de tampax. Ma génération ne savait rien de votre physiologie. Nous vous abordions avec frémissement, affolement, mystère et peur. Je ne crois pas qu’il y ait une beauté accrue dans le fait de savoir comment ça fonctionne à l’intérieur. Quand on est invité au banquet des dieux, on ne fait pas un tour en cuisine. Il faut bien sûr dire aux jeunes qu’il y a des risques à la sexualité plurielle et débridée. Mais je trouve assez faux de parler d’une sexualité libérée sans évoquer ne serait-ce que l’hypothèse d’une sexualité qui s’inscrit totalement dans un rapport d’amour et de fidélité. Ce pan de la beauté, de la poésie, du sacré me semble totalement occulté par cette approche quasi clinique, physiologique, dépouillée et plombière! Bon Dieu, on n’est pas seulement un ensemble de muqueuse, d’organes, de sécrétions. Il y a 5000 ans de littérature d’amour. Si l’on voulait bien comprendre que le sexe est une histoire de mots. Une histoire d’âmes. Reste que l’approche de Titeuf est complètement à côté de la part poétique de la sexualité. On y fait des plaisanteries graveleuses sur le tampax. Même ma génération au service militaire n’aurait pas osé faire ça.”

 

Maître Bonnant, Le Matin Dimanche, 5 avril 2009.

 

Note: Une pub ancienne affirmait: "Il y a deux choses qui font marcher le monde: l'Amour et Batta". Là, les enfants et le parents, pour le fric, se font marcher dessus. On devrait leur parler d'Amour, du coeur, de beauté, de bonheur, de pureté et on leur dit caoutchouc.

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