jeudi, 26 mars 2009
Recife et polémiques à répétition...
Lors d'un cours pratique, notre professeur nous a donné les clefs suivantes:
- pour le cas dramatique du Brésil, les propos de l'archévêque ont été instrumentalisées.
Cependant, des améliorations sont possibles pour une communication positive:
0. La base: comme l'a dit Mgr Fisichella: le coeur, car cette petite de 9 ans est une victime! Nous sommes avec elle, et avec tous ceux qui souffrent. Cela paraît tellement naturel; mais les catholiques sont pris pour des fanatiques, des intollérants, des réactionnaires, des légalistes, des extrêmistes....
1. ne pas entrer dans la polémique de l'excommunication (vu qu'elle est automatique). Parler du soutien que le prêtre a donné à la famille et à la petite. Il a fait jusqu'à 200 km pour la voir... (rappelons que ses propos, qui rappelait simplement la norme, ont été tenus avant l'avortement)
2. Laisser ce cas douloureux aux brésiliens, ils connaissent beaucoup mieux le contexte. Si ce débat s'est exporté en France, les catholiques ne devraient justement pas entrer en contestation contre l'Eglise; se rapeller de l'adage: diviser pour règner. Il se font pièger et instrumentaliser (ex: la réaction hors norme de Patrice de Plunkett. Il n'a pas vu juste, bien au contraire, il a alimenté le malaise et la polémique en polarisant encore davantage, en dressant Mgr Fisichella contre l'archévêque du Brésil). Mgr Fisichella n'a pas parlé au nom du Saint Siège. Ce dernier s'exprime par des voies spécifiques: Salle de Presse, communiqués... comme l'a encore spécifié le Père Lombardi récemment.
3. la mère de l'enfant n'a pas été excommuniée, vu qu'elle a été mise sous pression et sa conscience manipulée.
4. Il vaut mieux expliquer que de polémiquer. Nous avons des progrès à faire, non pas en fondant des associations ou des institutions, mais en formant de personnes capables d'expliquer, de raconter, de rendre compte de l'espérance qui les habitent. Le message de la foi est incarné et les chrétiens sont en fait le message.
5. Pour la France, les 400 000 catholiques qui sont venus voir le Pape en septembre commencent à se faire entendre. Il faut donc nuancer le clivage que l'ont veut nous imposer. Leurs voix souterraines pourraient revenir comme un boomerang. L'opinion publique exprimée au travers d'un sondage est souvent instrumentalisée.
Conclusion: les cardinaux, les évêques, les prêtres et les diacres doivent apprendre la communication!
Ce qu'il dit est courageux et tout à fait exact. Mais la communication touche la manière.
La question est ou, ou... Or, le deux sont exacts. Il doit tenir compte de deux choses:
- l'avortement n'est pas perçu comme un drame, une barbarie, aussi l'Eglise se doit de parler pour les sans-voix, les plus innocents parmi les innocents.
- Il doit aussi, dans ce cas extrême et si horrible, montrer et parler du service des chrétiens font pour les petits, les exclus, les pauvres, les filles abusées, la lutte contre de tels abus... Ils font un énorme travail social souvent inconnu. Enfin, il est le successeur de Dom Helder Camara, et donc dans l'objectif, dans le colimateur de certains ...
Pour une bonne communication, c'est bel et bien ce second aspect qui doit absolument et tout particulièrement mis en évidence. Ne pas entrer dans le faux débat de l'excommunication: sinon c'est entrer dans une chambre obscure, une sorte de piège...
ILLUSTRATION: Nous voyons mieux l'opportunité de ces conseils dans la toute dernière déclaration de Mgr Sobrihno:
Propos dans Veja (de l'archévêque Mgr Sobrinho):
"Je tiens à vous dire que ma conscience est nette. J’ai rempli mes obligations. Je n’aurais jamais pu imaginer une telle réaction au plan national et international, mais j’éprouverais des remords si j’étais demeuré silencieux. Humainement parlant, c’est plus facile de se croiser les bras et de fermer les yeux. Moi, je suis en paix. J’espère que les fidèles catholiques vont prendre conscience de la gravité de l’avortement. Nous savons qu’il y a 50 millions d’avortements par an dans le monde. Il y en a 1 million au Brésil chaque année. Je veux qu’on se souvienne de ce qui s’est passé pendant la Seconde Guerre mondiale. Le dictateur Hitler voulait anéantir le peuple juif et l’on dit qu’il est arrivé à tuer 6 millions de juifs. Nous ne pouvons pas oublier ce crime. Mais aujourd’hui je demande : allons-nous demeurer silencieux quand 50 millions d’avortements surviennent dans le monde ? J’appelle cela un holocauste silencieux. Et nous, les chrétiens, nous ne pouvons pas demeurer silencieux."
La photo: l'archévêque semble comme écrasé (vue par en haut). Le sol présente comme différentes lignes qui s'entrecroisent, marquant comme une incompréhension, un enchevêtrement de propos contradictoires.
Le chiffre de 50 000 000 de personnes innocentes et saccagées est absolument monstrueux, écrasant, et doit nous stimuler à annoncer la vie!
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