mardi, 13 janvier 2009
Deux Papes, deux approches complémentaires
On parle beaucoup de la différence de style entre un Jean Paul II, homme de communication, de théâtre, servant le mystère de Dieu par une sorte de fine mise en scène unissant le geste, la parole et l'image avec un talent médiatique et de communicateur hors du commun et un Benoît XVI, son successeur immédiat, plus réservé, plus intellectuel et plus distant au style plus "monacal". Karol Wojtila fut sans doute "le Pape de la TV", sans exclure nullement sa pensée et son intelligence. Jean Paul II fut un don extraordinaire pour toute l'Eglise; un inclassable, un homme hors normes et un futur saint.
On dit de Benoît XVI qu'il est plus critique envers les médias, se passant ainsi d'un porte-parole comme le fut Navarro-Valls, pour avoir "seulement" le Père Lombardi comme chef de la salle de presse, ceci afin de parler directement aux foules. Joseph Ratzinger serait alors le Pape d'Internet. Nous pouvons avoir accès online à ses discours aux accents poétiques et théologiques très profonds et de haute-tenue. Certains disent, comme son Cardinal secrétaire d'Etat Bertone: "on venait voir Jean-Paul II mais on vient écouter Benoît XVI".
Ils furent des amis et se complétèrent merveilleusement. Les deux ont été appelés par Dieu à être successeur de Pierre. Dieu possède ce génie de compter uniquement jusqu'à un, en respectant et créant même la différence entre les personnes. Mais pourquoi cette lecture qui veut les diviser ?
Dans l'histoire du cinéma (cf. Histoire du cinéma pour les nuls, Vincent Mirabel, pg.48), il y eu aussi un combat entre les intellectuels et les hommes d'images. Des écrivains comme Stéphane Mallarmé, Marcel Proust, Franz Kafka ou Ernest Emingway, ne se générent pas de critiquer le cinéma, le 7ème art, le voyant comme une menace.
C'est vrai, l'image est une arme de séduction puissante, autrement plus accessible que l'exigeant vocabulaire de la grande littérature. Entre les gens du cinéma et ceux de la littérature, il y a toujours eu un peu de rivalité. Le plaisir intime issu de la résonnance intérieure des mots et des phrases est différent de l'émotion immédiate générée par l'impact direct des images et des sons.
Aussi, comparer deux grands Papes me semblent futile, stérile et inutile. Personnellement, comme Pape, je les aime les deux. Mais distinguer chez l'un ou chez l'autre des qualités propres pour diffuser la foi, c'est les unir dans le mystère du Dieu unique. Le Pape n'est en fait "que" le vicaire du Christ. Ce n'est pas une "Pope Star".
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