vendredi, 09 janvier 2009
Propos diplomatiques ou polémiques ?
Dans le conflit en cours à Gaza, il y a des mots qui sont des lumières ou des étincelles. Ci-dessous, les propos de paix, sans concessions, du Saint-Père et ceux d'un Cardinal qui a réussi à troubler, voire occulter, la réception du message de Benoît XVI pour déclancher une vive polémique.
Benoît XVI et le Saint-Siège:
Discours du Pape au Corps dipomatique du jeudi 8 janvier 20008: "A propos de la situation au Moyen-Orient et, en premier lieu, en Terre Sainte, l’option militaire n’est pas une solution. La violence, d’où qu’elle provienne et quelque forme qu’elle prenne, doit être condamnée fermement. Je souhaite que, avec l’engagement déterminant de la communauté internationale, la trêve dans la bande de Gaza soit rétablie. C'est indispensable pour redonner des conditions de vie acceptables à la population et pour relancer les négociations de paix en renonçant à la haine, aux provocations et à l’usage des armes. Il est très important que, à l’occasion des échéances électorales cruciales qui intéresseront beaucoup d’habitants de la région dans les prochains mois, émergent des dirigeants capables de faire progresser avec détermination ce processus et de guider leurs peuples vers la difficile mais indispensable réconciliation. On ne pourra parvenir à celle-ci sans adopter une approche globale des problèmes de ces pays, dans le respect des aspirations et des intérêts légitimes de toutes les populations intéressées".
Cardinal Martino
ROME, Jeudi 8 janvier 2009 (ZENIT.org) - Gaza « ressemble de plus en plus à un grand camp de concentration », a dénoncé le cardinal Renato Raffaele Martino, dans une interview publiée le 7 janvier 2009 dans le quotidien italien en ligne Il Sussidiario.net. Le président du Conseil pontifical Justice et Paix a invité à « construire la paix » en favorisant le « développement » individuel et commun.
Alors que les combats s'intensifient dans la bande de Gaza, le cardinal Martino a dénoncé les « conditions à Gaza », les comparant à « un grand camp de concentration ». « Il n'y a comme alternative au dialogue que le recours à la force et à la violence », a-t-il ajouté. « Mais la violence ne résout pas les problèmes et l'histoire le confirme bien souvent », a-t-il affirmé, citant l'exemple de la guerre en Irak.
Pour le cardinal italien, « si on veut construire la paix, il faut favoriser le développement, non seulement le développement des pays mais aussi le développement personnel de chaque homme ». « L'assistance aux pays en voie de développement ne peut ressembler à une aumône, mais elle doit se présenter comme un partenariat, une aide pour que l'autre devienne protagoniste de son propre développement. Ce n'est qu'ainsi que l'aide pour tous peut devenir une aide au développement de chacun. Cela vaut naturellement, aussi et surtout pour le Moyen Orient », a-t-il estimé.
Pour arriver à la paix, « il faut la volonté des deux parties, parce qu'elles sont toutes les deux coupables », a ajouté le prélat. A ses yeux, « Israéliens et Palestiniens sont les enfants d'une même terre et il faut les séparer, comme on le ferait avec deux frères ». Pour le cardinal Martino, « s'ils ne réussissent pas à se mettre d'accord, il faut alors que quelqu'un d'autre se charge de le faire. Le monde ne peut rester ainsi, à regarder sans rien faire ».
Le président du Conseil pontifical Justice et Paix a également dénoncé les « conséquences de l'égoïsme » comme « la haine envers l'autre, la pauvreté et l'injustice ». « Ce sont toujours les populations sans défense qui en paient le prix », a-t-il regretté.
« Chaque année, il y a trop de prêtres, de religieux et religieuses, de missionnaires, de laïcs qui perdent la vie dans l'exercice de la mission la plus chrétienne de toutes, celle d'aider les personnes souffrantes et pauvres », a-t-il dit.
« Pourquoi les chrétiens souffrent-ils plus que les autres ? », s'est-il demandé. « A cause de l'ouverture du christianisme qui considère tous les hommes et les femmes comme des frères, alors que l'extrémisme musulman n'admet ni les conversions, ni les autres religions. Cela est source d'inimitié et de violence », a-t-il conclu.
Les propos du cardinal Martino comparant Gaza à un « camp de concentration » ont entraîné de nombreuses réactions dans le monde israélien, accusant le haut prélat italien d'utiliser des termes « tirés de la propagande du Hamas ». L'ambassadeur d'Israël près le Saint-Siège, Mordechai Lewy, a aussi réagi en affirmant que « si le cardinal utilise ces termes, c'est qu'il n'a jamais vu un camp de concentration de sa vie ».
Dans une interview au quotidien italien La Repubblica, le 8 janvier, le cardinal Martino a répondu aux attaques, affirmant qu'il n'y avait rien « qui puisse être interprété comme anti-israélien dans (ses) propos ». « La situation à Gaza est horrible », a-t-il ajouté.
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