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mercredi, 24 décembre 2008

Les clochers ne sont pas des minarets

images.jpgDans son éditorial du 24 décembre, le Temps annonce l'agenda politique de 2009 avec l'initiative sur l'interdiction des minarets. Je me permets une réflexion toute personnelle: ce débat sera surement très polémique et polarisé à outrance. D'un côté, tout sera fait pour adoucir le vrai visage de l'islam afin de mieux "diaboliser" la réflexion pertinente. Historiquement, il y a eu deux temps dans la vie de Mahomet: une période mystique suivie par une autre  faite de combats. L'islam peut jouer sur l'une ou sur l'autre. On va ensuite tenter de mettre sur un même plan l'islam et notre catholicisme pour subtilement utiliser l'histoire du christiannisme, dont les clochers. C'est la tentation du relativisme. Or, la foi catholique est à la source du génie de l'Occident (qui hélas entre en décadence). Rien de tel pour l'islam qui fut toujours un défi dans l'histoire de l'Europe. Enfin, on va reparler de la liberté religieuse, valeur non reconnue par nos frères musulmans, qui connaissent la peine de mort. On va regarder l'islam avec nos yeux, alors qu'il faut mettre d'autres lunettes pour lire sa réalité.

L'astuce de l'islam va consister à se placer avec "la gauche", alors que ces valeurs sont clairement du côté de l'extrême droite ( séparation homme-femme; infériorité de la femme; lapidation; charia; excision; ... etc. ). Ceux qui s'opposeront, non pas aux musulmans (qui sont nos frères en humanité et des enfants de Dieu) mais à l'islam, seront stigamtisés et mis du côté des obscurantistes et des intolérants. Enfin, l'argent sera aussi un élément très important.

L'islam a déjà réussi son entrée en douceur en imposant un tabou, un interdit, un nouveau paradigme fondé sur la peur de la liberté d'expression. Il va gagner d'autres étapes dans ce combat, aux accents tout particuliers certes, encore sans armes, sans morts, car placé au niveau du droit et du politique. Dans les moments décisifs de l'histoire, qui ne se répète pas, une phrase de Churchill me revient en mémoire, après la capitulation de Münich en 1939: «Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre.»

Puissions-nous nous réveiller et vivre courageusement et sans peur pour laisser à nos enfants une civilisation d'amour et de paix. Que le grand et doux Saint François d'Assise nous aide pour ce dialogue qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements. Que l'enfant Jésus, qui ne laisse aucune trace de violence dans notre histoire, nous donne la prudence, la vigilance, la prière et la force. Enfin, Benoît XVI sera d'un puissant secours.

Le Temps - 24.12.2008

Editorial

Des clochers aux minarets

Par Yelmarc Roulet

Interdire les minarets en Suisse? Avec son initiative populaire, l’UDC impose le sujet à l’agenda des Chambres fédérales, qui en débattront au printemps, ainsi qu’au peuple, qui aura le dernier mot, fin 2009 ou début 2010.

Mais la question, par sa gravité, par ce qu’elle engage de la relation du pays à lui-même et à l’islam, hante déjà les esprits. C’est pourquoi Le Temps s’est penché sur les conditions dans lesquelles les confessions minoritaires ont obtenu en Suisse non seulement le droit de cité, mais celui à la visibilité dans les villes et les paysages suisses. Cette revendication symbolique fut longue dans certains cas, moins dans d’autres. Très compliquée ici, simple là.

La première étape dans cette conquête de la tolérance s’est jouée entre chrétiens. Quand les catholiques vaudois ont enfin pu, après trois cents ans de Réforme, édifier leur église, il leur a fallu attendre encore plusieurs décennies avant d’avoir le droit d’en élever le clocher. En sens inverse, il n’a pas été facile aux protestants de dresser leur temple dans une Carouge qui s’était construite comme un contrepoids catholique face à Genève.

Les progrès de la laïcité, érigée parfois en politique, ont ensuite favorisé la réalisation de monumentales synagogues, par lesquelles une communauté juive profondément enracinée dans la réalité suisse revendique sa pleine présence.

Ce qui vient ensuite est d’une nature différente, puisqu’il s’est agi d’accueillir dans la cité des mouvements religieux venus d’ailleurs.

L’islam suscite aujourd’hui des peurs renouvelées, en raison des formes radicales qui lui font escorte et qui tentent d’imposer des valeurs incompatibles avec celles de notre société laïcisée et égalitaire.

L’histoire est là pour nous montrer que la tolérance a toujours payé: en dissociant la liberté du culte et de ses emblèmes du débat sur la transformation de la société, elle clarifie les choses, réconcilie les esprits de bonne volonté, marginalise les extrémistes et fait grandir la confiance en notre capacité de vivre ensemble.

© Le Temps, 2008. Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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